Place au Prince ! (Modeste)

Un soir...parmi tant d'autre soir. La nuit était tombée depuis longtemps. La nuit tombait tôt dans ce pays décidemment. Sans doute pour ça qu'on l'appelait le pays du soleil levant. Soleil levé tôt mais couché tôt aussi. Il était seul dans une grande suite d'hôtel, plus de copain, pas grand monde à voir....Ill avait la paix en quelqu sorte, au moins il n'y avait personne pour l'emmerder. En général il aimait bien sa solitude mais là...il s'ennuyait il fallait le dire, ou peut être que la présence de Ienzo lui manquait. Un être assez reposant pas turbulent, une bonne compagnie. Mais bon il se devait de l'oublier. Ienzo ne donnait plus signe de vie d'ailleurs, il avait du être vexé. Comme quoi ils auraient jamais du essayer de se mettre ensemble, peut être qu'ils seraient encore amis sans ça. Pour ne pas changer ses habitudes il se sortit une bouteille de vin en écoutant Debussy. Une soirée comme tant d'autres, il avait une avie bien monotone et sans grand intérêt. Il était très bien chez lui tout seul, personne pour lui dire qu'il buvait trop, de toute façon ce n'était pas vrai. Il aimait juste un peu..beaucoup le bon alcool. Alors qu'il savourait chacun de ses verres en écoutant la musique et que la bouteille se vidait son corps se détendait, on pouvait dire que la soirée commençait plutôt bien, sans ennui en vu. Oui mais voilà , la bouteille se vidait bien trop vite, rien d'extraordinaire, il lui suffisait d'en ouvrir une autre. Il se leva pour aller chercher une autre bouteille et là ce fut le drame.... Il n'en avait plus. Eatti ce possible qu'il ne se soit pas rendu compte qu'il ne lui restait plus de bouteille, il n'en avait pas recommandé d'autre, très ennuyeux cette histoire, il n'avait pas super envie de sortir. C'était pas normal. On lui avait piqué toutes ses bouteilles ou quoi ? C'était un comble, il en avait une belle collection, d'un peu tous les pays. Il était pointilleux sur ce qu'il prenait. Ça n'allait pas....pas du tout. Il senti un mécontentement monter en lui. Sa soirée commençait à être gâchée à cause d'une absence d'alcool. On est alcoolique ou on ne l'est pas. Il éteignit la musique brutalement. Il allait devoir sortir et aller dans un bar, marcher dans ses rues pleines de gens, il y avait du monde partout, des fourmis partout. Les bars ressemblaient à une fourmilière. Affreux. Affreux mais il n'avait pas le choix vu qu'il n'avait plus rien chez lui. Il était énervé , profondément. Il pris le soin de s'habiller, il aimait beaucoup les belles fringues, des grandes marques. Après tout il avait les moyens d'être bien habillé. Une chemise blanche, une veste en velours noir. C'est alors que la solution se présenta à lui, pas besoin de sortir y avait un bar dans l'hotel huhu.

Place je passe !

Quand Ixion sortait c'était quelque chose, c'est qu'il ne se prenait pas pour de la merde. Il marchait la tête haute, Le premier mendiant qui essaie de lui parler il l'écrase, Bon ok vu l'hotel dans lequel il vivait il n'y avait pas de mendiant mais il y avait quand même de sacré rapace. Le fric attire les rapaces c'est malheureux. Il n'aimait pas être importuné. Avec le temps il devenait de plus en plus aigri c'était affreux. Il va finir comme les petits vieux insupportable si ce n'est pas déjà le cas. Reste à espérer qu'il n'y ait pas trop d'imbécile présent au bar ce soir. Il rentra dans le bar observant un vague instant les personnes présentes. Ah si il y avait du monde en fait. Grumbl grumbl. Sa taverne, rien qu'à lui, oui tout à fait. Il l'a réservé pour la soirée faut mettre tout ce petit monde dehors, c'est pas possible ça ? Non bon. Il avança lentement vers le bars sans se soucier d'éventuels regards. Sans se soucier non plus de la personne entrain de commander au barman. Il était prioritaire quoi, il n'allait pas attendre que le monsieur ait finit sa commande , non il n'était pas impoli, il était Ixion Michaïlovitch enfin Aitô mais c'est pareil. D'ailleurs le barman savait bien qui était Ixion, normal c'était un habitué. Faut bien traiter les habitués, surtout ceux qui comme le russe rapportait beaucoup d'argent. C'est vrai un permanent dans une grande suite, il méritait des tas d'égard et rien à foutre pour le client de passage.

« Bonsoir, un sake s'il vous plait merci. »

C'était pas la preuve qu'il était poli ça ? Un bonsoir et un merci. D'autres personnes avant lui ? Non il n'avait pas vu, mais ça les tuera pas d'attendre dix secondes de plus n'est pas ? D'ailleurs si le barman pouvait carrément lui filer la bouteille de sake ça serait cool. Il repartirait avec et retournerait dans son nid douillet. C'était vraiment bruyant un bar, c'est fou comme les gens pouvaient parler fort. Il était de mauvaise humeur oui. En tant normal il arrivait à supporter le monde... il était de mauvaise humeur, il détestait les humains, il détestait la planète la terre. Il en pouvait plus et il était prêt à faire un scandale. Lui si calme, il était sur les nerfs. Il fallait lui rendre grâce, le traiter comme un prince oui tout à fait. C'était pas un gueux lui. Si on pouvait lui apporter un trône ça serait parfait, puis dérouler le tapis rouge sous ses pieds aussi et ça serait parfait. Comment ça y avait des mécontents qui râlaient ? C'était quoi leurs problèmes ><. Il but son verre d'une traite avant de faire signe au barman de le remplir de nouveau. Il n'aimait pas les gens qui se plaignent sans cesse, ils n'avaient qu'à aller boire ailleurs si ils étaient pas content. L'alcool ça réchauffait y a pas à dire. Il tourna sa tête lentement pour regarder celui qui osait protester devant le Prince.

« Allons l'ami,

Laissez vos déboires à la porte, ici on sait noyer les amours mortes,

Coeur en paix, grand verre en main, à la taverne de l'art divin,

Taisez vos satanées complaintes, et chantez donc à la gloire de l'âme sainte »

Il sortit quelques billet en chantonnant légèrement, il commençait à se sentir mieux, maintenant qu'il avait retrouvé son cher et tendre alcool, il foutu les billets dans la poche de la chemise du gars. Allez hop quelques billets et on se tait laaa. Sage, couché. Fallait pas embêter le russe sinon il n'allait pas être content. Y a que de l'amour dans ce monde . Allez on tait ses fadaises, on se prend un verre et on boit , haut les coeurs. Comment ça il venait de lui dire des choses bizarres ? Mais non, il venait juste de retrouver sa bonne humeur, faut pas la lui gâcher. Suffit maintenant , il n'a pas eu assez de billet, il en veut plus pour partir c'est ça ? Tss les gens sont des escroc qui ne pensent qu'au fric vraiment. Il leva son verre comme pour dire ''santé mon gars !''. Ixion lui paye même son verre dans sa générosité , comme ça plus de raison de se plaindre.

Modeste était enfin arrivé au japon. Un petit pays. Venu pour une soi-disant réunion entre lui et d’autres chefs d’entreprise. Pensez-vous. Il avait pris ses quartiers dans une petite île. Loin du centre de Tokyo dans lequel il aurait du emménager. Peut-être les heures de trajet pour se rendre à ces réunions ennuyeuses. Il cherchait quelqu’un. Quelqu’un qui se trouvait sur cette île. Quelqu’un qu’il trouverait. Quelqu’un avec qui il s’amuserait beaucoup. Assis sur un fauteuil qui donnait sur l’extérieur, un sourire étira ses lèvres. Galant. Il avait beau connaître son visage – son père lui avait montré de nombreuses photos – il savait qu’il ne ressemblait plus à l’homme qui avait quitté la France. Il avait eu le temps de se renseigner. Il savait qu’il travaillait dans un lycée sur cette île. Il savait qui il avait fréquenté ces dernières années. Il savait tout. De part le travail qu’avait fait son père durant l’adolescence de Galant, et d’autre part grâce à ses propres enquêtes. Dans quelques jours, il mettrait en route sa petite histoire. Quelques jours à tuer.

Ca lui avait laissé le temps d’explorer un peu l’immeuble. L’immeuble le plus coté de cet endroit. Il n’égalait pas sa maison à Paris, ni les hôtels de France où il avait séjourné, mais ce n’était pas le pire qu’il avait connu. Et puis le personnel vous traitez bien si vous le paviez correctement. Il avait fait un trou en ville rapidement sans s’éloigner de ce quartier. Pas comme s’il allait fréquenter les gueux non plus. Déjà que les gens devrait remercier leur Dieu de le croiser. Il était allé Achter quelques objets divers qu’il expédiait ensuite dans son domicile en France. Des petits souvenirs de son passage ici. Des peintures, du mobilier ancien. De l’alcool. Des hommes. Ouais non bon des hommes sil ne pouvaient pas. Mais il aurait bien ramené quelques spécimens en France pour son bon plaisir. Y’avait des garçons mignon dans ce con. Faudra qu’il teste d’ailleurs. Autant en profiter autant que possible. Qu’il passe le temps avant de retrouver son cher frère. Cher frère…

La journée était passée. Longue et ennuyeuse. Il revenait d’un voyage à Kyoto. Directeur stupide. Il avait du argumenter pour faire accepter un accord entre les deux entrez prises. Les gens d’ici ne sont pas coopérants avec les jeunes à la tête des entreprises. Mais il avait fait ses preuves et tout ça avait finalement été accepté. Une victoire de plus. Qui laissait pourtant un goût de facilité amère. Tout lui était trop simple. Des mots doux. Séduire les gens. Il avait envie d’action. Il prit le temps de prendre une douche en rentrant, sécher ses cheveux, enfiler une chemise, un pantalon en soie noire. Descendre au bar de l’hôtel boire un coup. Discuter avec quelques personnes présentes ici. Y’avait des gens avec qui il était bon de se faire des relations, ça peut toujours servir. On n’est jamais assez prudent. Enfin ça, c’était jusqu’à ce qu’un hurluberlu descende à son tour et ne vienne mettre son nez au bar. Il se prenait pas pour de la merde celui-là, tiens. Modeste, même s’il avait le même genre de comportement, ne supportait pas vraiment que ça lui arrive avec lui. Y’a des gens au bar il a qu’à faire la queue comme tout le monde.

« C’est drôle comme les gens qui se croient supérieur et tout permis ne sont que des vestiges du passé. »

Une phrase lancée au hasard. Dans un japonais parfait. Au hasard… Ou peut-être pas. Pas difficile de reconnaître une tête comme ça. Vraiment pas difficile, il faudrait être idiot, ou aveugle. Sauf que Modeste était loin d’être le premier et n’était pas le deuxième. Les vestiges du passé. Juste un gars qui a voulu faire son intéressant et qui a disparu de la scène pour finir comme un raté. Dommage, ça aurait pu être une bonne pousse. Mais c’était le genre de personne qui écœurait Modeste. Pourquoi sortir d’un cercle si beau et si renfermé quand il pouvait tout vous offrir ? Il regarda Ixion quand il se tourna vers lui et hausse un sourcil quand il se mit à … chanter ? Mon dieu quel était cet homme. Il n’était peut-être pas celui qu’il pensait. Ca existe ce genre de personne dans ces établissements. Il va peut-être en changer finalement. Esquisse un mouvement de recul de dégoût quand l’homme veut lui donner des billets. Un air de dégoût clairement affiché sur son visage.

« Ne me touche pas. »

Un ordre. Parmi d’autre. Quelque chose de naturel pour lui. Il ne prend pas la peine de le vouvoyer, ça lui sert à rien de toute façon. Que cet alcoolique ne le touche pas il sera gentil il tient à garder ses vêtements propres. Pour qui il se prenait sérieusement. Non il ne lève pas son verre, absolument pas.

« C’est donc dans ce trou qu’à finis le grand Ixion Mikhaïlovitch ? A jouer les turbulents dans les bars des hôtels ? Voila une fin bien pitoyable. »

Assis sur son tabouret, son verre la main, il le toisait de l’air de celui qui se croit et qui se sait supérieur. De toute façon, c’était le cas, il n’avait rien à craindre. Etrangement une espace c’était creusé autour d’eux, et le silence c’était fait dans la salle. Lui, qui était connu comme le nouveau prodige français dans les industries, contre un homme qui avait arnaqué son père. Ca promettait d’être intéressant, n’est-ce pas ?

C'est qu'il causait le mendiant à côté là. Ne fais pas trop attention à ce qu'il dit à vrai dire. Il est de fort bonne humeur parce que son verre chéri est là dans ses mains. Ouh le beau verre déjà vide, allez faut remplir encore et encore. C'est fort le sake dis donc. C'est qu'il a commencé l'apéro depuis un moment mais sans rien pour grignoter. Ouh va peut être ralentir un peu sur les verres là. S'appuie contre le comptoirs et regarde...ah il est toujours là lui ? Il a pas encore changé d'hôtel. Bizarre il devrait peut être. Lui jette un regard méprisant. C'est pitoyable. Ça se dit friqué mais en réalité c'est quoi...juste un mec qui se la pète. Inconnu au bataillon des vrais familles nobles il l'a jamais vu. Il a gagné au loto c'est ça ? Super qu'il aille jouer ailleurs avec son fric. Il a qu'à aller le dépenser dans un casino et tout perdre , ça lui fera les pieds et il arrêtera de se la péter. C'est vraiment pitoyable.

« Vous êtes qui vous ? »

Cependant le gars l'avait appelé par son nom russe. Il l'observa un peu plus de la tête au pied. Oui il fut un temps....il fut un temps ou il était ce Ixion là. Il croit du moins, il ne sait plus trop. C'est qui ce type. Un gars qui avait une famille et qui y croyait. Un pauvre naze oui, trop naïf. Cet Ixion là est mort. Reprend son verre de sake pour le boire lentement le regard un peu lointain. Même dans la plus petite île du monde on trouve des gens pour vous rappelez une vieille existence c'est triste. Il ferait mieux de retourner se cacher chez les prostitués. Quoi que...non il avait assez donné de son temps aux prostitués il ne voulait plus rien avoir à faire avec eux. Il regarda son verre un instant un peu triste.... il était bien avec Hao, il était bien la bas loin de ce monde de pourris. Pourquoi avait il fallu que tout s'arrête. Il aurait préféré finir ses vieux jours dans ce squatt tout pourris que dans cet hôtel de merde.

« Je crois que vous vous trompez de personne monsieur. Vous devez faire erreur. »

Il n'y a plus d'Ixion Mikhaïlovitch. Lui qui était de si bonne humeur. Il va commander deux trois bouteilles et demander à ce qu'on les monte dans sa chambre. Et son image.... et bien. Quelle importance ça avait. L'image d'un fils violé par son beau père et qui devient alcoolique ensuite. Tout ça c'était pas vraiment réel de toute façon. Il ne faut pas toujours croire les apparences. Peut être que ce gars là qui se croit beau (bon ok il l'est) et supérieur ben fait... c'est peut être quelqu'un envoyé par son vieux cons de beau père pour venir voir sa déchéance et le lui rapporter. Il regarda un groupe de musique monter sur une espèce de petite scène et mettre une ambiance sonore dans le bar. Déchéance c'est le cas de le dire mais elle avait commencé il y a maintenant depuis bien longtemps, depuis qu'il a appris qu'il n'était personne qu'un bâtard. Il n'était pas beaucoup mieux que les autres finalement. C'est qu'il a l'alcool triste et que tout ça...tout ça ben ça lui remets pas des souvenirs joyeux en tête. Il aurait mieux fait de continuer à chanter sa chanson plutôt que de s'enfiler des verres. Elle était niaise mais au moins y avait de la joie et de la bonne humeur.

« Je suis.... quelqu'un... »

Oui très intéressant mais encore. Il était quelqu'un et personne à la fois il se tourna un peu brusquement vers le comptoir renversant son verre , enfin une partie du moins sur...bah l'inconnu grognon justement. He ben quelle soirée, il sentait d'ici que le pauvre n'allait plus se sentir et débiter un tas de conneries inintéressante. Pour la peine il prendra pas la peine de s'excuser. Il regarda le type. Mignon.. y avait quoi derrière ce visage einh ? Qu'est ce qu'il foutait dans son hôtel , à son bar. Merde il va réserver le bar et le faire fermer aux clients nuisibles, comme lui là. Il secoua un peu la tête et sorti un mouchoir de sa poche pour lui tendre sans grand espoir qu'il l'accepte mais au moins on pourra pas le traiter de porc. De toute façon il avait déjà pourris le type en lui passant sous le nez pour commander alors un peu de sake en plus sur son costume ça ferait quoi de plus einh ? Il était parti pour donner une mauvaise image, un peu plus un peu moins quelle importance ? Ça va pas lui changer sa vie et ça réjouira surement l'autre qui pourra se moquer. Allez faut bien se moquer si il a que ça à foutre et qu'il n'a pas d'autres amusement après tout... au moins y aura une personne joyeuse sur cette terre va.

« Sorry...je vous dédommagerais. »

Ou pas qu'importe. Si monsieur veut de l'argent il en aura et si il veut se défouler sur un type du nom de Mikatruc et ben qu'il le fasse. Pour ce que ça le touche. Enfin si il avait pas envie de l'entendre plus que ça. Il prit son verre, enfin ce qu'il en restait pour aller s'asseoir dans un coin, petite table avec une banquette bien confortable. Des petites olives sur la table et gentil serveur qui pense à tout. Il était parti pour bien déprimer toute la soirée. Comme tous les soirs à partir d'un certain moment. Il attrapa une olive pour la grignoter sans grande conviction en écoutant la musique. Ouais voilà se concentrer sur autre chose que sa vie misérable. Il se sentait tellement seul dans ses moments là. Il aurait aimé pouvoir appeler quelqu'un. Hoshi il lui en voulait un peu de ses révélations même si c'était pour son bien , Shin pas question, et Ienzo...il lui raccrocherait sûrement au nez. Ouais il n'était pas vraiment quelqu'un mais plutôt. Autrefois il avait été quelqu'un et qu'est ce que ça lui avait rapporté franchement ? Rien.

Amusant. Oui il était amusant. La déchéance des hommes. Une chose qu’il aimait voir. Bon, c’était moins drôle quand ce n’était pas lui qui la provoquait, mais drôle quand même. Comme quoi les grands hommes ne tiennent plus à grand-chose. Cet Ixion était pourtant plus jeune que lui mais il n’avait jamais eu l’occasion de le croiser. Il connaissait son histoire, comme la plupart des gens, peut-être un peu plus. Que faire avec lui ? Alors qu’il le voyait se renfermer devant son verre d’alcool, il se posa la question. Que faire avec un homme pareil. Son regard fit le tour de la salle, s’attardant sur les personnes présente. Par rapport à lui, pas grand monde susceptible d’attirer son intérêt. Et portant, Ixion y était arrivé. Un homme un peu comme lui dans le fond. Sauf que lui, plutôt que de se retourner contre une famille, avait décidé de jouer toutes ses cartes. Une différence de taille. Une différence qui se retrouvait aujourd’hui. Voila, où ils en étaient, tous les deux. Modeste savait que son choix avait été le meilleur. Sans aucun doute. Il ne savait pas ce qu’était le doute de toute façon, et ne le saurait sans doute jamais. IL haussa un sourcil, légèrement. Il avait perdu de son mordant tout à coup. Drôle comme les gens sont fragile, quand on commence à creuser.

« Je ne pense pas me tromper, non. A vrai dire ile st plutôt rare que je le fasse. »

Très rare même qu’il se trompe. Et puis… hein ? Regarde sa chemise. Il a fait quoi encore ce maladroit. Fais une légère moue et sot un paquet de mouchoir de sa poche pour essuyer ce qui était tombé dessus. Non pas faire de scandale. Pas d’humeur à en faire, ce soir. Il a envie de faire autre chose. Envie de faire connaissance comme on dit. Essuie plus ou moins comme il peut. Pas très cool le saké sur une chemise en plus, c’est sucré comme alcool ça laisse des tâches. Finit par jeter son mouchoir à la poubelle. Tant pis pour sa chemise pas comme s’il n’en n’avait pas d’autre dans sa chambre. Oh il ne se moquera pas non plus. Non les moqueries, il réservera ça aux pouilleux. Puis enfoncer un homme qui est visiblement déjà au bord du gouffre, vu la tête qu’il a, ne lui apportera pas de grandes satisfactions. Les quelques piques qu’il avait lancé pour engager la conversation avaient portés leur fruits et il n’avait pas envie d’avoir un suicide de plus sur le dos. Toujours embêtant de se débarrasser de ce genre de petites choses futiles.

« Pas la peine de me dédommager, ce n’est pas très grave. »

Il haussa les épaules d’un air badin et le suivit jusqu’à l’endroit où il comptait s’asseoir. Il a envie de discuter et d’être un peu social ce soir, même si c’était mal parti. S’assoit à coté de lui sans être trop près, croisant les jambes en écoutant un instant la musique. Pas terrible comme musique il avait connu mieux enfin bon. Ce n’était qu’un petit immeuble dans une petite île très peu fréquentée, ce n’était pas étonnant. Détaille un peu les membres du groupe. Pas un de potable. Tant pis. IL finit par reprendre la parole.

« Je ne me suis pas présenter d’ailleurs. Je m’appelle Modeste De Launay. Comme tu ne semblais pas me connaître, je vais le faire. Je suis directeur d’entreprise en France qui s’étendent à l’international. Enfin, rien de très passionnant. »

Accompagnant sa phrase d’un geste de la main évasif pour montrer quel intérêt il portait à tout ça. Ceci n’était d’ailleurs pas un mensonge parmi d’autre. Sa société l’ennuyait. La preuve, il trouvait le moyen de venir chercher de sa famille dans un trou paumé au milieu d’une île. Pour un homme d’affaire occupé, il y avait beaucoup mieux comme activité. Il venait même tenir compagnie aux gens, si ce n’est pas gentil de sa part franchement.

« Je suppose que ta situation ne doit pas être facile tous les jours n’est-ce pas ? Tu n’as pas l’air très en forme. » Le regarde un instant. Ouais pas très en forme, c’était le cas de le dire.

« Tu vas sans doute me trouver stupide et partir, mais on se ressemble beaucoup toi et moi. C’est dommage d’être parti d’un mauvais pied. Enfin on se ressemble. Disons qu’on a connu la même situation familiale… Jusqu’à un certain point bien sûre, mais la base reste la même. »

Que le fils ne soit pas celui de ses parents, ça, c’était vrai, la même base. Pourquoi il raconte tout ça lui ? Envie de parler sans doute. Pas pour attirer la pitié, non ça il s’en fout, et d’un homme comme ça il n’en attend pas particulièrement. Pas pour l’argent non plus. Il en a, il s’en fout. Ce n’est pas ce genre de choses qui lui manque. Vient glisser un doigt sur la joue d’Ixion pour le faire le regarder.

« T’es quelqu’un d’intelligent… c’est dommage de gâcher un potentiel pareil. Tu sais, j’ai largué ma famille pour me mettre à mon compte. » Enfin lâché… Oui officiellement il a complètement lâché sa famille, ses vrais, les liens avec son père naturel sont inconnus de tous. « J’aurais bien aimé faire connaissance avec toi. »

Il finit par lâcher son visage. Appeler le serveur pour se faire servir un verre de champagne, à lui et à sa nouvelle connaissance. De toute façon, vu le profil de la personne, soit il allait se barrer, soit il allait l’ignorer. Au pire, ils ‘en foutait. Il aime bien connaître les gens de son milieu. Cet homme en est parti, mais il pourrait faire de grande chose. Peut-être le reconvertir à un monde pareil, et en faire son associé. On a toujours besoin d‘hommes intelligents. Mais bon ce n’est comme si c’était vital de toute façon. Reste un peu plongé dans ses pensées. Non, pas vital. Au final il discutait peut-être juste pour passer le temps. Finit par sortir un petit bloc de papier et un style d’une poche encore, griffonner un truc dessus pour le glisser sur la table, près du second verre.

« Si vous avez envie de discuter un jour, c’est le numéro de ma suite, vous serez le bienvenue. Je vais rester ici quelque temps j’ai… quelqu’un à retrouver… »

Un léger sourire à cette phrase, une lueur qui passe dans on regard. Quelqu’un à retrouver. Et à détruire.

Il se doutait que l'inconnu ne prendrait pas son mouchoir mais qu'il le suive...ah ça non. Incroyable. Ce gars l'insultait et en plus le poursuivait jusqu'au fin fond de la salle sous le regard d'un tas de plouc. Mais qu'ils s'occupent donc de leurs affaires les poivrots. Pourtant le russe l'avait détrompé. Si il faisait erreur c'est si dur à comprendre bordel ? Ou bien il était du genre lourdingue à insister. Vraiment il avait le chic pour attirer n'importe qui. Suffit d'être riche et soit disant connu et hop là y a tout et n'importe qui qui vient s'accrocher dans votre chemin. C'est peut être bien un rapace en fait c'est ça ? Il veut de l'argent ? Qu'est ce qu'on pourrait vouloir d'autre de la loque qu'il est devenu parce que bon vu qu'il a coupé les ponts avec sa famille....vouloir sortir avec Ixion pour rencontrer maman et papa ça le fait pas vraiment. D'ailleurs pour un mec ça le ferait pas tout court, une fille ça passerait encore. C'est vrai quoi .. il n'y avait pas songé histoire de salir un peu plus la réputation de la famille, s'afficher avec un mec devant les journaux. Mais il le fera pas. Si y a un truc qu'il supporterait pas de voir affiché au monde c'est cette partie de lui, c'est sa vie privée c'est bref ça regarde que lui même. Il regarda l'homme s'asseoir près de lui, distance raisonnable il n'allait peut être pas se faire agresser sexuellement c'est déjà ça. En même temps vu comment il lui avait parlé tout à l'heure...il a peut être bu mais il a encore sa tête pour trouver ça louche.

Il l'écouta parler sans dire un mot en fixant son verre . Verre qu'il s'amusait à faire tourner sur la table. Dans un sens puis dans l'autre. Lui qui se plaignait d'être seul voilà qu'il avait une compagnie improvisée. Pas un plouc ni...ni un de ces hommes mondains prétentieux au possible. Bizarre il l'aurait bien mis dans la deuxième catégorie. Est ce que quelqu'un comme lui c'était possible ? Pouvait on vraiment se détacher de l'argent de sa famille ? De toute manière ce n'est pas vraiment le problème. Oui il a quitté sa famille, il a trainé son nom dans la boue et alors ? Ce n'était pas le vrai problème, le vrai problème c'était bien que ce n'était pas sa famille. Il n'y avait pas d'Ixion Mikhaïlovitch et il n'y en aurait jamais parce que madame Mikhaïlovitch était stérile voyez vous. Alors comment diable aurait elle pu accoucher d'un fils einh ? Tout ça n'était qu'un beau mensonge. Le russe avait un peu la gorge nouée, voir plus qu'un peu. Il détestait pensé à ça, à cette trahison qu'il n'arrivait à pardonner. Il y a des enfants adoptés qui sont très satisfait de leur sort c'est vrai mais...pas lui. Et puis lui on lui avait menti on n'avait pas pris la peine de dire qu'il était en quelque sorte adopté. Il trouvait ça injuste de ne pouvoir connaître sa mère pour des raisons telles que ''Tu es un batard''. Charmant.... quelle belle société. Refuser un enfant parce qu'il n'est pas de noble lignée.

« Je suppose... que si j'étais Ixion Mikhaïlovitch et je dis bien si.... ça serait normal que je ne sois pas en forme après m'être fait violer par mon beau père vous ne croyez pas ? Mais comme ce n'est pas le cas .. «

Fait un vague geste de la main. Il est en forme si si. Enfin non mais pas parce qu'il s'est fait violer...ça c'est...très loin et le dernier de ses problèmes à vrai dire. Non monsieur avait une peine de coeur et c'était bien plus grave qu'un prétendu viol. Surtout quand c'est la première peine de coeur. C'est dur de se remettre d'un premier amour. Attrape son verre et le boit cul sec d'un coup. Oh du champagne qui arrive mais quelle bonne idée. Regarde ce.. Modeste. Sympathique prénom, pas sur qu'il le porte bien ça reste à voir. Repose son verre vide sur la table de manière assez sèche voir très sèche parce que le verre se brisa. Qu'importe il y avait des serveurs pour ça. Il planta un regard noir sur Modeste. Le bruit avait fait tourner de nouveau la tête des clients qui étaient retournés à leurs conversations. Il était peut être...pas en forme et il dit bien peut être mais il avait toute sa tête.

« Je ne vous autorise pas à me vouvoyez on a pas gardé les vaches ensemble...je suis clair ? »

Comme un sursaut de conscience tout d'un coup. Et encore il est gentil il avait failli rajouter ''allez vous mettre vos prétendus ressemblance dans le cul''. Il a parfois comme ça des...pulsions mais un minimum de retenu qui empêche ce genre de phrase trop vulgaire dieu merci. Il soupira et se passa une main dans les cheveux. Mais qu'est ce qui n'allait pas chez lui. Ce gars en plus il se montre super sympathique. Mais...deux minutes avant il grogne que le russe ne doit pas le toucher et maintenant il l'invite dans sa suite pour parler. Mais qu'est ce qui tourne pas rond chez ce français. Le monde est fou. Secoue la tête et sort également une carte de sa poche pour la lui tendre. Un peu comme le calumet de la paix. Donnant donnant. Une invitation...une acceptation de pourparlers. Oui bien sur ils sont en guerres c'est tout à fait ça. Ixion est en guerre contre l'humanité mais là...il est d'accord pour faire une trêve. D'ailleurs son regard est redevenu plus doux en quelque sorte. Comme si en fait il n'attendait que ça. Qu'on lui tende une main pour l'aider à sortir de là ? Peut être qu'il avait besoin de parler à quelqu'un qui...pourrait le comprendre. Il attrapa la main dont le doigt avait touché son visage pour la serrer un bref instant avant de la lacher comme si il s'était brulé. Oui euh...ça arrive de réagir impulsivement. Et s'en rendre compte c'est gênant. Il venait de serrer la main de ce type. Ça n'allait pas bien dans sa tête....vraiment pas bien.

« Et si....on remontait ensemble ? »

Ouais partir sur un bon pied si euh c'est un tant soit peu réellement possible. Parce que là devant tous ces gens c'est gênant, en plus il enchaine les bourdes. Enfin tout ça, ça sera sur sa note. Heureusement que le serveur en ramassant le verre ne s'est pas coupé pour pisser le sang sur eux ça aurait été ennuyeux. C'est la preuve que quand on pense que le pire est arrivé et bien en fait il peut toujours se produire quelque chose de bien pire.

Modeste ne savait pas trop si son petit discours avait fit mouche ou non. C’est amusant parce que selon comment il tourne els choses il fait ressortir tel ou tel fait et ça fait toujours son petit effet sur les personnes avec qui il discutait. Il attendait de voir si ça avait mouche, une fois de plus, ou si ce charmant monsieur qui se faisait passer pour quelqu’un – ou qui se cachait de l’être visiblement – aller tomber dans le milieu commun, au milieu des autres. Un silence avait d’ailleurs suivit ses paroles, un silence qui ne le dérangea nullement. Ne rajoutant rien de ce qu’il avait déjà dit, il se contenta de boire tranquillement sa coupe de champagne, venant grignoter une olive par la même occasion tout en regardant les gens discuter autour d’eux. La petite échafaude de tout à l’heure semblait s’être calmé, et les gens étaient revenus à leurs activités. Seuls quelques regards discrets et craintifs se portaient parfois sur eux, que Modeste faisait taire d’un regard lorsqu’il les croisait. On a même plus le droit d’être tranquille et de discuter de choses et d’autres avec une rencontre au hasard dans un bar d’immeuble. C’est quand même un comble, non ?

« En effet… Mais cela aurait fait du temps, et j’aurais sans doute essayé de m’en remettre et de reconstruire quelque chose. » Il haussa les épaules. « Mais je ne suis pas lui non plus. Que vous vaux une mine si noire alors ? »

Alors comme ça tout était parfait n’est-ce pas ? Non il n’était pas lui, et tant mieux d’un coté il n’aurait pas vraiment apprécié. Il n’aurait pas eu le même comportement de toute façon. La preuve, il suffisait de voir leur situation actuelle. Mais bref, cela ne servait à rien. Il finit sa coupe de champagne tranquillement, jouant avec le petit bâtonnet en bois qu’il récupéré de l’olive qu’il avait mangé. Oui cela faisait un moment que cette histoire était finie. Qu’aurait-il fait, à sa place ? Quelque chose de constructif. Une histoire qui l’aurait motivé à vouloir bâtir un nouveau monde, éradiquer les nuisances. Une grande entreprise. Oui, sans doute aurait-il fait ça. C’est ce qui lui semblait le plus logique. De moins dans l’esprit combattif qui étai le sien, cela lui semblait logique.

Le fil de ses pensées fut subitement interrompu par le bruit de verre brisé juste à coté de lui, le faisant légèrement sursauté. Ola. Il lui prenait quoi tout d’un coup. Il l’observa attentivement, un coup d’œil au verre qui venait de se briser sur la petite table. Vraiment fragile les flûtes, c’est regrettable. Oh. Une histoire de vouvoiement ? Il casse un verre juste pour ça ? Impulsif le monsieur. Un éclair d’intérêt qui passe dans les yeux émeraude de modeste. Un couleur si semblable à celle de l’œil droit de son demi-frère. Peut-être un de leur seul point commun. Pas assez cependant pour faire un lien entre eux si on venait à les rencontrer. Il se contenta de hocher la tête, un léger sourire au coin des lèvres.

« Très bien très bien, pas la peine de s’énerver Monsieur… Comment dois-je vous appelez alors ? »

Une légère touche d’ironie. Il va essayer de ne pas le contrarier. Comme on dit, ne jamais contrarier les fous ou les alcooliques. Pour une fois il va peut-être essayer de suivre les règles de bonne conduite. Regarde le gars qui est venu ramasser les morceaux un instant, le regard un peu songeur. Que d’agitation ce soir. Et tout le monde qui s’est remis à les regarde, lui qui essayait justement de dissuader les gens de s’intéresser à eux, c’est triste, vraiment regrettable. Bon il ne va peut-être pas insister très longtemps. Il se disait ça au moment où le gentil monsieur lui proposer de remonter. Mais quelle magnifique idée il n’aurait pas cru. Il avait pris sa carte avec un vague hochement de tête avant de la ranger. Remonter oui une bonne idée.

« Oui… Si ça peut éviter les rapaces ça ne sera pas plus mal. »

Se relève sur cette phrase en jetant un regard autour de lui plus qu’équivoque. Il avait l’air de s’être un peu calmé, ce n’est pas plus mal. Regarde le gars toujours en train de ramasser les morceaux et retient une remarque cinglante. Pas ce soir il a dit, faut bien tenir son rôle jusqu’au bout. Va quand même voir un serveur pour lui dire de faire monter des bouteilles de tel ou tel alcool dans sa propre chambre. Regarde Ixion, enfin le gars sans nom plutôt, et attend qu’il arrive à sa hauteur.

« Je vous invite à boire un verre dans mes quartiers, cela vous convient-il ? »

Sans vraiment attendre de réponse, il se dirigea hors du bar, en direction de l’ascenseur. Attendre que tout le monde soit dedans et puis appuyer sur un bouton. Il n’est pas au dernier étage, mais à l’avant dernier. Hop descendre de l’ascenseur et puis se diriger vers la porte de sa chambre. Attendre qu’il entre et refermer derrière eux. Tout de suite, c’était plus tranquille. Une suite d’hôtel, certes, mais au moins, c’était tranquille.

« Mettez-vous à l’aise, je vous en prie. »

Désigne le petit salon avec un canapé et des fauteuils. Qu’il fasse comme chez lui, surtout. Modeste il va… Changer de chemise. Ouais parce que le saké sur la première ce n’est pas terrible. Va ouvrir un placard avec plein de costume et de chemise. En prend une accroché sur un cintre et la pose sur le lit. Enlever celle qu’il a actuellement, et puis hop voila il est changé, tout propre comme il faut. Le gars de la réception qui arrive avec une caisse de bouteilles diverses et variées. Oui, oui qu’on mette ça sur sa note c’est très bien et puis revient dans le salon avec les bouteilles. Allez chercher deux verres et les poser sur la table basse avant de s’asseoir sur le canapé.

« Excusez les papiers un peu partout… beaucoup de travail ces derniers jours. »

C’est vrai qui y’a pas mal de dossier et de papiers qui trainent un peu partout sur les tables. Concernant son entreprise, ou même ses recherches familiales. Enfin le plus important des recherches est rangé dans un coin bien à l’abri. Hors de question de perdre des informations n’importe où. Aucune photo, que ça soit de lui, de son père biologique ou adoptif ou de son frère. Juste un homme d’affaire comme un autre.

« Peut être que.....que certaines épreuves de la vie vous achève de telle façon que … qu'on ne reconstruit rien après. »

Et si c'était pas Ixion et si il n'avait pas été violé pourquoi il était une loque dans un bar ? Bonne question mais il n'y répondrait pas. Il soupira légèrement. De toute manière c'était facile à dire ''moi je me relèverais''. Ouais facile quand on pas vécu ces choses là einh. On s'imagine toujours plus fort que l'autre jusqu'au jour où la vie nous tombe dessus. Ixion avait été quelqu'un de fort il avait supporté énormément de chose. Il avait supporté d'avoir des cours à la maison et de ne pratiquement jamais rencontré de jeunes de son âge, il avait supporté de travailler pour son père même si ça impliquait parfois de donner son corps, mais il n'avait pas supporté d'apprendre que tout ce qu'il avait fait jusque là ce n'était même pas pour sa vrai famille. La suite...la suite n'avait vraiment été qu'un enchainement de merde. La rencontre d'un mec qui l'avait largué au final, le viol de son beau père bref... ouais qu'est ce qu'il pouvait bien construire franchement. Il soupira un peu en regardant au loin. Puis la solitude qui commençait à le peser aussi. Il fallait qu'il trouve quelque chose à faire de sa vie, ça pourrait être une bonne chose. Mais il n'avait aucune envie, aucun rêve. A la limite tenter de faire quelque chose dans la musique...mais il n'avait pas envie d'être musicien il jouait juste pour le plaisir. Il allait finir mendiant dans la rue avec sa guitare, ça pouvait être sympa comme avenir tiens. Mais il y réfléchirait....construire quelque chose.

« Je suis monsieur Aitô.... le hasard fait que je m'appelle également Ixion. En plus d'une ressemblance physique il faut que je porte le même nom, ça engendre bien des confusions. »

C'est tellement pas crédible ce qu'il raconte. Il est capable de mieux franchement, ou du moins dans le passé il avait été capable de mieux. Savoir mentir et enjoliver l'autre. Ouais il avait su faire ça. Mais là il avait bu alors il ne fallait pas trop lui en demander. Et il tient à dire qu'il ne s'énervait pas il...peut être que si. C'est l'alcool ça décuple certaine chose. Combien a t'il bu de verres ? Il ne sait même pas mais il a du sang russe alors il tient très bien. Puis à force de boire tous les jours on ne se rend plus bien compte. A partir de quel moment pouvait on dire qu'il était bourré ? Il inspira et expira profondément pour se reprendre. C'est bizarre qu'il n'ait jamais rencontré ce type. Modeste... un beau garçon c'est sur, il s'en souviendrait si il l'avait déjà croisé. Quand à sa famille... De launay... c'était un nom courant. Il y avait beaucoup de De launay de nos jours, il y avait ceux qui étaient sûrement encore des bourges et ceux dont ils ne restaient que le nom. Le sien avait été porté par un tsar... enfin ce n'était pas son vrai nom mais bon. Aitô était un nom japonais courant également, un gars qui avait réussi à monter une grande entreprise et qui avait épousé la bonne fille aussi. Les sangs se mélangent comme ça c'est bien. Il se demandait bien quel sang pouvait couler dans ses veines, il savait du côté de sa mère mais pas de son père. Peut être que son père était quelqu'un de bien.

Tiens c'est drôle monsieur utilisait le terme de rapace lui aussi. Il commençait presque à devenir intéressant. Hoche légèrement la tête. Oui il voulait bien le suivre pour monter boire un verre. Il sera sans doute plus détendu qu'ici entouré de ses vautours. Peut être qu'ils attendaient que le grand Ixion Mikhaïlovitch fasse un faux pas. Il n'avait pas vu de journaliste depuis qu'il était arrivé, bizarre d'ailleurs parce que que ça faisait un petit peu de temps qu'il vivait ici maintenant. La presse l'avait peut être oublié, elle était passée sur une autre histoire. Oh ce n'était pas pour le déranger cela dit. Le russe suivit Modeste dans l'ascenseur sans rien dire. Il allait passer la soirée avec quelqu'un c'était … pas courant. Est ce qu'il savait seulement encore communiquer avec les gens ? C'était pas sur. Il aurait peut être pas du accepter. Il n'était pas trop tard pour rejoindre sa chambre et finir la soirée seul. Enfin ça serait pas très poli au dernier moment de changer de chemin. Il le suivit donc jusqu'à sa chambre. Il se sentait pas très bien. Ça allait sûrement encore mal finir cette histoire, il n'était pas fait pour rentrer en contact avec des humains. A un moment donné il allait sûrement se produire quelque chose qui gâcherait tout. Inconnu ou pas il avait l'air parti pour faire sa connaissance au moins le temps d'une soirée. Non il pensait pas être maudit ou rien de ce genre il ne s'appelait pas Hoshi juste que... ben lui c'était un extraterrestre et que l'homme de toute façon.. il n'y avait rien à en attendre. Va s'asseoir sur le canapé et attend que Modeste revienne tout en remuant de bien sombre pensée.

« Oh ce n'est rien...vous restez combien de temps ? »

Qu'est ce qu'il s'en foutait des papiers il n'allait pas s'amuser à fouiller dedans. Le monde de l'entreprise ne l'intéressait pas. C'était que des hommes corrompus la dedans. Y avait il seulement une seule entreprise honnête ? Il voulait pas insulter Modeste mais bon il ne se faisait pas trop d'illusion sur ce monde là. Monsieur avait peut être coupé les ponts avec sa famille mais il restait un homme... d'affaire qui était sûrement prêt à tout pour réussir non ? Attend que Modeste lui serve un verre pour le prendre. Il s'appuya contre le dossier du canapé. Confortable, presque le même que dans sa suite...qui était juste à côté. Et ben comme ça il sait qui est son voisin de suite. Ça lui fera pas trop de chemin pour rentrer si jamais il ne tient plus sur ses jambes. Croise ses jambes en observant le français. Du moins il lui semblait que c'était un français comme... Ienzo. Non ne pas penser à lui. Le Japon est très à la mode en ce moment faut croire, surtout cette île.

« Et.....pourquoi avez vous coupé les ponts avec votre famille ? »

C'est un sujet de conversation comme un autre...Ou un sujet qui l'intéresse peut être il faut croire. C'est que ça l'intrigue. Porte le lèvre à son verre pour boire et gouter l'alcool. C'est toujours bon l'alcool.

« C’est quand même stupide de passer un vie à broyer quelque chose qui ne changera de toute façon pas. »

Oui il se croit plus fort c’est vrai. A savoir si c’était la vérité ou non… Il fallait tester. Dur de trouver les mêmes conditions de vie il faut dire quand même. Mais bon il faut arrêter de se prendre pour un martyr, la vie ne s’arrête pas pour autant, et il faut continuer à avancer. Modeste n’aime pas trainer sur les choses, il n’aime pas s’apitoyer sur lui-même. Ca ne sert à rien. On lui fait mal, il réplique, et en trois fois pire. Et dans ces cas là ça peut faire mal. Enfin ça ne regardait pas Ixion de toute façon, ce qu’il avait vécu dans sa vie. Sur que la sienne, n’était pas aussi connue – même si elle commençait à l’être vu l’étonnement que provoquait son jeune âge – mais ne sera jamais autant connue que celle du Russe dans ce milieu là. Il l’écoute se présenter avec une pointe de priorité. Comme c’était drôle. Le même nom et une ressemblance physique aigue. Oui le hasard est parfois surprenant. Ou les mensonges très mal montés. Ou les deux à la fois même si cette fois, Modeste n’avait aucun doutes. Un mensonge mal fait, comme le nez au milieu de la figure. A croire qu’on le prenait pour un imbécile, chose qu’il n’appréciait qu’à moitié.

« Le hasard… Oui surtout pour quelqu’un ayant les moyens de se payer cet hôtel, c’est étonnant. »

Enfin il dit ça il ne dit rien. Mine de rien cet hôtel n’était pas donné pour l’endroit, mais ce n’est pas très grave après tout. Il sait qui c’est… Qu’on lui mente ou non il n’y avait aucun moyen qu’il se trompe. Ou alors ce gars était son frère jumeau. Avec le même nom. Ouais ça ne tenait pas la route. Hypothèse qui vola en fumée au moment où il franchit la porte de sa chambre. Servir son invité, s’installer aussi. Heureusement que ce n’est rien. Mais bon quand il reçoit des gens, il aime bien avoir des choses rangés ça fait… mieux. Comme lui aura appris son père tout au long de sa vie, l’apparence est primordiale. Se qui se cache derrière ne sert à rien. L’apparence fait la première impression, la première impression fait les convictions. Autant qu’elles soient les meilleurs possibles. Et si on tombe sur quelqu’un pour qui les apparences ne trompent pas, apprendre à manier la psychologie. L’amitié, l’amour parfois. L’homme n’était qu’un jouet comme un autre, il fallait juste apprendre à jouer avec de la bonne façon. Heureusement, il avait été à bonne école.

« Combien de temps… je ne sais pas trop. Un bon moment je pense. J’ai du travail ici, mais des affaires personnelles qui vont nécessiter… Beaucoup de temps. »

Quelques mois. Au minimum. Pour l’instant, il attend un peu, quelque semaine, que sa présence ne fasse pas trop de vague. Et de trouver sur quoi il va pouvoir jouer. Ensuite il passera à l’action. Et après il va faire preuve de patiente. L’attente. Il est content il va avoir un gentil petit domestique rien que pour lui d’ici peu. C’est quand même magnifique. Ah il en jubile d’avance à cette idée. Une petite poupée. IL va l’habiller et s’en occuper comme il faut huhu. Il aurait presque pitié pour son frère. Malheureusement il ne connaissait pas ce sentiment. Et puis il finirait par le ramener en France. Et puis si son père n’en voulait pas il le garderait pour lui. Vraiment un très bon programme.

« Avec ma famille ? Oh longue histoire… Je vous ressers un verre ? »

Sans attendre de réponse, il attrapa la bouteille pour les resservir tous les deux. Oui une histoire qui va duré longtemps il faut bien quelque chose pour la faire passer après tout. Surtout qu’elle n’est pas très intéressante dans le fond.

« Je n’aime pas le mensonge. » Commença-t-il calmement. « Le père qui m’a élevé n’était en réalité pas mon père biologique. A la limite, je n’y aurais pas prêté attention si on me l’avait dit, mais on me l’a caché. Jusqu’à ce que mon père biologique me l’apprenne. Grâce à lui, je suis devenu ce que je suis aujourd’hui. Alors j’ai fait mon chemin dans l’entreprise familial, et une fois à sa tête, j’ai mis les voiles et je marche désormais en indépendant. »

Il haussa les épaules. Une histoire comme une autre. Que sa mère soit une pute, il s’en fout un peu c’est vrai. Juste que ses deux pères n’avaient pas les mêmes idéaux et que son père biologique… Lui avait beaucoup plus apportés. Certes il avait poignardé son père et sa mère dans le dos et était parti comme un juif avec l’argent. Bon il n’avait pas ruiné ses parents il n’était pas passé au tribunal et il ne les avait pas trainé dans la boue. Du moins il ne l’a pas encore fait.

« Pas très intéressant comme histoire. Enfin je suppose que personne n’aime le mensonge, n’est-ce pas ? »

Mais il ne broyait pas du noir sur du passé...enfin si ok. Mais c'était pas stupide il ne savait juste pas quoi faire de son avenir et puis il était qui pour le juger ? Ixion était énervé contre ce type moralisateur...énervé parce qu'en fait il disait des choses tellement vrai. Il n'y a que la vérité qui blesse est un proverbe parfois terriblement vrai. Dur à entendre, oui il était pathétique là tout seul dans son hôtel à rien faire d'autre que boire. Cela dit les coups il les rendait. Il les avait rendu au prix d'un viol mais envoyer son père enfin beau père en prison ça avait été....un moment très jouissif, entendre le tribunal rendre son verdict, sentir le goût de la victoire. Il savait qu'il avait aimé ça, il avait aimé regardé son beau père se faire emmener et voir sa haine dans ses yeux. Il avait également aimé le moment ou il avait empoché tout cet argent, savoir qu'il ruinait cet homme qu'il détestait. Cette partie de là lui c'était effacée. C'était sûrement encore là quelques part, un homme ne change jamais simplement il avait endormi cet part de lui en quelques sorte. Il regarda son verre un instant songeur , bah... le russe ne répondit rien à remarque de Modeste, stupide, étonnant blabla. Il sait bien que le jeune homme l'a reconnu mais Ixion Mikhaïlovitch est mort c'est ainsi, c'est comme ça. Il n'a plus envie qu'on l'appelle ainsi, il ne veut plus rien avoir affaire avec cette famille. Il haussa vaguement les épaules en signe de réponse et regarda un instant la baie vitrée. Il se ressaisira...un jour.

Il laissa Modeste le resservir se contentant d'acquiescer. Pas très bavard, bah son interlocuteur l'était pour deux après tout. Il porta son verre à ses lèvres pour le boire d'une traite en l'écoutant. Une longue histoire, rendu à plus de vingt ans de vie c'est normal d'avoir une longue histoire après tout, on en avait tous une non ? Même si banale et insignifiante. Les mots vinrent percuter son esprit ''mensonge'' ''père biologique'' . Il reposa son verre lentement en regardant le jeune homme d'un autre oeil. Son visage venait littéralement de se décomposer. Il était déjà de base assez blanc mais alors là il était carrément pâle, aussi livide qu'un fantôme. Qu'est ce qu'il venait de dire là ? Qu'est ce que c'était que cette histoire franchement. Il y eut un blanc face à la question du français. Il n'avait même pas entendu sa question il était resté bloqué quelques phrases avant. Au début de son histoire en fait. C'était très... troublant. Il finit par réaliser le silence dans la pièce, comme si on attendait qu'il dise quelque chose. Il se leva lentement.

« Excusez moi je.... je crois que j'ai un peu trop bu, j'ai besoin d'aller au toilette... je reviens. »

Il s'inclina légèrement pour prendre la direction de la salle de bain, c'est que toute les suites sont conçues selon le même modèle. Il rentra dans la salle de bain pour fermer à clé derrière lui et s'appuyer contre la porte le coeur battant. Oui il avait trop bu, c'était son imagination, les paroles avaient du être déformée, Modeste n'avait pas pu dire ça c'était tout simplement impossible. Une telle ressemblance... il psychotait tellement sur son histoire qu'il l'entendait dans la bouche d'un autre maintenant. Il se laissa glisser le long de la porte pour mettre sa tête entre ses mains. Il devenait fou c'était la seule explication. Si c'était vrai.... alors peut être que, qu'il avait enfin trouvé quelqu'un pour le comprendre ''Je n'aime pas le mensonge''. C'était tout simplement incroyable, trop beau pour être vrai. Il soupira et se releva pour aller se passer de l'eau sur la figure et se regarder dans le miroir. Pourquoi fallait il que le soir ou il rencontre...ou il fait un rencontre plus qu'intéressante et bien il ressemblait à un cadavre, une loque. Il pourrait pu le croiser ailleurs, un jour ou il n'aurait pas bu, ça aurait été mieux. Mon dieu quelle image donnait il de lui... Le brun remit ses cheveux un peu mieux, ses vêtements bien et inspira profondément. Il avait vraiment une tête de déterré. Pour la première fois de sa vie il aurait presque pu trouver l'utilité de se maquiller. Peut être que tout ça c'était juste.... qu'il 'lavait appris et qu'il essayait de manipuler Ixion. Non ça n'avait pas de sens. C'était tellement bizarre. Il se mit à tourner un peu en reond dans la pièce, il n'arrivait pas à réfléchir, savoir quoi faire et puis...rah il pouvait pas rester toute la nuit dans cette salle de bain. Il se décida à ouvrir la porte pour rejoindre le français.

« Je suis désolé je ne me sens pas bien , je vais y aller.... je serais … ravi de vous revoir, si vous êtes libre pour diner demain soir ? »

Voilà comme ça il part pas vraiment puisqu'ils se reverront n'est ce pas ? Il est un peu mal à l'aise pour le coup. Se dirige vers la porte. Ouais il va y aller , il... oh c'est pathétique tout ça. Se retourne au dernier moment vers cet inconnu tellement troublant pour le fixer droit dans les yeux. Oui non...il faut qu'il vérifie avant de lui reparler il peut pas rester là à écouter ses anneries. Situation non prévue dans laquelle il ne sait comment réagir. Il fallait qu'il parte mais d'un côté il était là comme un con devant la porte à fixer Modeste. Il n'était pas troublé comme avec Ienzo, ce n'était pas le même genre de trouble. Bien sur Modeste était beau et très attirant mais ce n'est pas ce qui le préoccupait pour l'instant, loin de là.

« He bien....merci pour le verre. »

Sympathique rencontre bien qu'étranger. Ouvre la porte et retourne enfin à sa chambre sans se retourner. Va falloir qu'il fasse monter une bouteille , il: réfléchira à tout ça demain.

» Modeste De Launay
» Un plan diabolique (Modeste)
» Que peuvent bien faire deux grands hommes ? (Modeste)
» Place, j'arrive ! (Eden)