Un caillou sur la route ! (pv)

Même si maintenant il savait la vérité sur la mort de son père et qu'il avait pu le ''venger''. Alistair ne se sentait pas pour autant plus soulagé. On oublie pas du jour au lendemain son père, 40 ans de relation. Façon de parler mais vrai qu'ils étaient très proche et aujourd'hui il reprenait ses affaires. Il n'avait pas trop de difficulté avec ça d'ailleurs, il avait assez collaboré avec son paternel pour savoir comment les choses fonctionnaient, ce que son père voulait. Il pensait donc s'en sortir pas trop mal et faire tourner les choses comme elle se devait. Seul point noir ce casino. Un point noir qui datait du vivant de son père. Il aurait pu laisser tomber cette bataille, persuadée qu'elle avait causé sa perte. Mais après mure réflexion....en mémoire de son père, le nouvel héritier avait décidé de continuer de se battre pour tenter d'avoir le casino, que sa famille possède enfin ce lieu tant convoité. Une fois cette difficile tache faite il pourrait repartir du Japon et entreprendre d'autre chose. En attendant il avait donc décidé de s'installer. Puis ça permet de découvrir une nouvelle culture et une nouvelle langue aussi. Heureusement qu'il a des interprètes avec lui parce que bon même si il a un super cerveau, apprendre une langue...et surtout une écriture aussi différente de la sienne. Rendu à son age c'est pas si simple. Mais il se débrouille à l'oral pas si mal.

Enfin bref toujours et il que puisqu'il avait repris les affaires de son père, il se devait d'être au courant de tout ce qui pouvait se passer dans cette charmante petite ile. Il avait ainsi appris l'arrivé du nouveau directeur du casino Hikari. Chose assez courante d'après ce qu'il avait pu comprendre. Espérons que celui ci allait rester un peu plus longtemps que les anciens. Quoi qu'il en soit, Alistair était bien décidé à mettre la main dessus dès son arrivé. Il le laisserait même pas poser un pied sur l'ile et prendre son souffle que déjà le pauvre homme serait pris d'assaut par l'héritier O'Dwyer. Enfin non, il avait chargé un de ses hommes pour le surveiller et avait pris un rendez vous en bon homme d'affaire qu'il était. Il espérait être le premier rendez vous de ce monsieur et aussi qu'il serait...un homme intelligent et coopératif. La famille O'Dwyer avait beaucoup à offrir, et descendre la famille Rosebury faisait aussi parti du plan. Bien qu'il ne pensait pas de mal de cette famille rivale, en affaire tous les coups sont permis non ? Manipulation, mensonge...tout ça n'était qu'un jeu au fond.

Il était donc un peu pressé ce matin. Costard enfilé, cravate mise. Il était prêt pour son rendez vous. Il avait envisagé tous les scénarios possible et au pire des cas il improviserait. Tous les scénarios ? Sauf un, celui qu'il n'arriverait pas au rendez vous. Parfois on a pas la chance de son côté. Alors qu'il était dans la voiture, demandant à son chauffeur de l'emmener rapidement à son rendez vous il y eu comme...un cailloux sur le chemin. Le genre de cailloux assez gros qui fait s'arreter. Alistair ne pourrait dire ce qu'il s'était exactement passé, tout était allé si vite. Il était dans la voiture et puis il y eu un choc, des bruits de casse, de freins, heureusement il portait sa ceinture et elle remplit assez bien son rôle en le retenant bien dans son siège. De toute façon il était à l'arrière et il ne regardait pas spécialement la route occupé à lire des papiers. Il sentit donc juste le choc qui lui fit battre son coeur en se demandant ce qui se passait, si tout allait bien. Un moment d'incompréhension oui jusqu'à ce que la voiture soit arrêtée et stabilisée. Non évidemment que non ça n'allait pas. Son chauffeur était blanc comme linge les mains crispées sur le volant. Allons bon au moins...tout le monde allait bien dans cette voiture en revanche....

Alistair détacha sa ceinture pour en sortir rapidement et observer la scène. L'avant de la voiture était assez endommagée mais ce n'était que de la tole après tout, fragile ces choses là. Mais le pire c'était qu'ils avaient heurté une moto. Et le motard n'a pas toute la tole de la voiture pour le protéger. Malheureusement pour lui. Mais qu'est ce que cet abrutis faisait sur son chemin aussi, il allait rater son rendez vous. Il appela une ambulance et s'approcha du motard au sol sur la route. Vivant ou mort. Il espérait qu'il était vivant sinon ça allait faire tout un tas d'histoire. Bien qu'il ne soit pas responsable vu que ce n'était pas lui qui conduisait bon...on allait l'associer à cet accident. Il n'avait jamais eu d'accident de sa vie d'ailleurs, c'était le premier et il s'en sortait plutôt bien. De la chance malgré tout. Il y avait pas mal de passant, ça s'agitait dans tous les sens, pfeu ils pouvaient pas venir aider, y avait pas un médecin parmi eux pour venir voir si le gars était vivant ou blessé. C'était à lui de faire tout le boulot franchement. Il s'accroupit et souleva légèrement le casque pour poser deux doigts au niveau de la nuque... vivant. C'était déjà ça. Heureusement que ce n'était pas un jeune délinquant qui s'amusait à rouler sans casque.

Le brun appela un de ses hommes pour reporter le rendez vous, on oubli jamais les affaires. Il aurait pu appeler un taxi et les laisser tous se démerder mais ça se faisait pas. Au contraire il monta même dans l'ambulance une fois celle ci arrivée pur accompagner le motard. Non il savait pas qui c'était et puis bon...il voulait être sur qu'il n'y avait rien de grave sinon il allait devoir dédommager surement un membre quelconque de la famille qui allait crier au scandale. Il connaissait trop bien la société, ces gens à l'affut de la moindre occasion pour récupérer un max de tune en en rajoutant des tonnes sur un petit événement. C'est vrai quoi l'essentiel c'est qu'il soit vivant non ? Et puis il laissait son chauffeur se démerder avec les flics, le constat de l'accident, l'assurance, les bidules pour dégager la route bref le reste quoi. C'est ainsi qu'au lieu d'être à ce rendez vous hyper important il était à la place dans un couloir blanc à attendre le verdict des médecins.

Axel menait sa petite vie tranquille. Du moins, sa notion de tranquillité n’était peut-être pas celle de tout le monde, c’était le moins qu’on puisse dire. Travailler pour les Rosebury n’était pas une mince affaire, surtout lorsque l’on s’investit dans son travail… et qu’on en a un autre à coté. C’était amusant, comme en quelques mois seulement, il avait réussi à reprendre sa vie d’avant. Lui qui était venu dans cette ville juste pour donner un coup de main aux hommes de William, il y a presque deux ans de ça tout en s’occupant de son commerce. Finalement, William était venu lui-même. Alors, petit à petit, il s’était de plus en plus impliqué. Lui qui s’était promis, après la mort de son mari, de s’éloigner un peu de tout ça. Il avait réussi, pendant quelques mois. Et puis, son métier l’avait fait replonger. Son métier et cette complicité sans borne qui existait entre lui et l’homme qui l’avait élevé. Comme faire autrement ? Contrairement au reste de ses hommes, il connaissait le moindre de ses secrets. Alors forcément, lorsque certaines choses devenaient délicates, c’était à lui qu’il faisait appel. Au final, il avait du mal à trouver autant de temps qu’il le voudrait pour sa boutique. Peut-être même qu’il finirait par embaucher quelqu’un pour s’en occuper, à la longue. Mais pour l’instant, il arrivait encore à tenir le rythme.

Il avait même le temps pour ses visites quotidiennes au cimetière, c’est pour dire. Bon, peut-être pas tous les jours, comme il avait l’habitude de le faire en Amérique. Mais au moins deux ou trois fois par semaine. Parfois plus, parfois moins. Ces petits rituels qui vous marquent la journée. Les choses qui hantent votre esprit pendant des heures te des jours si vous n’arrivez pas à les faire. Il ne pouvait s’empêcher de culpabiliser quand il n’y allait pas pendant trop longtemps. Même si le corps de son mari n’était pas enterré ici… De toute façon il n’était enterré nulle part, à sa grande peine. Alors il se contentait d’errer dans les allées du cimetière. Parfois, il s’arrêtait devant une tombe ou un caveau qui l’inspirait. Un jour peut-être, ferait-il quand même construire quelque chose. Pour avoir un véritable endroit où se recueillir. Quand il aurait le courage de s’en occuper. Mais ça ne serait pas dans l’immédiat. Ca ne se ferait même sans doute jamais. Il y a des choses sensibles comme ça, parfois, auxquelles on préfère ne pas toucher, de peur de rouvrir une blessure bien mal refermée. Il finirait par improviser.

Il ressortait de sa visite dans ce lieu de recueillement. C’est l’esprit encore un peu perdu dans ses pensées et ses souvenirs qu’il avait reprirent sa moto pour rentrer chez lui. On dit souvent que c’est dans les chemins qu’on connait le plus qu’on est le plus susceptible d’avoir un accident. Lui qui était toujours prudent… Il avait fallu que ça arrive le jour où il n’avait pas forcément ses habits de moto sur lui. Forcément, il n’allait pas aller au cimetière habillé comme un motard, non. Il prenait toujours soins de mettre ce qui, avec les années, s’était transformé en son costume de deuil. Une chose toute simple, un costume uniformément noir. Après tout, le cimetière n’était pas très loin de chez, lui, ce n’était pas comme s’il allait avoir un carton, non ?

Malheureusement, le destin en avait décidé autrement. Alors qu’il franchissait nu croisement, une voiture qui grille uns top. Non mais franchement, on n’a pas idée d’être aussi pressé… les stops, ce n’est pas fait pour les chiens. Résultat, il se bouffe la voiture de plein fouet et… Et il ne se souvient plus vraiment la suite. Heureusement il avait quand même son casque, à défaut d’avoir ses protections.

Quand il reprit connaissance, il était à l’hôpital. Du moins, à en deviner par la pièce d’un blanc qui lui irrita rapidement ses yeux clairs et par l’odeur de désinfectant désagréable qui emplissait l’air. Il mit un long moment avant d’émerger complètement et à dissiper le brouillard qui occultait son esprit. Il finit malgré tout par se redresser pour s’asseoir sur le matelas, grimaçant légèrement aux multiples douleurs que ce simple geste éveilla dans son corps. Il lui fallut de nouveau plusieurs minutes avant de retrouver les souvenirs exactes de ce qu’il s’était passé et de pourquoi il se retrouvait coincé ici. Plusieurs pour vérifier que tous ses membres répondaient un minimum à ses sollicitations. Enfin jusqu’à ce qu’un médecin n’arrive dans la pièce en s’agitant parce que bien sûr il avait un truc relié à lui qui montrait qu’il était réveillé. Non mais on ne peut pas lui foutre la paix, il n’est pas vraiment d’humeur. Enfin, il laisse le médecin faire ses vérifications…

Et puis finalement, le médecin lui dit qui y’a quelqu’un qui attend dehors pour le voir. Grosse surprise, il le regarde avec les yeux un peu ronds. Qui c’est qui pourrait l’attendre dehors ? Bon ça fait… Un coup d’œil à l’heure, on était le matin. Bon, ça fait un peu plus d’une demi-journée qu’il est dans les vapes. Impossible que ça soit William… Quoi qu’il n’a plus son portable. Peut-être s’il a essayé de le joindre… Ah ! Faut qu’il pique un téléphone, si jamais y’a eu un truc d’urgent… Dieu merci il n’avait aucune mission de prévue aujourd’hui. Avec un peu de chance il n’a pas eu besoin de lui, donc ne doit pas savoir qu’il est à l’hôpital. Il soupira longuement en se relevant pour récupérer ce qu’il reste de… ses vêtements. Si on passe les quelques trous sur le pantalon et la chemise, ça pourrait presque passer. Il suppose que sa moto n’a pas survécu vu le choc… Un gros coup de chance de s’en sortir avec juste des hématomes, même si la jambe qui a tapé directement la voiture a bien, bien mal. Il irait voir un médecin plus tard si ça ne va vraiment pas.

Au moment où il repasse – les lambeaux – de sa veste au moment où la porte s’ouvre. Ah, le fameux… Son geste qui se fige en voyant la personne. Non, mais en fait… En fait il aurait encore préféré William. Il se passe beaucoup de choses en une journée, c’est sa fête aujourd’hui ? Pourquoi c’est le chef O’Dwyer qui se trouve ici ? C’était un attentat en fait, il a essayé de le tuer c’est ça ? Non mais officiellement il n’a aucun lien avec William, il ne faut pas croire. Enfin aucun… Si mais non. Force un sourire sur son visage. Le genre de sourire un peu crispe, mais c’est parce qu’il a mal, faut pas faire attention, hein ? Non de toute façon… Même s’il sait qui il est, ça ne change pas grand-chose au final.

« Bonjour. Je ne crois qu’on ne se connait pas, Axel Rease. »

Lui tend une main un peu abimée. Ben oui forcément, ses mains ont bouffés aussi. Il n’a pas l’air japonais le gars, enfin il sait qu’il n’est pas japonais d’un coté, donc tant pis pour les coutumes. Il n’a pas envie de se casser le dos pour un salut honorable, il est un chouilla en morceau là. Laisser le gars se présenter, enfin s’il le fait… Au pire ce n’est pas bien grave, il fera semblant de ne pas savoir.

« Excusez-moi, mais vous êtes là pour… ? »

Parce que c’est bien beau de l’accuser de tentative de meurtre mais en fait, il ne voit pas trop pourquoi il est là. Il a supposé que c’était la personne qui l’avait heurté en voir mais n’en avait aucune certitude. Il s’attendait peut-être à voir de sa famille ? Pas de chance, il n’en a pas haha ! D’ailleurs en parlant de non famille, il va devoir appeler un taxi pour rentrer chez lui, il se voit mal rentrait à pied vu comment il boitille déjà très fortement. S’il lui a bousillé le genou, il va le regretter, il en a encore besoin, quoi.

Après une longue attente. Interminable attente à ses yeux. Faut dire qu'attendre assis dans un couloir blanc tout seul...le temps paraît bien long. Une minute paraît une éternité. Finalement il aurait peut etre pu tenter d'aller à son rendez vous et puis il serait passé à l'hôpital après pour prendre des nouvelles. Il n'avait même pas de fleurs rien. Quand on va voir un blessé d'habitude on amène des fleurs. Bon en même temps il n'avait pas vraiment le temps. Il pourrait bien descendre au truc en bas de l'hopital pour en acheter mais il n'avait pas vraiment l'envie. Il se voyait mal rentrer ensuite dans la chambre avec des fleurs alors qu'il était plus ou moins l'auteur de l'accident. Bon cela dit...amener des fleurs pour s'excuser ça se fait aussi en fait. Alors qu'il réfléchissait fleur pas fleur assis dans le couloir il eut une autre idée. Il descendit rapidement dans la boutique de l'hopital pour acheter un truc et remonter vite fait. C'était stupide mais bon.... qui ne se montre pas parfois un peu étrange dans sa vie ? Tant que ce n'est pas bien méchant après tout, être étrange n'est pas forcément une mauvaise chose. Ça ne lui avait pris que quelques minutes, pas trop de monde dans la boutique, sans doute parce qu'on était encore le matin. Le reste du temps qu'il attendit il le passa à envoyer des messages à ses hommes, ou répondre quand y avait besoin. Enfin le médecin vint lui dire que le patient était réveillé et qu'il n'y avait rien de grave. Non il n'était pas de la famille mais bon...d'ailleurs non plus il ne savait pas si il avait de la famille puisqu'il ne savait même pas le nom du gars. Mais il voulait bien le voir en effet.

Frappe quand même à la porte même si le médecin a du annoncer sa visite et l'ouvre pour rentrer. Oh déjà debout...en effet il n'a pas l'air si mal que ça. Il aura juste fait une grosse frayeur à ceux qui ont été présent au moment de l'accident. Plus de casse que de mal sans doute. N'empêche il doit quand même avoir un traumatisme crânien pour être resté dans les vapes comme ça non ? Il devrait faire attention et laisser les médecins le surveiller 24h. Cela dit il peut comprendre, rester à rien foutre dans une chambre d'hopital... quand on a une vie, même quand on en a pas c'est bien chiant. Axel Rease....non ce nom ne lui dit rien. En même temps il connait pas encore tout le monde dans cette ville. Puis renverser quelqu'un qu'on connait..sur le nombre d'habitant ça ferait quand même une drôle de coincidence non ?

« Bonjour. Non on se connait pas en effet même si vous savez sans doute qui je suis. Alistair O'Dwyer. »

Qui ne sait pas qui il est einh ? Bon surement plein de gens qui ont une petite vie tranquille loin des histoires des deux clans. Mais bon avec la mort de son père, les journaux ont quand même du parler de ce fait ''divers'' . Évidemment si on ne lit pas la presse ni rien bon. Lui serre la main délicatement. Bah oui on sait jamais, il est quand même pas mal égratigné le monsieur. Non pas qu'il soit fait de porcelaine mais il va pas la serrer comme une brute. Ça le gène pas du tout de serrer la main, il n'est pas japonais et ce genre de geste ne le choque donc pas. D'ailleurs le monsieur non plus n'est pas japonais, rien que le nom mais le physique aussi. Des japonais roux...à part avec une coloration bon.

« Vous êtes résistant, déjà debout après une choc pareil. Vous devriez peut être rester encore un peu allongé... »

Il dit ça comme ça. Sort un petit paquet de sa poche pour le lui tendre; C'est ce qu'il a acheté tout à l'heure. Bon c'est un pour gosse mais dès fois les fans de moto ou de voiture... on peut être touché par le geste ou juste ce demander si Alistair O'Dwyer chef de famille ou pas n'est pas un peu simple d'esprit. Donc le petit paquet ben c'est juste une moto en miniature, il a essayé de prendre une qui avait le coloris de la moto du monsieur, bien que vu l'état...oui de sa moto en effet. Peut être qu'il est du genre très attaché à sa moto. Y a des hommes comme ça, toucher à leur moto ou leur voiture et c'est la fin du monde, en exagérant un peu. Mais peut être que c'était aussi juste un véhicule pour se déplacer et de toute façon l'assurance fera que la moto sera réparée ou qu'il aura des sous pour en racheter une autre non ? Ça dépend peut être de l'assurance cela dit. Mais bon comme le roux n'est pas responsable de l'accident, qu'il n'a pas bu, pas grillé de stop comme son crétin de chauffeur...l'assurance devrait marcher de son côté.

« Je suis désolé pour votre moto, sincèrement. Je suis désolé je n'ai pas de fleurs mais enfin..tenez c'est pour vous. »

Et puis comme ça il n'est pas seul au moment de son réveil. Pose la moto miniature sur la table de chevet à côté du lit. Comme il a l'air bien réveillé il va pouvoir dire qui faut joindre...ou joindre lui même une personne. Bah oui interdit de repartir à pied comme ça dans la rue sans rien. Au pire il le raccompagne si le monsieur veut absolument pas appeler quelqu'un. Lui sourit légèrement, il est vraiment vraiment désolé. Il conduisait pas mais bon...il est responsable quand même. C'est lui qui a engagé un mec qui ne sait pas conduire ou qui lui a dit de conduire vite...cela dit il lui a jamais dit de griller un stop. Vraiment con ce chauffeur. Si ça avait une voiture...prise sur le côté, mais ça aurait tué Alistair direct. D'abord le père puis le fils à suivre, ça aurait fait un peu beaucoup en si peu de temps. C'est pas encore le moment de la fin de la famille O'Dwyer. Surtout que si il meurt...c'est pas son fils qui allait reprendre les affaires pour l'instant, il n'en a pas les capacités. Non pas qu'il pense que son fils est débile mais hm...un peu insouciant et pas très travailleur pour l'instant.

«Je suis l'homme qui était dans la voiture qui vous a renversé. Je tenais à présenter mes excuses. Ne vous en faites pas pour votre moto je prendrais tous les frais à ma charge pour qu'elle soit réparée le plus vite possible, ainsi que les frais d'hopital. Je suis là aussi parce que je tenais à m'assurer que vous alliez bien. »

Enfin voilà... il espère que le monsieur lui en veut pas trop.

Oui, encore heureux que son nom ne lui dise rien. Enfin, ça l’arrange aussi de constater qu’il ne tilt pas vraiment, ça veut dire beaucoup de choses, qui sont plutôt des bonnes nouvelles en réalité. Lui serre la main avec un maigre sourire et hoche la tête. Oui, évidemment qu’il sait qui c’est… Mais faut bien faire un peu semblant. Après tout, même si les médias diffuse le nom d’Alistair, il n’y a pas forcément la photo avec, ou même, pour de simples citoyens, c’est un visage comme un autre qui a connu une tragédie et qui ne reste pas forcément dans les esprits. Et Axel est un citoyen tout ce qu’il y a de plus banal, dans une boutique tout ce qu’il ya de plus euh… Non, bon, même sa boutique n’est pas forcément très banale vu ce qu’on trouve dedans, mais ce n’est qu’un détail.

« Bien sûr. Enchanté. »

Enfin, enchanté est un grand mot… Aussi enchanté qu’on puisse l’être dans une chambre d’hôpital en se réveillant ave… l’ennemi de son patron. Enfin, ennemi est un grand mot, il devrait plutôt penser à concurrent, le terme serait déjà plus… correcte. William tirerait une de ces têtes quand il lui raconterait ce qu’ils ‘est passé, il l’imaginait déjà. En pensant ça, un sourire amusé se dessine sur le coin de ses lèvres. Lui qui aurait adoré avoir une occasion de jouer avec Alistair… Quoi qu’il valait mieux qu’il ne vienne pas, c’était plus prudent. Et ça permettait à Axel de garder son identité secrète. Même si avec un peu de recherche, on devinait aisément qu’il travaillait pour les Rosebury, rien ne retranscrivait les liens qui l’unissaient à William… Sur papier, il n’était même pas proche de lui, puisqu’assez bas dans la hiérarchie. Personne n’irait se douter qu’il était celui censé reprendre la Famille lorsque William ne serait plus là. Enfin, avec un peu de chance, peut-être qu’un autre héritier potentiel se présenterait d’ici là… Il n’avait pas la fibre pour commander un clan, même s’il le ferait s’il devait le faire, on ne décide pas toujours de son Destin.

« Je vous remercie mais je me sens très bien. Enfin, assez bien pour marcher, tout du moins. »

Parce que très bien n’était peut-être pas la plus stricte vérité. Il avait mal à la jambe, ça se voyait, un bon mal de crâne aussi, mais ça… Ca, ça irait mieux lorsqu’il serait chez lui avec une bonne aspirine. Oui, il n’a aucune envie de rester ici pendant une journée, il a du boulot qui l’attend. Il a déjà trop trainé, c’est mal de laisser des choses pas faites ou à faire comme ça. Il ne peut même pas appeler quelqu’un son portable s’est tout bonnement démolir. Plus de portable… Vraiment gênant oui. Il se voit mal appeler quelqu’un de toute façon. Le regarde lui tendre un paquet et… le récupère. Ah oui, pas de fleur en effet c’est… plus original. Ou est-ce qu’il a trouvé un truc pareil franchement ? Sourit légèrement, ça le ferait presque rire tiens.

« Ne vous en faites pas pour les fleurs… je suis fleuriste, alors ce n’est pas qui manque chez moi. Merci pour le présent. »

Non, il ne s’offusque pas pour la moto. Après tout, c’est juste un peu de carrosserie, une moto, ça se rachète… S’il y avait eu des victimes, ça aurait été plus grave, mais ce n’était pas le cas. Heureusement, parce que si y’en a un qui y serai passé ça aurait été lui et il n’y tenait pas particulièrement. Repose la petite moto sur la petite table à coté du lit le temps de… Il cherchait quoi déjà à la base ? Se passe une main dans les cheveux. Enfin les cheveux, y’a quand même quelques bandages sur sa tête. Ah si, ses affaires. Ca doit bien être quelque part… genre dans l’armoire ? Va ouvrir pour voir ce qui y’a dedans. Ah oui voila. Son portefeuille, ses clés. Bon, pas de portable, de toute façon il en reste rien, donc ça ne lui sert à rien de récupérer juste des miettes. Alors, hop récupérer toutes ses affaires et caler ça dans des poches qui ne sont pas complètement trouées. Dieu merci il n’a pas complètement l’air d’un clochard encore juste… juste d’un type qui sort d’un accident de la route quoi.

« C’est aimable de votre part. Ne vous en faites pas pour toutes ces formalités, rien ne vous y oblige, ce n’est pas vraiment un problème pour moi. Et puis la moto… Ce n’était qu’une moto,… Je ne sais pas dans quel état elle est, mais je suppose que ça sera moins compliqué de juste en racheter une, vous ne croyez pas ? »

Mais c’est très aimable de sa part. Heureusement qu’Axel ne fait pas parti de ces gens chiants qui cherchent toujours la petit bête quelque part. Enfin, si Alistair tient vraiment à tout payer, qu’il fasse donc mais bon… Oui, un fleuriste ça gagne bien sa vie, même très bien. Non, mais ce n’est même pas ça en réalité, c’est juste qu’il s’en fout complètement de ce genre de choses. Ca arrive, c’est tombé sur lui cette fois-ci… Un point c’est tout. Il se demande comment font pour vivre tous ces gens toujours vouloir causer des problèmes aux autres… Il n’aura jamais comprit. Bon, il a toutes ses affaires… Il va pouvoir y aller. Rentre rà pied ou appeler un taxi, le grand dilemme dans sa tête douloureuse. Mais sa jambe est en faveur du taxi, ça c’est une chose de sûr. Il va éviter l’accueil aussi… Parce que passer devant l’accueil ça voulait dire remplir toute la paperasse et ça va l’embêter il le sait bien. Ah puis oui récupérer la petite moto qu’il cale dans une autre poche ni vu ni connu. Il repose enfin son regard sur Alistair.

« Je vous remercie d’être resté, tout le monde n’en aurait pas fait autant. J’espère que nos chemins ne se recroiseront pas d’une manière similaire. »

Ca serait vraiment la poisse mais bon. Non, il ne tient pas vraiment à être raccompagné, il espère juste que le monsieur ne va pas insister. Il est assez grand pour se raccompagner tout seul, tout à fait. Enfin s’il insiste vraiment il n’aura pas vraiment trop le choix mais… Ca veut dire rentrer à sa boutique plutôt que chez lui. Il n’a pas particulièrement envie qu’Alistair sache où il habite, Du moins pas dans l’immédiat, ça peut toujours être pratique. Après tout, on ne sait jamais, ce qu’il peut arriver, n’est-ce pas ?

Il avait renversé un fleuriste... un fleuriste qui roule à moto c'était étonnant. Dieu sait pourquoi il associait plutôt le fleuriste à vélo. Assez ridicule il en convient. Ce n'était pas parce qu'on était fleuriste qu'on était forcément écologiste, contre la pollution dans les villes et pour le bicycle. Les rebelles ne roulaient pas forcément en moto et bref.... on a des idées fausses comme ça en tête, c'est humain. Fleuriste ou pas c'était quelqu'un de solide qu'il avait devant lui. Oui franchement il lui trouvait pas un air de fleuriste mais ce genre de chose n'est pas écrit sur le front n'est ce pas ? Par contre une chose était le sur...se sentir très bien quand on est de toute évidence...hm du moins quand on a été renversé cela ne peut être vrai. Il pouvait comprendre bien sur qu'Axel soit pressé de sortir, c'était normal. Rester enfermé entre quatre murs blancs bon voilà quoi...mais pour autant, Alistair n'était pas sur que sortir aussi rapidement soit une bonne chose, il venait à peine de se réveiller après tout...

« Je suis content de voir que vous n'allez pas trop mal. »

Il va pas mettre en doute la parole du monsieur. Si il se sent bien après tout... m'enfin. Lui n'ira rien dire mais ça ne veut pas dire que le médecin en fera autant. Après tout seul un professionnel peut vraiment juger de ce genre de chose n'est ce pas ? En tout cas il a bien fait de ne pas prendre de fleur, ça doit être l'instinct. Le regarde chercher ses affaires pour les récupérer. Pas d'inquiétude Alistair ne l'a pas dépouillé xD En même temps il a bien assez d'argent comme ça pour ne pas s'abaisser à une telle chose. Parce que bon franchement renverser quelqu'un et en profiter pour lui piquer son fric ça serait...il sait pas trop quel genre de personne peut faire ce genre de chose mais assurément pas un catholique. Faut pas avoir de moral pour commettre un tel acte. Non pas que tous ses actes soient eux même catholiques mais ça bon...c'est une autre histoire.

« He bien ça dépend si vous teniez à cette moto...mais il est possible d'en racheter une du même modèle bien sur. »

Et les restes de la moto il les veut ? Histoire de les conserver en souvenir de euh...de sa chère moto. Bon ça n'avait pas l'air d'être un fanatique donc ça allait. Tant mieux ça faisait un problème de moins. C'est marrant quand il dit que ça n'est pas un problème...comme si il gagnait bien sa vie, pour quelqu'un qui vend des fleurs.... ou alors il a hérité, fortune familiale. Non parce que bon on va pas lui faire croire qu'un mec qui vend genre trois roses dans la journée a de quoi se racheter une moto sans aucun problème. Hop là quelques billets par la fenêtre c'est pas un soucis.

« Ne me remerciez pas c'était la moindre des choses. Je n'ai pas des accidents tous les jours ça devrait aller. »

Nimporte qui serait resté voyons. On se barre pas comme un voyou après avoir renversé quelqu'un quoi, ça se faisait pas. Sourit légèrement. Se recroiser d'une manière similaire, non peu de chance. Sauf si le destin tient à ce que l'un d'eux crève au cours d'un accident commun mais bon euh...ça serait pas cool quand même. Et puis il tient à rester en vie personnellement donc il va demander à son chauffeur de respecter un peu plus le code de la route, ça serait pas mal. Au pire il engage un autre chauffeur mais bon. Hoche un peu la tête. Bon et bien si le monsieur veut sortir il peut pas l'en empêcher n'est ce pas ? Ça serait pas très gentil de sa part de l'obliger à rester au lit c'est vrai quoi, les pauvres clients qui attendent pour acheter leur rose ou dieu sait quoi...puis lui même à des affaires à régler.

« Je vais appeler l'infirmière, si elle vous autorise à sortir je vais raccompagnerais. »

Sinon ben ...tant pis. Il peut pas passer sa journée ici non plus quoi. Même si la journée est bien avancée. Appuie sur le petit bouton près du lit qui appelle les infirmières. Bien qu'en fait....c'est pas la madame qui dit quel patient peut sortir et quel patient ne peut pas sortir. D'ailleurs c'est même un infirmier qui se présente assez rapidement après l'appel. C'est bien y a du personnel dans cet hopital... une infirmière ça aurait été trop beau, vrai qu'il n'y a pas de femme sur cette ile. Observe l'infirmier qui se demande pourquoi on l'a fait venir. Lui explique que... Axel se sent assez en forme pour partir. C'est pas son ami ni un membre de la famille on se demande un peu ce qu'il fout là mais bon. Y avait personne d'autre il n'y peut rien lui. En tout cas il trouve son explication plutôt bonne. Ça ne devrait pas poser de problème vu qu'il se sent en forme non ? Personnel rapide ou pas....pour sortir d'un hopital ça prend toujours du temps. L'infirmier repart après avoir expliqué que le docteur devait le réexaminer avant et qu'il allait le faire venir.

« He bien on rentre plus vite qu'on n'en sort. Vous n'avez personne à joindre ? »

Le temps que le médecin vienne de toute façon, parce que bon il n'est pas le seul patient ici qu'il doit voir. Il espère quand même que le je vais chercher le médecin il va passer..ça veut dire dans l'heure et pas dans dix milles ans. Le joueur se dit d'ailleurs que ça lui est arrivé d'attendre dix mille ans. Va ouvrir la fenêtre de la chambre, un peu d'air frais ça fait du bien. Si on lui avait dit que sa journée allait se passer de cette manière...il ne l'aurait jamais cru. Il va faire connaissance en attendant que le gentil docteur veuille bien ramener ses fesses puis voilà.

Il le laissa expliquer à l’infirmier ce qu’il voulait. Bon, Axel n’était pas encore handicapé, il aurait pu le faire lui-même… Mais ça avait quand même un coté très amusant de le voir essayer de se dépatouiller avec le pauvre garçon qui ne pouvait rien faire d’autre. Il n’aurait même pas été obligé d’appeler quelqu’un, Axel se serait fait la malle en douce, que ça aurait très bien marché… Il aurait ensuite régler les papiers, par un moyen plus ou moins légal, certes, mais aurait réglé les papiers malgré tout. Il le regarda partir avec un léger soupir, se passant une main dans les cheveux. Quelqu’un à appelé ? Il avait milles et unes personne qu’il pouvait appelé. N’importe qui de la famille, s’il lui passait un coup de fil, viendrait le chercher sans protester. Sauf qu’il n’allait pas ramener quelqu’un de là-bas devant Alistair, c’était hors de question.

« Pas vraiment, non. »

Il n’y avait plus qu’à attendre. Alistair pouvait très bien s’en allait, à vrai dire il s’en foutait un peu. C’était plus la présence d’Alistair qui le freinait dans sa fuite que celle des infirmiers pour dire vrai. Il revint s’asseoir sur le lit pour soulager un peu sa jambe. Il espérait aussi que le médecin ne mette pas trois plombes à arriver. La porte s’ouvrir à nouveau d’ailleurs à peine quelques minutes plus tard. S’attendant à voir le médecin rentrer dans la pièce pour lui faire signer ces foutus papier ou encore lui faire la morale comme quoi il ne devait pas sortir, Axel s’apprêtait à gentiment - ou non – faire comprendre qu’il sortirait d’une façon ou d’une autre. Les mots moururent dans sa gorge d’eux-mêmes alors qu’il se rendait compte de qui venait de rentrer dans la pièce.

William entra dans la pièce avec son calme habituel. Il avait entendu parler de l’accident d’Axel une bonne demi-heure plus tôt, par quelqu’un de la Famille. Il gardait toujours un œil sur lui de loin… Alors forcément, lorsqu’il n’avait pas réussi à le joindre, il s’était rapidement renseigné. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour apprendre ce qu’il s’était passé. Ni une, ni deux, il avait réglé quelques affaires en urgence avant de se rendre à l’hôpital pour aller y chercher son gamin. Cet imbécile allait sans doute oublier de façon plus que volontaire de lui signaler ce léger accident… Et il refusait de le laisser sortir comme ça, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il allait bien. Il connaissait le rouquin sur le bout des doigts, et même s’il n’était pas du genre à négliger sa santé, il était plutôt du style à ne pas aimer les hôpitaux. Il le ramènerait chez lui pour le soigner, ce n’était pas un problème… Non, ce qui dérangeait le chef des Rosebury était que si axel repartait seul, il irait chez lui pour jouer au médecin tout seul avec ses plantes. Et ça, ça l’embêtait un peu plus. Il ne doutait pas de leur efficacité, mais préférer quand même le faire examiner par un médecin de sa connaissance au plus tôt.

C’est donc naturellement qu’il entrait dans sa chambre, s’attendant à … à tout sauf à trouver les personnes qui s’y trouvait déjà. Quand ses yeux tombèrent sur l’invité surprise qu’était Alistair, toute pensée disparut de son esprit l’espace d’une demi-seconde, avant qu’un tourbillon de raisonnement ne prenne la place du vide. Pris au dépourvu, le mot était faible. Sa surprise fit, quelques secondes, écho à celle de son fils avant qu’elle ne disparaisse de la même façon. Un sourire de convenance s’afficha sur son visage, gagnant du temps. Ses premiers mots seraient décisifs pour savoir à qui il aurait affaire… Une raison pour laquelle Axel refusa de le saluer ne premier, préférant attendre sagement un signe pour savoir sur quel pied danser. Aaron ou William… Axel était bien la seule personne à être au courant de ce double jeu auquel son père se livrait un peu trop régulièrement à son cou.

Et dans la tête de ce dernier, les choses étaient loin d’être facile pour se décider. Il se trouvait bel et bien piégé. Soit il se présentait en tant que lui-même, et donc William. Cela voudrait dire avouer ouvertement Axel en tant que membre des Rosebury. Aaron aurait été un choix plus judicieux… sauf qu’Axel était vu bien plus souvent en présence de William qu’Aaron, et que cela risquait plus de mettre en danger son identité réelle qu’autre chose. La situation n’aurait pas pu être plus désavantageuse pour lui, et il se devait d’agir vite. Les pensées défilaient à une vitesse impressionnante dans sa tête, sans rien laisser paraître sur son visage, calculant les tenants et les aboutissant de ce qu’il s’apprêtait à dire. Le seul signe visiblement de sa réflexion était la légère ride sur son front, au-dessus de ses sourcils à peine plissé que seul un habitué aurait pu remarquer. Le temps qu’il s’écoula entre le moment où il franchit la porte et celui où il s’adressa à Alistair ne dépassa pas les cinq secondes.

« Alistair… Quelle surprise de vous croiser ici. »

Un nouveau sourire, un peu plus détendu. Près de son lit, Axel soupira intérieurement. Au moins, les choses étaient claires… Et ‘un coté, ça lui simplifiait les choses, aussi bien pour le moment qu’à l’avenir. Quelle idée de débarquer comme ça… Il aurait au moins pu attendre qu’Alistair soit parti. Il se retint de rire tout en boitillant vaguement pour s’éloigner du lit. Le voyant marcher avec difficulté du coin de l’œil, William abandonna son interlocuteur pour venir proposer un peu d’aide au rouquin qui accepta avec un soulagement non feint. Axel passa un bras autour des épaules de William avec un mince soupir soulagé. Même si William était plus petit de lui d’une dizaine de centimètre, ça lui permettait au moins de soulager un minimum sa jambe.

« Alors, tu t’ennuyais au point de me rendre une petite visite à l’hôpital ? » demanda Axel avec un demi-sourire. William eut un léger rire alors qu’il retirait sa veste pour les passer autour des épaules de son compagnon.

« Je suis même étonné d’encore t’y trouver… Mais la compagnie est bonne visiblement. »

Les deux américains reportèrent leur regard sur Alistair comme un seul homme. Le pauvre monsieur devait se poser bien des questions… William aussi, mais ça, il aurait le temps d’en parler avec Axel plus tard. Mais savoir pourquoi il se trouvait était en effet… Très intriguant. Il ne pensait pas Axel du genre à foncer dans leur concurrent comme ça, ça ne lui ressemblait pas. Tout comme ses hommes avaient réussi à lui dire qu’il avait eu un accident mais n’avait pas réussi à trouver qui était en cause de l’accident… Ou tout du moins, le nom du chauffeur ne lui disait strictement rien, comme ça, çà froid. Ce fut Axel qui rompit le silence.

« T’as vu avec les médecins ? »

« Mh mh. On y va dès que tu es prêt. »

Axel qui hoche la tête. William est vraiment parfait, y’a pas à dire. Même plus besoin d’attendre le médecin… Enfin, tel qu’il le connait, il ne va pas lui fiche la paix de sitôt une fois qu’ils ne seront que tous les deux. Un bien pour un mal comme on dit… Même s’il ne sait pas trop s’il préfère le bien ou le mal, en l’occurrence. Il tourna les yeux vers Alistair, un fin sourire sur les lèvres, plus amusé qu’autre chose.

« Encore merci pour votre compagnie, elle fut fort agréable. »

William qui se retient de rire à la phrase d’Axel. Ce petit est irrécupérable, vraiment, mais il va quand même le récupérer pour s’assurer qu’il n’est pas trop casser. Si à l’avenir, le gentil monsieur Alistair pouvait éviter de renverser les gens qui lui appartiennent dans la rue, ça serait gentil. Surtout des gens comme Axel, il n’aurait pas fait le déplacement pour n’importe qui… Mais bon, ça, il n’a aucun moyen de le savoir. Quoi qu’en y réfléchissant, il aurait fait le déplacement pour beaucoup de monde malgré tout, il prend soin de ses employés, ne serait-ce que pour leur donner l’idée qu’il s’occupe d’eux. Ce qui est vrai, bien sûr, mais autant le prouver par des actes, si possible.

N'avoir personne à appeler, ni ami ni famille. C'était très triste quand même. Il n'allait pas faire croire qu'il n'avait même pas un voisin avec qui il avait sympathisé ? Quoi que, ça devait être parce qu'il était roux, les japonais devaient pas aimer ça. Ils aimaient pas les étrangers tout court. M'enfin cette ile...c'était un peu particulier quand même, devait y avoir pas mal d'étranger sur cette ile. A commencer par les deux familles qui voulaient le contrôle du casino. Alistair n'était pas du genre à avoir pitié des gens mais il trouvait ça quand même un peu triste d'être seul au point de n'avoir personne à appeler. Ou alors peut être qu'il voulait juste pas inquiéter ses proches pour une ''petite'' blessure. Un petit accident de rien du tout mais oui. Dans la situation inverse qui aurait il appelé.... il était plus entouré d'homme que d'amis sur cette ile. Sa famille ne l'avait pas suivi donc de ce côté là non plus pas vraiment grand monde à appeler. Il aurait appelé sa main droite peut être. Quelqu'un qui l'aurait fait sortir rapidement et discrètement si possible.

« Vous êtes au Japon depuis longtemps ? »

C'est peut être pour ça qu'il n'avait personne à appeler, parce qu'il venait d'arriver tout simplement. Mais oui il n'y avait plus qu'à attendre. Dans le fond il était pas si seul puisque lui était là, qu'il avait tenu à s'assurer que le fleuriste aille bien, quitte à être là il pouvait bien rester jusqu'au bout ça ne lui coutait pas grand chose. Ça lui coutait peut être un peu de temps mais bon le plus long ça avait été d'attendre son réveil, les papiers ce n'était qu'une formalité n'est ce pas ? Apparemment pas vu qu'il fallait attendre le médecin et blablabla. Heureusement qu'il n'allait pas souvent à l'hôpital. Disons que quand il était blessé il avait ses propres médecins, c'était bien pratique. Mais tout le monde n'a pas cette chance. Enfin bon c'était comme ça , de toute façon c'était plus sympa d'attendre à deux que tout seul non ? Même avec un inconnu, il suffisait de parler de choses banales. Il n'eut pas vraiment l'occasion de parler du beau temps et de ce magnifique été que la porte s'ouvrit. Finalement le médecin était plus rapide que ce qu'il aurait pensé.

William ne fut pas le seul surpris. Alistair le fut également en voyant non pas apparaître un homme vêtu d'une blouse blanche mais son plus grand rival. Il ne montra pas sa surprise l'observant attentivement. Il était là avec un fleuriste qu'il venait de renverser alors que diable venait il faire là ? Il n'y avait pas cent cinquante explication possible mais bon... il y en a toujours au moins deux selon les points de vu. Il attendait de voir ce qu'allait dire cet homme. Mais en fait il ne dit rien de très...explicatif. Il venait chercher le jeune homme oui bon d'accord. Ils avaient l'air proche en tout cas. Il se renseignerait par lui même peut être...ou peut être pas, est ce que ça avait de l'importance ? Il était bon de tout savoir sur une personne d'un clan adverse. Il verra ça plus tard. Fleuriste... c'était vraiment un fleuriste ? Il avait comme un doute.

« La surprise est réciproque. »

Sourit légèrement. Sous entendu qu'est ce que vous foutez là. Lui il avait une bonne raison puisqu'il était en parti responsable de cet accident. Regarde les deux hommes. Un chef pouvait il se montrer aussi...affectif envers un de ces hommes ? Sans doute pas... alors peut être que finalement le petit fleuriste connaissait quand même quelqu'un ici. Mais avec Alistair dans la pièce normal qu'il n'ait pas voulu appeler quelqu'un. Enfin bon maintenant on avait plus besoin de lui, il n'allait pas s'immiscer entre les deux hommes, surtout qu'il était sensé être ennemi avec l'un d'eux alors bon autant s'éclipser. Ou plutôt dire au revoir puisque les deux monsieur partaient visiblement sans attendre le médecin. Ouais pas besoin que le médecin l'examine, y fait des miracles son concurrent, ralal on se demande si il a vraiment été voir le médecin.

« He bien aurevoir...prenez soin de lui, c'est un jeune homme très agréable. »

Oui il sait le jeune homme en question est dans la pièce et entend son compliment xD mais oui compagnie agréable. Inutile qu'il laisse sa carte si le monsieur veut le rappeler...quoi que...ah oui pour sa moto quand même. Ça peut être pas mal qu'il sache ou renvoyer la neuve (ou la réparée au choix). Se retourne vers le roux avant de partir. Un jeune homme agréable mais qui avait l'air têtu. Il dit ça comme ça c'est une impression, le genre à pas vouloir qu'on le soigne et qu'on l'embete en lui disant repos pas bouger. C'est bien dans ce genre de métier, ou de manière générale. Mignon ce petit fleuriste. Dommage qu'une voiture ait failli l'écraser ahem.

« A quel numéro puis je vous joindre ? Pour votre moto. »

Oui pas pour autre chose évidemment, encore que on ne sait jamais mais non. Peut etre qu'il en profitera si c'est lui même qui appel pour prendre des nouvelles de son état de santé mais rien de plus. Il n'a pas de raison de fréquenter un potentiel ennemi. Bah oui parce qu'il sait toujours pas trop ce que William vient foutre là xD. Enfin cela dit il fréquente...qui il veut ami ou ennemi mais il préférerait être plus prudent que son père. Pour l'instant, même si il sait que le coupable c'était un fou fanatique il ne connait pas encore bien l'ile et les gens qui sont dessus.

Qu’il soit mignon de pas faire de discrimination envers les roux. C’est très gentil un roux. Surtout un roux fleuriste. Bon vrai que dans ce pays, au départ, ce n’est pas forcément facile, le temps que les gens s’habituent… Surtout avec une cicatrice ne plein milieu du visage, ça n’avait pas aidé. Mais à force d’efforts et de se montrer gentil, on arrive toujours à quelque chose. En plus d’un an, les gens s’étaient finalement habitués à sa présence. Et puis, même ceux qui ne l’avait pas fait, il s’en fichait un peu, il ne comptait pas changer de tête juste pour plaire aux gens. A la limite, il les menace de leur jeter une malédiction, c’est toujours amusant. A se demander d’où vient cette croyance. Les superstitions, c’était vraiment stupide. Un peu comme les venddarkredi treize, des histoires complètement loufoques. Y’a que des imbéciles pour croire à des choses pareilles. Après, si les gens avaient envies d’être crédules, c’était leur problème… Tout le monde n’a pas une bonne éducation, tout le monde ne peut décemment pas avoir son propre avis critique sur les choses. Les croyances populaires… Surtout au Japon, c’était encore pire qu’en Occident. Mais c’était des croyances beaucoup plus… spirituelles. Les esprits, les fantômes, tout ça… Relié à un élément de la nature. Il préférait encore ça. Au moins, il pouvait imaginer que ça avait un sens.

« Ca va faire presque deux ans maintenant. »

Deux ans déjà. Qu’est-ce que le temps passe vite. Ca faisait vraiment deux ans qu’il s’était installé ici ? Mais il avait fait quoi pendant tout ce temps ? Pas grand-chose, à par tenir sa boutique… Et reprendre le boulot une foi William arrivé au pays. Décidément, le temps passer vite quand on regardait en arrière… Pourtant, au jour le jour, il trouvait plutôt le temps long. Il devrait se trouver quelqu’un, ça l’occuperait. Même s’il n’en avait pas vraiment envie… Surtout su c’était juste pour passer le temps il n’en voyait pas l’intérêt non plus. Pas grand-chose n’avait d’intérêt en fait. Mais ça… Ca c’était depuis Sa mort que c’était comme ça. Il avait toujours du mal à trouver quelque chose qui suscitait son intérêt assez longtemps. Tout était devenu sans importance. Ou presque.

Appuyé sur l’épaule de William, il attendait patiemment que ce dernier ait fini sa petite conversation, espérant juste que ça ne dure pas pendant trois plombes parce que, mine de rien, il avait vachement envie de rentrer chez lui. Même si en l’occurrence ça ne serait pas chez lui, mais chez William, mais ça, on s’en foutait. C’était du pareil au même. Mais Dieu merci il n’a pas l’air de vouloir rester ici faire la causette. Il s’inquiétait, peut-être. Sans doute. Il se retint de rire à la phrase d’Alistair, se contentant d’un demi-sourire. Il a des oreilles, il n’est pas sourd, ça pourrait presque être insultant d’entendre parler de soi comme ça alors qu’on est juste à coté, mais il le prend bien, ça va. Heureusement qu’il est sympa, il serait tombé sur un vieux ronchon, ça serait tout de suite beaucoup moins bien passé.

« Oh euh… »

Oui sa moto. Mais il lui a dit que ce n’était pas la peine de s’inquiéter voyons sil va s’en occuper tout seul. Franchement, pas la peine de s’embêter avec des histoires pareilles. Quoi que. Un léger sourire qui apparait su ses lèvres alors qu’il se met à fouiller dans une de ses poches avant d’en sortir son portefeuille. Il en extirpa une petite carte qu’il tendit à Alistair sous les sourcils haussés de William. Hahaha, c’était à son tour de se foutre de lui. Faire ça sous son nez, il est heureux il n’aura pas eu un accident pour rien. Non mais en fait il donne juste à Alistair sa carte de fleuriste. Comme ça, s’il a envie de passer un jour il a qu’à venir il lui offrira même un thé ou un café, si ce n’est pas gentil. En bon fleuriste, il peut au moins faire ça.

« Tenez. Vous avez tout là-dessus. »

Un grand sourire. Il sent que William a envie de dire un truc mais se retient. Ce pauvre vieillard qui trouve que ce gamine st vraiment intenable et pas sortable. Il n’a pas idée de donner ça à Alistair franchement. Enfin bon, il est assez grand pour régler ses affaires lui-même. Enfin il espère. Il ne trouve pas que ça soit forcément une bonne idée, mais bon, à la base, les voir ensemble n’est pas une bonne idée, surtout devant des personnes comme Alistair. Alors mauvaise idée pour mauvaise idée… Oui, y’a un peu de mauvaises foi derrière tout ça parce qu’il sait parfaitement qu’Axel fait ça juste pour l’emmerder. Et qu’il doit bien avouer que ça l’emmerde un petit peu. Il trouvera bien un moyen de se venger de toute façon.

« Eh bien, au revoir très cher. Je suppose que nous nous recroiserons. »

Un grand sourire de William et Axel qui se contente d’un vague signe de la main. Il ne va pas s’emmerder à dire au revoir non plus. Quoi que…

« Si vous avez besoin de quoi que ce soit n’hésitez pas à passer. Aie ! »

Le rouquin lança un regard plein de reproche à William qui venait de lui donner une pichenette sur l’arrière du crâne, faisant la moue. Il n’avait pas bientôt fini de jouer à l’imbécile ?

« Tu devrais savoir honte de taper un accidenté ! »

« Accidenté mon œil… Aller, avance. »

Grognant, et continuant à se chamailler, ils sortirent de l’hôpital, pas aussi discrètement qu’Axel l’aurait espéré, mais il s’en fichait, maintenant.