Place, j'arrive ! (Eden)

Le départ pour le Japon, un océan à traverser, un continent différent.... ce départ c'était beaucoup de chose, la dernière terre ou se trouvait son père avant de mourir, des coutumes différentes. Seule une chose ne changeait pas, le travail. Il allait reprendre les affaires de son père, faire son deuil aussi mais ça... ça ne devait pas l'empêcher de travailler. Même si il était anéanti par cette mort il essayait de ne pas le montrer. Il prit donc l'avion après avoir laissé un mot à son fils lui disant qu'il partait. Vrai que laisser un mot quand on part pour...une très longue période ce n'était pas terrible mais bon son fils avait l'habitude. Alistair n'était pas un fanatique des aurevoir puis si il fallait qu'il daigne attendre que son fils soit à la maison pour lui dire au revoir avant de prendre son avion, ça pouvait prendre des siècles. De toute façon il n'était pas seul, il y avait tout le personnel qui restait la bas. Alistair était parti seul..presque seul du moins. Une seule personne l'accompagnait c'était son garde du corps, un homme fidèle et loyal qui le suivait dans tous ses déplacements. Discret il savait se faire oublier, il arrivait au chef de famille d'en oublier sa présence parfois, mais il n'était jamais loin pourtant. Son garde du corps avait toujours un oeil rivé sur lui même si il n'était pas collé à lui.

Durant le trajet, Al parla un peu avec son homme. Seulement quelques mots échangés sur les impressions, comment ça allait être la bas, les circonstances de la mort de son père. Il fut silencieux cependant les ¾ du voyage ruminant un peu. Son père avait été enterré il y avait à peine deux jours, le mot fin avait été mis et pourtant il ne parvenait pas à s'y faire, comme si en atterrissant il allait voir son père qui l'attendait pour l'accueillir, un sourire chaleureux sur ses lèvres. La joie de revoir son fils unique. Ils avaient vraiment été très proche, il avait reçu beaucoup d'amour de la part de son père et aujourd'hui... Le mafieux soupira légèrement en regardant les nuages par le hublot. On lui aurait dit que son paternel était mort tué par un ennemi bon.... c'était les risques dans ce genre de métier , mais mort d'une pauvre crise cardiaque de merde alors qu'il était en pleine forme. Du moins...il le croyait en pleine forme. Crise cardiaque.... des mots qui hantaient son esprit... il imaginait beaucoup de chose. Les crises cardiaques ça peut se provoquer après tout.

Enfin l'avion, ou plutôt le jet privé parce qu'il n'allait quand même pas voyager dans un truc pour touriste einh. Puis quand on a les moyens de voyager confortablement et tranquillement autant ne pas se priver. Limousine et jet privé tout ça n'était pas très discret mais bon son arrivé n'était pas une surprise, très certainement les paparazzis avaient déjà du en parler, l'homme qui reprendrait la succession de son père. Il ne lisait pas la presse people et se moquait bien de ce qu'on pouvait raconter à son propos. Que ça soit vrai ou faux, qu'on raconte qu'il vienne venger la mort de son père, que quelqu'un l'avait tué bon...mais non il n'avait rien à venger, jusqu'à preuve du contraire il s'agissait d'une mort naturelle. Il descendit de l'avion avec son garde du corps, les hommes de son père, devenu les siens vu les circonstances avaient normalement été prévenu de son arrivé et devait venir le chercher. Son secrétaire s'était occupé de tout, un certain Eden conseiller de son père devait être par là à l'attendre. N'ayant jamais mis les pieds au Japon il ne connaissait rien du pays et des hommes travaillant sous les ordres de son père. Vrai qu'il ne lui avait pas rendu visite depuis de long mois. Il avait connu l'ancien conseiller de son père mais allez savoir pourquoi une fois au Japon son paternel en avait changé et pris un plus jeune. Il savait ce qu'il faisait sans aucun doute mais bon.

Habillé d'un costard cravate, une mallette à la main, le reste de ses bagages étaient dans la soute de l'avion mais ce n'était pas à lui de s'en occuper, il y avait des employés pour ça et c'était bien utile. Un chauffeur vint le prendre pour l'emmener au bateau, unique moyen de transport pour rejoindre l'ile. C'était d'un pratique ça, pour une ile en pleine expansion il serait temps de construire un aéroport, même si c'était un petit truc privé. Peut être qu'il n'y avait pas la place cela dit...Il regarda la mer durant la traversé, le visage impassible ne montrant aucune expression. Enfin le voyage arrivait à sa fin, il posa le pied sur l'ile observant le port, l'été les gens..ah oui il y avait du monde. Il n'était pas inquiet ni stressé. Il allait faire connaissance, tranquillement mais surement et peu à peu remplacer son défunt père. Ça prendrait le temps qu'il faut, la vie suit son cours après tout. Dieu sait ce que l'avenir réservait mais il était là, là pour continuer d'avancer, pour que leur entreprise continue de s'épanouir, là pour le boulot oui. Les charmes du pays....il verrait selon son temps libre.

Même si cela ne se voyait pas -en même temps, il ne laissait jamais paraitre ce qu’il ressentait- Eden avait été grandement affecté par la mort d’Allan O’Dwyer. Lui, comme bon nombre des hommes de la famille, étaient presque persuadé qu’il ne pouvait s’agir d’une mort naturelle, une simple crise cardiaque hein ? Ca semblait trop gros pour être vrai. Mais s’il s’agissait vraiment d’un meurtre, à qui faire porter le chapeau ? La plupart des gens qui connaissaient (enfin, dire qu’ils connaissaient était trop profond : avaient-ils au moins la moindre petite idée de ce qui se tramait réellement sur cette ile ?) leurs affaires auraient mis sur la table le nom de Rosebury. Mais Eden n’y croyait pas vraiment, en y pensant il avait cette sorte de certitude qui se changeait peu à peu en malaise. Si William Rosebury avait été derrière tout ça d’une manière ou d’une autre, ils le sauraient…Commettre un meurtre dans une discrétion absolue, sans laisser la moindre trace, ils étaient tous, Rosebury comme O’Dwyer, capables de le faire. Pour ce débarrasser d’un tiers sans éveiller les soupçons c’était idéal. Mais certainement pas d’un chef de famille. Non. C’était trop important pour ne pas signer son crime. De plus, enfin, du moins de ce qui savait, il n’y avait aucune raison valable qui aurait pu pousser le clan adverse à écourter la vie d’Allan. Depuis le temps que les familles étaient opposées. Pourquoi maintenant ? Parce qu’une crise cardiaque paraitrait plus naturelle à cet âge plus avancé ? Non c’était stupide. William pensait qu’Allan aurait mérité meilleure mort. Assassiner ainsi une personne si haut placée n’était pas fair-play. Eden le savait.

Dans ce cas, plusieurs options se présentaient à lui. Il pouvait s’agir soit d’un traitre, d’une des deux familles, bien qu’il serait étrange qu’un O’Dwyer soit responsable, soit d’une personne extérieure cherchant à obtenir une reconnaissance certaine envers les personnes du milieux. Quoi qu’il en soit, Eden allait mener son enquête. Mais il y avait tant de choses à faire. Il devait s’occuper des affaires ici, certains dossier ne pouvaient être laissés en plan, -c’est d’ailleurs pour cela qu’il n’avait pas pu se rendre aux obsèques d’Allan, bien qu’il aurait voulu lui rendre un dernier hommage- jusqu’à l’arrivée de son successeur. Son successeur…Parlons-en de celui-là. Alistair O’Dwyer. Allan en avait énormément parlé à Eden, le père et le fils étaient très proches tous les deux. Trop proches compte tenu des circonstances. Le décès d’Allan avait dû anéantir Alistair…Mais, Eden le savait, l’héritier O’Dwyer allait continuer à se battre et à refouler ses sentiments dans le travail. Simplement parce qu’il portait le nom de son père. Pour Eden se serait un honneur de servir le fils comme il avait eu l’honneur de servir le père. D’ailleurs il devait arriver en fin de journée, Eden avait été prévenu et il irait le chercher au port. Aussi, tout avait été mis en place pour la venue du nouveau chef de famille. Ses quartiers dans la résidence familiale -qu’on pouvait aussi qualifier de quartier général- des O’Dwyer avait été préparés, la maison avait été nettoyée de fond en comble, les affaires qui pouvaient l’être avaient été réglées, aucun détail n’avait été laissé au hasard. Si Eden détestait particulièrement quelque chose, c’est quand tout était prévu et parfait. Avoir le contrôle sur tout pouvait être plaisant pour certaines personnes, mais lui, il préférait être surpris. Il trouvait plus gérable les situations qui ne l’étaient pas plutôt que celles où on avait la réponse. Oui cela pouvait paraitre étrange, qu’elle importance ? La journée passa rapidement et Eden quitta la résidence en compagnie d’un garde du corps, faisant aussi office de chauffeur, pour monter dans une berline qui pris la direction du port. Le voyage se déroula sans un mot et sans encombre jusqu’à destination. Eden ne prit même pas la peine de contempler le paysage, pourtant magnifique, qui défilait dehors. Il avait bien d’autres choses en tête. Non pas qu’il était stressé, après tout il n’avait pas vraiment de mal à communiquer avec les inconnus, même si Alistair n’étais pas réellement un inconnu : Eden devait le connaitre bien mieux qu’inversement. Non, il se posait juste des questions. Pas des questions simple que chaque personne se pose avant une nouvelle rencontre, non, des questions qui ont tout à fait leurs place dans la tête d’Eden, du genre qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir lui dire à propos de son père ? Il n’était pas vraiment sur de l’attitude à avoir. Après tout, vu les liens qu’ils entretenaient, Alistair devait déjà être assez abattu pour qu’Eden ne le lance pas en plus sur l’hypothèse du meurtre. D’un autre côté, s’il le connaissait si bien, il devait savoir, ou du moins supposer, qu’Allan n’avait pas spécialement de problèmes cardiaques. De plus il devait connaitre la nature de certaines relations qu’il entretenait avec certaines personnes, ce qui pouvait lui mettre la puce à l’oreille. Eden espérait simplement qu’il ne tire pas trop de conclusions hâtives.

La voiture se gara dans le parking un peu avant l’arrivée du bateau. Aussi Eden arriva pile à l’heure du débarquement, il n’aimait pas être en avance, il avait tendance à s’ennuyer. Et, comme la plupart des gens, il aimait encore moins être en retard. Aussi était-il plutôt satisfait. Il observa un moment les gens, cherchant Alistair du regard tout en restant éloigné de la foule. Il n’eut aucun mal à le repérer parmi les autres, il y avait une majorité d’asiatique sur ce port. Aussi, Alistair dépassait d’une bonne demi-tête la plupart des autres, même si ça n’avait pas été le cas il se serait tout de même distingué. Eden vint à sa rencontre en se faufilant parmi la foule. Grand Dieu qu’il détestait ça. Être bousculé dans tous les sens puis piétiné ne plaisait à personne cela dit. Néanmoins il parvint à se frayer un chemin et à rejoindre celui qui allait devenir son nouveau patron, si celui-ci voulait toujours de lui cela va s’en dire. Une fois arrivé à sa hauteur, il l’aborda sans hésitation.

« Alistair O’Dwyer ? Bonsoir, je suis Eden Wallker. Bienvenue sur l’ile d’Hikari. »

Il marqua une pause. Il n’avait jamais été doué pour ça, il faut dire que ce n’est pas en vivant en totale autarcie pendant quinze ans qu’on devenait bon en contact humain, mais il fallait qu’il le fasse. Pour lui, pour Alistair et pour Allan. Aussi poursuivit il en relevant les yeux vers son interlocuteur, bien que le terme d’«interlocuteur» n’était pas vraiment approprié puisqu’Alistair n’avait pas encore dit un mot.

« Je vous présente toute mes condoléances…Ce fut un honneur de travailler pour lui. »

Termina-t-il. Les condoléance étaient tout ce qu’il y a de plus hypocrite d’après Eden. Mais il faisait preuve d’une sincérité qui le surprenait lui-même et il espérait que ce serait pris comme tel.

Alistair observa d'un oeil quelques peu critique l'homme qui se faufilait à travers les gens pour venir à lui. Alistair O'Dwyer...qui d'autre ? Il ne répondit pas, cette question était inutile et purement formelle il n'en doutait. Le conseiller de son père devait savoir à quoi il ressemblait, ne serait ce parce qu'il a une tête déjà vu dans la presse en plus des photos que son paternel pouvait avoir. Il avait songé à l'hypothèse que si son père avait été tué...ça pouvait être quelqu'un d'inconnu, un Rosebury ou quelqu'un de son propre clan. Quelqu'un de proche pour réussir ce coup de maitre. Il observa le jeune homme qui venait de se présenter en se demandait si il aurait été capable d'une telle chose pour ensuite venir l'accueillir dans une totale hypocrisie. Des condoléances...il en avait eu tellement et il allait en avoir encore et encore...quelques condoléances étaient sincère ou ne l'était pas, à force il était difficile de le savoir. Tout n'avait l'air que formalité. Le chef de famille aimait lui les choses réglées. Les surprises n'avaient rien d'une bonne chose, c'était souvent le signe de futur problèmes. Par exemple la mort de son père était une véritable surprise et très franchement il s'en serait passé. Dans tous les cas si il était anéanti il n'en montrait rien, gardant un visage de marbre. L'honneur voulait qu'en toute situation on soit maitre de son corps, de ses émotions. Il pouvait se laisser aller à sa peine bien sur mais seulement en privé, quand plus personne ne serait là pour le voir. Malheureusement...quand on est chef de famille il y a quasiment toujours quelqu'un. Il n'avait pu avoir réellement l'occasion de pleurer la mort de son paternel, trop de chose à faire. Il laissa un soupire échapper de ses lèvres.

« Merci, allons y. »

Il ne comptait pas s'attarder plus longtemps ici, le voyage avait été suffisamment long. Il n'avait qu'une envie s'était d'être dans ses quartiers et de s'installer. Enfin une installation rapide parce qu'il avait des choses à faire, il voulait fouiller le bureau de son père, prendre possession de ...ce qui allait désormais être son bureau. Il n'avait pas voulu parler sèchement. Il était fatigué du voyage et sans doute sa voix s'était elle montrée un peu sèche malgré lui. Il n'avait rien contre son conseiller, pour l'instant du moins. Le garderait il ? C'était une autre question. Il avait bien sur ses propres conseillers mais ici il n'avait personne, du moins personne d'aussi bien renseigné sur les affaires en cours. Il le garderait surement le temps de se mettre dans le bain, de savoir ce qu'il y avait à savoir et puis il aviserait par la suite. Si ça se passait bien...si il était de bon conseil sans doute garderait il son poste. L'idée n'était pas celle d'un futur licenciement. On ne licencie pas dans la famille. Le jour ou on prête serment c'est pour la vie, seule la mort peut défaire le lien qui se forme à ce moment là. Et tuer quelqu'un alors qu'il ne faisait que son devoir, qu'il n'était pas un traitre...pas terrible. Al était quelqu'un de justice, il n'aimait pas les morts inutiles. Non l'idée était plus celle de le changer de fonction. Après tout celle de conseiller c'est un rôle important, si le chef de la famille ne supporte pas son conseiller, ça peut être assez délicat. Il faut choisir la personne avec soin, quelqu'un de professionnel, le meilleur même..et bien s'entendre avec. Il le suivit donc jusqu'à la voiture silencieusement. Bavard il ne l'était pas, mais il répondait aux questions quand on lui en posait.

« Vous ferez parvenir mes valises directement dans mes appartements je vais d'abord me rendre au bureau de mon père. »

Il ne prenait pas du tout son conseiller pour un serviteur mais c'est juste que bon, le temps de prendre ses aises, de rencontrer un peu tout le personnel. La situation faisait qu'il rencontrait en premier cet homme là. Il était normal de l'informer de ce qu'il comptait faire dans l'immédiat. N'importe qui aurait pensé qu'il allait se reposer, ou se restaurer après un si long voyage. Mais il n'était pas un touriste, il était là pour une succession et il était inutile d'attendre plus longtemps. Les affaires avaient du être suspendue depuis la mort et puis le temps de l'enterrement et tout...à moins qu'il y ait des hommes pour faire le nécessaire et servir d'intermédiaire. Il se renseignerait sur ce qui avait été fait. Il était plus facile pour lui de réfléchir au travail et aux choses à faire plutôt que de se pencher sur ses propres sentiments. Al s'assit à l'arrière de la voiture consultant son téléphone et agenda. Le paysage..il le verrait une autre fois, il nota deux trois trucs avant de ranger le petit appareil dans l'une de ses poches. Il regarda enfin par la fenêtre...ça allait le changer de New York c'était chose sure.

« Vous ferez appeler le médecin truc, j'aimerais le voir au plus vite... je verrais ensuite le reste des personnes à voir. »

D'abord parler au médecin et ensuite... oui ensuite il faudrait blablater avec chacun des hommes de cette maison. Il n'allait pas pouvoir se reposer avant...un long moment. Sans compter qu'il y avait déjà des réceptions auxquelles il allait devoir se rendre à peine arrivé. A quoi ressemblait la vie d'un homme normal ? Il avait tout fait pour que son père soit fier de lui, pour être comme lui, et il semblait qu'il ait réussi mais à quel prix. La vie d'un homme normal, honnête travailleur qui connait le refrain : métro – boulot – dodo. Une vie qui paraissait ennuyeuse, ou reposante au choix. De toute façon il ne connaitrait jamais cette vie, ça ne lui manquait pas forcément. Il se posait juste la question, à quoi cela pouvait ressembler, est ce que les choses auraient été plus simple ? Peut etre mais peut être pas..chaque vie à ses difficultés après tout.

» [O'Dwyer] Eden Wallker (End)
» Place au Prince ! (Modeste)