Que peuvent bien faire deux grands hommes ? (Modeste)

Ixion avait laissé passer la semaine, le besoin de réfléchir à ce qu'il allait faire. Disons que sa conversation avec Modeste lui avait donné envie de sortir de son état. Il ne se considérait pas comme alcoolique seulement rester à ne rien faire c'est vrai que ce n'est pas terrible, il était bien d'accord sur ce point là. Parce qu'à rester comme ça il déprimait, soit il pensait à Hao, soit...parfois à Ienzo il fallait bien l'avouer. Il pensait à énormément de choses à vrai dire et parfois à rien. Mais désormais il avait plusieurs idées en tête. Le tout c'était d'essayer d'en réaliser quelques une. Ça lui donnait une raison de se lever le matin. Le jeune homme s'était promené un moment sur les falaises pour réfléchir, l'air frais lui faisait du bien. Dans le fond il ne savait pas grand chose de Modeste mais ne dit on pas qu'il faut saisir les occasions ? Même si elles ne mènent nulle part. Peut être que cette rencontre ne mènerait nulle part, juste à une bonne soirée avec quelques péripéties mais rien de plus... remarque que si il ne faisait rien c'est sur que rien n'avancera, ça ne tenait qu'à lui d'essayer de faire quelque chose de cette rencontre.

Le soucis c'est qu'il ne savait pas comment aborder la chose. C'est vrai quoi, Modeste avait eu l'occasion de voir qu'il n'était plus rien, surtout le premier soir. Ennuyeux vraiment. Son voisin de suite était sûrement bien occupé à travailler pour son entreprise en plus. Lui envoyer une autre invitation à diner ? Si oui pas dans cet hôtel dans tous les cas, mais dans un grand restaurant. D'ailleurs il ne touchait à la bouffe de cet hôtel que pour sa survie. Il n'avait pas changé d'hôtel mais il avait bien failli. Il avait été voir dans les hôtels en face et puis bon... il aimait vraiment cette chambre alors il avait décidé de leur laisser une dernière chance. Mais vraiment si il se passe encore un truc de bizarre que ce soit avec la nourriture ou l'ascenseur il s'énerve. Le personne s'était bien sur excusé de la mésaventure qu'il avait pu vivre dans l'ascenseur. Ces incapables n'avaient aucune explication à donner à cette panne bizarre. Non mais vraiment des incompétents, il avait failli demander à ce que tout le monde soit renvoyé jusqu'au dirigeant mais il s'était abstenu. L'avantage c'était que sa suite était désormais gratuite. Ça devait être une véritable perte pour eux. Surtout que le russe avait largement de quoi payer. Mais d'un côté avoir des clients célèbres dans leur hôtel ça en attire d'autre.

Enfin bref à part toutes ses histoires d'incompétent et blabla il n'avait pas résolu son problème. Ce n'est qu'un soir alors qu'il sirotait une vodka sur le balcon qu'il se décida à aller voir son voisin de suite. A vrai dire il vit la lumière de la suite d'à côté signe qu'il était là. Il fallait juste espérer qu'il soit seul mais il n'allait pas faire des acrobaties sur le balcon pour vérifier. Faut pas rêver. Il s'habilla bien, cravate ou pas cravate ? Pour un soir ce n'était pas forcément..utile, mais ça faisait mieux. Il se décida pour en mettre une finalement. Il mit sa veste, un coup de peigne et sortie de sa chambre pour aller devant la porte d'à côté. Il aurait peut être mieux fait de lui envoyer un carton d'invitation, c'était pas très poli d'aller frapper comme ça à la porte. Il n'aime pas déranger les gens. Inspire profondément , allez Ixion tu es capable de le faire. Attend qu'il vienne lui ouvrir en se composant un visage normale sans grande expression.

« Bonsoir Modeste, je ne vous dérange pas ? »

Le regarde ouvrir la porte et sourit poliment avant de s'incliner légèrement, à la fois pour le saluer et s'excuser du dérangement. Rentre dans la suite et le regarde fermer la porte. En tout cas malgré le temps qu'il a mis pour venir le voir il est content de voir qu'il est toujours là que ce n'est pas quelque d'autre qui occupe la suite. Après tout rien n'était moins certain. Quand un homme est là pour affaire , il n'est pas là pour une éternité. Il avait de la chance. On peut pas être malchanceux tout le temps après tout. Et si Modeste était reparti et bien...il aurait classé cette rencontre dans l'album souvenir agréable et puis voilà.

« Vous allez bien ? Je me suis dit que vous étiez peut être là alors je suis passé voir. »

Mais oui comme ça par hasard. C'était plus que peut être il savait qu'il était là, ou du moins qu'il y avait quelqu'un. Va s'asseoir sur un fauteuil. Faut bien un peu de formalité avant de rentrer dans le vif sujet. Oui venir le voir par hasard mais non en fait...sinon il ne serait pas aussi bien habillé. Rah dommage qu'il n'y ait pas de poissons il peut porter son regard que sur.. Modeste ou la décoration de la suite.. à choisir il préfère regarder le français. Croise les jambes, réfléchir une seconde avant de parler à comment formuler la chose. Ou continuer dans les banalités.... Le brun n'est pas quelqu'un de brutal, puis en affaire il vaut mieux faire les choses en douceur. Il va pas se ramener en disant direct, salut j'ai besoin de ton aide alors c'est d'accord ? C'est vrai quoi ils ne se connaissent pas vraiment ni l'un ni l'autre, c'est pas deux vieux potes d'enfance. Il peut pas demander n'importe quoi au premier venu comme ça.

« Vos affaires se passent bien j'espère ? Figurez vous que j'ai beaucoup pensé à vous cette semaine. »

Bah oui c'est pas parce qu'il donne pas de nouvelles qu'il avait mis Modeste dans un coin sombre de son esprit. Accepte bien volontiers un verre si le charmant monsieur le lui propose. C'est drôle ils se voient toujours le soir. Enfin normal en même temps. Modeste est un homme qui travaille, pas comme certain. Se passe une main dans les cheveux, foutu tic. Sourit au jeune homme, il sourit beaucoup, c'est dur le retour à la vie sociale dis donc, il va finir par avoir mal à la mâchoire à force de sourire. Pourquoi il a pensé à lui ? Oh bonne question, il y a pensé en bien faut se rassurer. Il a vraiment apprécié leur soirée ensemble malgré leur mésaventure et qu'elle se soit terminée un peu rapidement.

«Vous restez encore longtemps au Japon ? J'aurais aimé apprendre à vous connaître un peu mieux... votre entreprise aussi, elle m'intéresse. »

Bah pourquoi il ne s'intéresserait pas. D'après ses renseignements elle est prospère. Investir dedans ça serait une très bonne affaire. Il a de l'argent à apporter. Bon évidemment le but de devenir actionnaire c'est aussi de toucher une part des bénéfices mais ce n'est pas ce qui l'intéresse. Il n'a pas besoin de se faire plus d'argent et il peut en donner sans problème. Ça peut être très intéressant d'avoir des fonds de sa personne, franchement c'est pas une offre à refuser. Et par le elle m'intéresse on comprend bien que c'est pas juste pour le plaisir d'entendre Modeste déblatérer sur les éventuelles affaires de son entreprise. Et Ixion ne peut pas proposer de fusion ou quoi que se soit puisqu'il ne dispose pas lui même d'une entreprise, n'importe quel homme intelligent devrait comprendre le sens de sa phrase en y réfléchissant un peu. Dans le doute il peut toujours lui demander plus de précision sauf si il ne souhaite pas voir le russe s'approcher de son affaire.

Une semaine s’était écoulée depuis sa dernière rencontre avec Ixion et leur mésaventure dans l’ascenseur. Le soir même, en rentrant du rendez-vous qui s’était constitué à l’arrache, il était passé voir le gérant de l’hôtel pour exiger des informations sur cette soi-disant panne. Il n’avait eu pour maigre excuse qu’une panne dont ils n’avaient pas compris l’origine et qu’il n’en savait pas plus. Qu’à cela ne tienne, s’ils ne savaient pas ce qu’il s’était passé au sein de leur propre hôtel, ils n’avaient plus qu’à en partir. Tout à fait, Modeste s’était chargé de renvoyer toute l’équipe de technicien de l’hôtel ainsi que toutes les personnes ayant plus ou moins de relations avec les pannes électriques et leur gestion. Ca mettrait du renouveau dans tout ça et puis avec un peu de chance cet hôtel marcherait mieux. Qu’ils se débrouillent pour retrouver du personnel compétent, Modeste à l’œil. Et puis une fois cette affaire réglée, retour à la vie quotidienne. D’ailleurs ça lui a porté chance vu que depuis une semaine il ne s’est rien passé de bizarre dans cet immeuble. Comme quoi tout est une question de personnel compétent. C’était vraiment un comble de tomber dans un endroit pareil, mais si ça c’était calmé, tant mieux.

Les jours passaient tranquillement. En une semaine, il avait bien avancé au niveau des affaires, bien avancé au niveau de ses recherches personnelles aussi. Il avait des noms, deux pour être précis, qui pourrait énormément lui servir par la suite. Il ne lui manquait plus que la pièce centrale de son plan infaillible et tellement judicieux. Quel besoin d‘être modeste quand on sait que c’est la vérité. Il y pensait dès qu’il avait un moment de libre, perfectionnement chaque pièce de ce puzzle si bien ficelé. Il avait cependant eu le temps de faire le tour de l’île, du moins de son quartier haut de gamme si l’on peut l’appeler ainsi, qui correspondait aux quartiers de classe moyenne dans sa capitale française. Pas grand-chose à voir, il avait vite décidé de rester dans son hôtel à profiter de la piscine durant les beaux jours, ne sortant de sa suite que pour ses rendez-vous ou l’envie d’aller faire un tour dans un bar ou un restaurant.

Il sortait d’ailleurs d’une de ces journées sans vraiment de sens – sans rendez-vous important – où il avait pu se détendre tranquillement au soleil et faire quelque brasses pour faire passer le temps. Le seul évènement notable de la journée avait été un coup de fil de son père en fin d’après midi pour discuter de choses et d’autres, plus ou moins importante. C’est après ce coup de fil, qui dura tout de même plusieurs heures, qu’il alla se prendre sa douche du soir. Rester un long moment sous l’eau chaude à détendre ses muscles, prendre soin de son corps. C’est avec surprise, une fois sorti de sa douche, qu’il entendit frapper à sa porte. Qui pouvait donc venir le déranger un soir sans prévenir ? Sans se soucier de son habillement précaire qui se constituait simplement d’un pantalon, il alla ouvrir. Sortant à peine de la douche, ses cheveux étaient encore humides, laissant couler sur son torse découvert de longs filets d’eau. Seule la serviette roulée sur ses épaules permettait de limite le flux d’eau. Il ne se formalisa pas plus de découvrir Ixion Mikhaïlovitch devant sa porte. S’il dérangeait ? Sa tenue répondait sans doute à sa place. Etonnant que le jeune homme n’ait pas prévenu de sa visite. Il aurait pus e retrouver en compagnie – chose qui avait été le cas la moitié des soirs de la semaine.

« Bonsoir Ixion. Une surprise de vous voir frapper à ma porte. Une bonne surprise j’espère, bien sûr. »

Il l’invita à rentrer d’un geste, s’essuyant les épaules rapidement. Au pire qu’il aurait eu une charmante compagnie pour la nuit qu’il l’aurait invité à prendre part aux festivités. Après tout, plus on est de fous, plus on rit n’est-ce pas ? Du moins c’est ce que dit le dicton. Pas sûr que ça soit toujours vrai cela dit. Il invita Ixion à s’installer là où il le souhaitait, allant sortir deux verres d’une commode, sans lui proposer à boire mais lui demandant jusque ce qu’il voulait avant de déposer les verres sur la table basse.

« Je vais bien merci et vous ? Vous m’excuserez la tenue, je ne m’attendais pas à avoir de la visite aussi tôt. »

Léger sous-entendu dissimulé derrière son sourire innocent. S’installe dans un autre fauteuil. C’est vrai quoi il ne va pas se rhabiller alors que c’est lui qui vient squatter à l’improviste. Il a de la chance, il n’est pas à poil, il aurait été capable d’ouvrir en boxer si c’était ce qu’il avait sir le dos au moment où il avait frappé. Comme quoi quand on veut être bien reçu, il fallait toujours prévenir. Du moins quand on voulait être reçu dans une tenue adéquate. Du moins, c’était une tenue adéquate qu’il avait, ça dépendait juste quel genre d’activité il voulait faire, mais il doutait qu’il soit juste venu tirer un coup pour s’amuser. Même s’il ne dirait pas non, ça changerait des hôtes du coin ou des employés de l’hôtel. Non il évite les vieux qui sont dans les chambres à coté, ce n’est pas vraiment son style. Il préfère les plus jeunes, les gens de son âge, plutôt mignon de préférence. Pas les vieux laidrons qu’on peut trouver au premier coin de rue. Hausse un sourcil légèrement aux prochaines questions du brun. Quel intérêt soudain pour son entreprise dis-donc. Boit une gorgée de son verre sans le quitter des yeux, l’observant attentivement. Intéressant tout ça. Dommage qu’il ne soit pas en tenue d’affaire.

« Eh bien… mes affaires avancent bien, je ne sais pas combien de temps je resterais dans ce pays. »

Il marqua une légère pose, le temps de faire tourner son verre entre ses doigts lentement. A réfléchir rapidement aussi. Oui, Modeste était un homme intelligent. Très intelligent, un peu trop pour certains d’ailleurs. Les raisons qui pouvaient pousser l’homme en face de lui à s’intéresser à son entreprise étaient nombreuses à première vue. Moins si on prenait le temps d’éplucher un peu la situation. Un homme qui avait disparu du milieu financier depuis quelques mois. Qui ne voualit pas se montrer et qui se cachait dans une île. Oui les raisons n’étaient finalement pas si nombreuses que ça.

« Elle vous intéresse… je ne peux que m’en réjouir. Puis-je cependant vous demander pourquoi ? » Il finit son verre, toujours quitter le russe des yeux, un air sérieux sur le visage. « Et aussi quelles seraient vos conditions. »

Parce qu’il y a toujours des conditions à ce genre de propositions. Surtout à des propositions amenées aussi banalement que celles-ci. Repose sn verre vide sur la table basse. Que voulait-il ? Oui, il était curieux de le savoir.

Le russe resta légèrement bloqué sur la tenue pour le moins...simple du jeune homme. Il imaginait beaucoup de chose en venant frapper à l'improviste, comme le fait qu'il soit accompagné mais... entrain de sortir de sa douche non. Il regarda un instant les gouttes d'eau glisser le long de son torse, un peu troublant mais il ne devait pas se laisser distraire. Il était venu ici dans un but précis. Et puis ça serait pas terrible que Modeste se rende compte qu'Ixion avait une attirance pour les hommes. C'est vrai quoi il en savait assez comme ça. Il savait déjà qu'il n'était pas un vrai Mikhaïlovitch, pas la peine d'en rajouter. Il y a certaine chose comme celle ci qu'il ne tenait pas à dévoiler. Et puis il était là pour essayer de faire affaire avec le français pas pour coucher avec. Regarde un peu ailleurs en essayant de retirer cette image de son esprit. Ça serait fun que le monsieur il s'habille. Il aurait du l'inviter à un diner ça aurait mieux plutôt que de passer à l'improviste. Il n'y a même pas de poissons à regarder dans sa suite c'est dommage. S'installe sur le canapé et le regarde le rejoindre, non il veut pas mettre une autre tenue ? Il peut attendre il n'y a pas de problème. C'est comme si une femme se baladait les seins à l'air quoi, c'est très troublant.

« Oui bien sur je vous excuse, j'aurais du vous prévenir de ma visite... mais vous en faites pas pour moi je peux attendre le temps que vous vous changiez. »

Ou pas. Bon remarque c'est vrai qu'il n'était pas à poil non plus. Il pouvait faire avec. Regarde son verre. Rester concentrer sur son objectif était la seule chance de ne pas se laisser distraire. Il avait des faiblesses comme tout le monde. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu de rapport, un petit peu avec Ienzo mais sans plus. Enfin cela dit sa rencontre avec Ienzo avait suffit à réveiller sa sexualité. Elle était un peu endormie depuis cette histoire avec son beau père, à se demander pourquoi. Mais avec le temps les choses finissent toujours par passer et les envies par revenir. Il suffisait de pas grand chose, un déclic, une rencontre et voilà. Tout ça pour dire qu'il n'était pas insensible. L'homme est parfois un être bien primitif, un fond animal en lui. Il but une longue gorgée et finit par se reprendre pour réussir à regarder le jeune homme l'air le plus naturel possible. Il suffit de regarder les yeux, et pas plus bas. Et voilà comment se débarrasser d'un trouble, en fixant un point fixe, surtout ne pas s'en détacher. Bon ça peut paraître gênant voir insoutenable pour l'interlocuteur aussi par moment regardait il son verre. Ce n'était pas le moment de le gêner après tout.

« Je vais très bien....je me suis bien remis de notre dernière soirée. Heureusement l'ascenseur n'est pas retombé en panne de la semaine, je vous avoue que j'ai bien failli quitter l'hôtel mais finalement je suis resté. Comme ça, ça me permet de vous revoir pendant que vous êtes encore là. »

Le regarde tourner son verre entre ses doigts, insinuer une proposition, la laisser faire son chemin le temps que son interlocuteur analyse la proposition. Un homme intelligent ne répond pas sans réfléchir ça va de sois. Il y a toujours des conséquences à nos actes, nos paroles. Le tout est de pouvoir les prévoir. Un homme lui préposait de mettre ses fonds à sa disposition, la question qui venait tout naturellement était bien celle de pourquoi. Il ne fut donc pas surpris de la réponse de Modeste et esquissa un petit sourire. Des conditions, des avantages, des inconvénients. Dans un sens il est satisfait de la réponse qui lui est faite. L'homme qui est en fasse de lui ne se laissera pas avoir. C'est plutôt une bonne chose. Ce n'est jamais très bon de passer pour un imbécile. Mais il s'en doutait, si Modeste s'en sortait bien avec son entreprise malgré son âge ce n'était peut être pas pour rien. Le charme fait beaucoup de chose, l'intelligence également. Le regarde poser son verre vide, décroise ses jambes pour les recroiser en le fixant de nouveau.

« Vos questions sont légitimes. Je vous rassure je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans vos affaires. »

Il paraît que les actionnaires ont parfois leurs mots à dire, plus ils ont de part plus ils ont de pouvoirs. C'est bien pour ça que les dirigeants possèdent en général plus de la moitié des parts, sinon ils risqueraient d'être souvent mis en difficulté. Et c'est le risque quand un dirigeant s'associe avec une personne et que les parts sont égales, il suffit d'un désaccord avec l'associé pour que ça soit la merde. Il faut toujours être prudent avec les affaires, et les actionnaires. La première étape était donc de le rassure. Il n'avait aucunement l'intention d'intervenir, de fourrer son nez la dedans ni rien. Il pouvait même passer un contrat et le signer pour prouver sa bonne foi. Mais il est vrai qu'il attendait quelque chose en retour , ça va de soi.

« J'attends un service en retour. Je réponds ainsi à vos deux questions je crois. Quand au service en question.... je vous le dévoilerais si je peux être sur de compter sur vous.... Entre nous, je pense qu'on peut s'entendre. Vous m'êtes sympathique, ça inspire la confiance. »

Deuxième étape flatter. Il n'allait quand même pas dévoiler son jeu tout de suite et puis la soirée ne fait que commencer. Lui sourit d'un air naturel , lui aussi il sait être un brin charmeur quand il veut. Il s'en tape de l'entreprise de Modeste, c'est le jeune homme en personne qui l'intéresse. Il ne dit pas qu'il a confiance mais il le laisse sous entendre. Tout est une question de jeu de mots. On entend ce qu'on a envie d'entendre. Certain s'y laisse prendre parfois. Est ce qu'il peut avoir réellement confiance ? Il n'en est pas sur, mais dans le milieu des affaires, peut être à cause de son histoire, si il devait choisir quelqu'un c'est bien Modeste et personne d'autre que lui. Il se doute que le jeune homme ne se laissera pas abuser par quelques belles paroles ou flatterie , il demandera sans doute des garanties d'Ixion, peut être qu'il lui demandera d'autre chose. Ça s'appelle négocier c'est la troisième étape en théorie. Ou alors il va essayer de lui soutirer plus d'informations. La deuxième hypothèse est très probable, ça dépend de la personne à qui il a affaire et de sa personnalité. Mais deux grands hommes intelligent n'ont ils pas intérêt à essayer de s'entendre ? Sauf si l'un se croit bien supérieur pour pouvoir arnaquer à l'autre...à ses risques et périls. En affaire il n'y a que des risques, l'homme d'affaire est tout sauf quelqu'un de sympathique, c'est un peu un prédateur , celui qui défend ses intérêts prêt à tout pour réussir, pas d'amitié rien. Il sait qu'il ne peut pas compter la dessus même si ça serait plus simple. Tellement plus simple, deux amis qui s'entraident, qui se rendent service sans chichi ni rien. N'empêche qu'il discutait affaire avec un gars à moitié à poil... assez inhabituelle comme situation.

Attendre qu’il se change ? Quelle idée voyons il n’aller pas se changer le moins du monde. S’il insistait en disant que ça le dérangeait, oui, il le ferait. En attendant, il était venu le dérangeait alors il restait comme ça. Et puis il faisait chaud, alors pourquoi ‘embêter avec des vêlements ? Entre ça et les quelques verres qu’ils allaient s’offrir, puisqu’en compagnie de quelqu’un il allait forcément boire, c’était tout simplement parfait. Le souvenir de leur dernière soirée tira un sourire au jeune français. Remis de la soirée oui en effet... Un coup à devenir phobique des ascenseurs ça. Enfin ce n’était pas le cas, et tant mieux. Il n’y avait pas eu de blessés, pas eu de morts non plus. Juste quelques licenciés, et visiblement, ça avait porté ses fruits. Ixion aussi avait constaté qu’il n’y avait pas eu de pannes de la semaine. Tant mieux.

« Je me suis occupé personnellement des responsables de cette panne. Le service devrait être meilleur à partir de maintenant. Du moins je l’espère s’ils tiennent à la réputation de leur restaurant. »

Un léger froncement de sourcils. Non il ne faut pas plaisanter avec tout ça. Quand on accueille des gens avec du pouvoir, il faut assurer un certain service derrière. Comme quoi tenir un hôtel de grande classe, ça implique beaucoup de risque. Il suffit qu’un client ou deux soit mécontent ou aient des mésaventures durant son séjour dans l’hôtel, et puis la réputation est ruinée. Où l’hôtel est ruiné, ça dépend de la personne. Parfois, c’est les deux. Il se demandait si le nombre de suicide dans ce milieu étaient nombreux. Enfin, Modeste était charmant avec eux, ils leur offraient une chance de se rattraper. Du coup, ils étaient complètement aux petits soins pour lui, à toujours faire attention au moindre de ses désirs, même complètements stupide. Il s’amusait d’ailleurs à voir jusqu’où il pouvait pousser le bouchon. Des choses de tous les jours, un plat exotique aux ingrédients dur à se procurer, réserver la moitié de l’hôtel pour une réunion d’affaire… A quoi ces gens là peuvent-ils réellement penser, il se le demande. Mais ce n’était pas la question de la soirée. La question de la soirée, c’était le russe qui venait de la poser, subtilement d’ailleurs. Question qui captiver. Il était content de constater d’ailleurs qu’Ixion avait encore toutes ses facultés. Entre manipulateur, on se reconnait à ce qu’on dit. Il suffit de savoir qui manipule qui le mieux. A savoir qui étaient les meilleurs atouts.

« Vous ne vous intéressez donc pas directement à mon entreprise. Votre requête est donc personnelle, je suppose. »

Intéressant. Au final, l’argent pour son entreprise n’était qu’un appât comme un autre. Posant la serviette autour de ses épaules sur son fauteuil, il se releva, allant chercher une autre bouteille dans un placard. Un sourire étira ses lèvres avant qu’il ne se retourne. Ah voila la grande question de la soirée, il aurait du s’en douter. Demander à quelqu’un de lui faire confiance à l’aveugle. Accepter un engagement en aveugle qui ne lui serait révélé que s’il donne son accord. Un peu un piège à con, si on y pense bien. Il accepte et puis finalement, comme il ne sait absolument pas de quoi il retourne, ça peut très bien agir contre lui. Pose la bouteille de champagne sur la table et la débouche, en versant le contenu dans les deux flutes posées sur la table. Ixion manquait peut-être d’éléments, après tout.

« Voyez-vous mon ami… Je ne suis pas arrivé jusqu’ici en faisant confiance à tout le monde et en passant ce genre de marché. Ce n’es pas contre vous bien sûr, ne le prenez pas mal. » Dit-il avec un sourire enjôleur en lui tendant sa coupe de champagne, rivant ses yeux dans les siens. « Je ne peux accepter un marché sans avoir un minimum de quoi il retourne, c’est un de mes nombreux principes. »

Une petite moue d’excuse. Ce n’est pas pour autant qu’il n’accepte pas le marché, il ne fait pas lui faire dire ce qu’il ne pense pas. Il faut juste qu’il trouve un terrain d’entente. Ou que l’un des deux fixes des limites nettes et précises de ce qu’ils attendent, l’un et l’autre. Sans se rasseoir, il marcha un peu dans son salon, son verre dans une main, l’autre dans son dos, faisant mine de réfléchir, tailladé entre ce qu’il pourrait gagner et qu’il aurait à faire. Du moins en apparence, puisqu’il pensait en réalité à tout autre chose, à un tout autre niveau. Il finit par reprendre la parole après quelques instants de silence. Avait-il réellement quelque chose à gagner dans cette histoire ? Il n’en était pas réellement certain, mais cela valait la peine d’essayer après tout. Qui ne tente rien n’a rien, et Modeste, plus qu’un homme d’affaire, est un homme joueur. Un homme joueur avec les autres hommes.

« Mais vous m’êtes sympathique alors je veux bien faire une petite exception pour vous. Sans m’en révéler les détails, vous me dites les grandes lignes de votre projet. Vous n’êtes pas obligés de citer de nom ou quoi que ce soit. Et comme vous êtes quelqu’un que j’apprécie, si j’accepte de vous suivre, vous serez libre ou non de financer une partie de mon entreprise. »

En fait il est gagnant dans tous les cas avec un marché comme ça. Si modeste n’accepte pas, il ne lui aura rien révélé d’important, si Modeste accepte, il l’aide, et Ixion n’est même pas obligé de verser, de l’argent, ça sera au bon vouloir du russe. Que des avantages. Pourquoi donc proposait-il quelque chose comme ça ? Un apport d’argent ne représentait pas grand-chose pour lui. Peut-être qu’il appréciait juste le russe, en réalité. Par curiosité peut-être. Ou alors pour aider une amitié naissante à éclore, c’était possible aussi. Beaucoup de raisons possibles, Ixion pouvait tout imaginer. Même si celle prédominante dans l’esprit de Modeste se rapprochait plus de... l’amitié. Comme quoi, tout peut être envisageable.

« Je vous l’accorde, c’est une proposition qui peut paraître étrange vu que cela ne m’apporte rien au niveau financier. » Il haussa les épaules. « Mais pour être franc avec vous, il ne servirait à rien de vous mentir de toute façon, j’en suis persuadé, Vous n’avez pas besoin d’un attrait pareil pour me faire accepter un service, J’aime les hommes comme vous, et, à défaut de gagner de l’argent, je passerais des moments intéressants en votre compagnie. La vie est trop ennuyeuse pour laisser passer de telles occasions, vous ne croyez pas ? »

Il se rassit sur le canapé à coté d’Ixion, buvant son verre d’une traite après ce long discours. Modeste aussi peut rentrer dans le domaine de la flatterie. Combiné à la surprise, cela peut parfois faire un bon effet, ou peut avoir l’effet contraire avec les gens méfiant. Même si pour le coup il ne voit pas trop où pouvait se porter la méfiance puisqu’il disait la vérité. Du moins de ce qu’il pensait. Qui a dit que le mensonge est la solution à tout. Non la manipulation passe par la vérité en premier lieu.

Ixion se doutait que Modeste n'allait pas lui dire ''Marché conclu''. Mais oui quoi, accepter quelque chose sans savoir de quoi il retourne ? Franchement faudrait vraiment être le dernier des crétins. Même si le service est demandé par la personne la plus proche au monde faut quand même pas dire oui à n'importe quoi. Donc non il n'allait pas réellement demander au jeune homme de lui faire confiance aveuglément, ça serait un peu prétentieux de sa part. Oui il s'intéressait personnellement à Modeste, bonne déduction. Il le regarda se lever pour aller chercher une autre bouteille...du champagne ? On pouvait interpréter ça comme le fait de fêter une bonne affaire mais il faudrait pour ça que l'affaire ait été conclu et ce n'était pas encore le cas, peut être était ce en bonne voie pour ouvrir le champagne dès maintenant. Ou bien il voulait faire boire Ixion avait un alcool fort , petit faible. Ou c'est que ça commençait à lui faire plusieurs points faibles dis donc. Ou peut être tout simplement que monsieur avait envie de boire du champagne et qu'il n'y avait rien à voir la dedans. Le regarde en l'écoutant lui expliquer pourquoi il ne pouvait passer de marché sans en savoir plus. Quelle belle argumentation.

« Je ne vous en demande pas autant. Vous avez les principes d'un homme d'affaire et je les respecte. Je ne ferais moi même pas confiance à la première personne venue. »

Oui en fait si c'était l'inverse...il dirait sûrement direct sans même essayer de savoir de quoi il retourne. Il n'était pas du genre à rendre des services aux gens, ce n'était pas mère Térésa quoi. L'ennui de se rendre compte qu'en situation inverse il ne le ferait pas et bien c'était...pourquoi Modeste lui le ferait il ? C'était pas con. Le russe était entrain de songer à ça, sans pour autant perdre le fil de la conversation. Il est capable de réfléchir et d'écouter en même temps oui tout à fait. Il le regarda se promener dans le salon, hey si son point fixe se déplace ça va pas du tout. Il est obligé de le voir dans son ensemble c'est à dire torse nu. Attrape sa coupe de champagne. De toute façon rien de ce qu'il raconte ne le surprend il s'y attendait sauf... quoi ? Tourne son regard vers le français légèrement surpris intérieurement. Il serait prêt à rendre service si le projet lui convient sans rien en retour ? C'est bien étrange.... même par sympathie, il n'a rien fait pour mériter ça. C'est vrai quoi, ils ne se connaissent pas, ils se sont seulement vu deux fois. Qu'est ce que Modeste peut trouver comme intérêt en proposant un truc pareil. C'était un homme d'affaire , en toute logique il devait essayer de trouver des intérêts dans tout ce qu'il faisait. Étudie longuement du regard le jeune homme. Peut être qu'il cachait quelque chose mais peut être pas.... il ne faut pas toujours être trop paranoïaque.

Le regarde s'asseoir à côté de lui. Il a déjà trop bu il entend des choses bizarres de la bouche de Modeste comme un ''j'aime les hommes comme vous''. Il lui fallu un moment pour comprendre qu'il n'était pas entrain de lui dire moi aussi j'aime les hommes mais qu'il aimait les hommes comme lui. Sur le coup il aurait pu croire que Modeste le draguait alors que ce n'était pas vrai. Ce genre de quiproquo peut entrainer bien des malaises. Pour le coup il ne savait pas quoi répondre. Il était prêt à dévoiler les lignes de son projet mais là il avait un léger blocage avec la fin. Boit la fin de sa flûte d'une traite pour se remettre les idées en place. De toute façon...si il ne lui dévoile rien , son projet restera dans l'ombre. Si il lui dévoile....au moins il aura essayer. Si Modeste dit oui ça lui apportera beaucoup personnellement. Passer du temps en sa compagnie...oui enfin ce n'est pas obligé. En fait c'est ça en échange il veut la compagnie du russe ? Mais pourquoi faire ? Il n'est pas super intéressant. C'est qu'il ne voudrait pas dire oui à quelque chose et en fait dire oui à une autre. C'est vrai imaginez qu'en fait en lui faisant croire qu'il disait oui sans rien attendre en retour Modeste avait glissé entre ses phrase quelque chose qui fait qu'après il pourra lui réclamer ce qu'il attendait vraiment en retour. Et Ixion se retrouvera coincé et ne pourra pas dire non. Ça serait ennuyeux...

« Veuillez m'excusez mais je n'aime pas les marchés ou seul une personne est gagnante. Aussi je vais vous dévoiler les grandes lignes de mon projet et si vous acceptez je financerais votre entreprise. »

Comme ça il s'engageait pas dans n'importe quoi. Il ne voulait pas prendre de risque quoi. Il était peut être un brin paranoïaque mais rien à foutre. Il aimait les choses claires. C'était ça ou rien. Il ne laisserait pas un inconnu lui faire une prétendue exception sous prétexte d'une sympathie sortie de nulle part. Se penche pour poser la flûte sur la table. Cela dit le français lui était presque tout autant sympathique. Peut être que ça peut être intéressant de passer d'autres moments avec lui. Il finira sûrement par l'apprécier énormément et...et ça mène où tout ça ? Il ne tient pas à faire parti de ce monde. Enfin...ouais il peut faire exception pour une personne qui à l'air...différente. Peut être...il verra avec le temps. Réfléchis un peu à ce qu'il va dévoiler exactement. Il espère en tout cas que monsieur est un homme de parole, si jamais il accepte il a intérêt à le faire.

« Vous savez je n'aime pas vraiment qu'on m'offense, qu'on me contrarie ou qu'on me mente.... vous savez qui je suis après tout. Il se trouve que j'aimerais faire plonger une entreprise. Il se trouve que je ne peux ni rentrer dans cette entreprise, ni m'en approcher. Or vous...vous pouvez. Votre entreprise marche bien, elle les intéressera sûrement. »

Fait une légère moue. Cela dit sans pouvoir les approcher il savait tout ce qu'il y avait à savoir. Il savait beaucoup de chose sur cette entreprise, ça serait dommage d'aider un concurrent non ? Il aurait du en faire parti de cette entreprise, tant pis pour eux si ils ne voulaient pas d'un bâtard. Le bâtard en question il savait quand même beaucoup de chose. Puis en se réconciliant avec sa mère...il y avait sûrement moyen d'avoir un accès indirect à cette entreprise. Regarde Modeste droit dans les yeux.

« J'ai aussi quelque chose de plus délicat et plus personnel que je ne peux demander que... que par amitié ou sympathie.... nous avons une histoire similaire et je me disais que vous comprendriez. Vous avez la chance de connaître votre père, moi non. Vous n'êtes pas obligé de dire oui mais si vous voulez m'aider à savoir qui c'est j'en serais ravi. »

Il n'avait pas forcément besoin de Modeste pour ça mais....il avait quand même un bon profil pour l'aider. Reste son regard planté dans le sien sans ciller. Maintenant... il avait dit tout ce qu'il avait à dire. Finit par détourner le regard. Ah oui y a plus personne en face vu qu'il se trouve à côté de lui. Baisse le regard un instant, la cuisse de Modeste. Il attend de savoir ce que va décider le jeune homme. Dernière étape en quelque sorte. C'est peut être bien la pire en fait, savoir si l'autre conclura le marché ou si il a échoué dans la demande de sa requête. L'échec n'est jamais très .. agréable. Ça pourrait faire perdre confiance en soit. Enfin il n'avait rien à perdre après tout. Les dés étaient jetés.

Des principes d’homme d’affaire. Il ne savait pas trop comment il devait prendre ça venant de la bouche d’Ixion. Surtout que ce n’était pas réellement dans le cadre de ce qu’il avait en tête. Enfin il prit ça comme un compliment. Mais visiblement l’effet de sa petite annonce avait fait effet. Un sourire amusé étira ses lèvres. Comment aurait-il réagi à sa place ? Il s’amusait un peu à ses dépends, c’est vrai. Sans doute n’aurait-il pas accepté, et sans doute Ixion allait faire de même. Les gens se méfient toujours des contrats à sens unique, il n’y avait pourtant aucun sous-entendu dans les paroles de Modeste et il ne cherchait pas le tromper, et bonne personne honnête voyez-vous ? Comme si c’était crédible. Modeste, honnête. Plus d’une personne aurait rit en entendant une pareille absurdité. Son père en premier lieu. Il imagine déjà sa tête déconfite et son sourire torve. Enfin là n’était pas la question. Son père n’était pas décidé à venir le voir au Japon de toute façon, il se contentait donc de coups de fil durant de longues heures et de quelques visioconférences de temps en temps. C’était amplement suffisant pour les affaires que Modeste avaient à traité. Surtout que son paternel ne s’occupait pas du tout de sa petite affaire familiale. Comme si retrouver son second fils ne l’intéressait pas. Bien dommage. Il revint au présent à la phrase d’Ixion et ne pur s’empêcher de laisser échapper un mince rire en secouant la tête.

« Vous êtes méfiants… Je ne peux que vous comprendre, j’aurais sans doute réagi de la même façon face à une pareille proposition. C’est sage… On doit être fait du même sang. »

Un sourire continua de flotter sur les lèvres de Modeste, un peu amusé. Du même sang. Sans aucun sous-entendu, ce n’était qu’une expression parmi d’autre, typiquement française il faut bien l’avouer, mais le monsieur semblait connaître son pays, peut-être en connaissait-il aussi les expressions. Il finit son verre de champagne, le reposant sur la table pour le remplir de nouveau, également pour son hôte, veillant à ce que son verre ne soit jamais vide bien longtemps. Question de politesse. S’il n’en voulait plus il lui suffisait également de lui dire, ce n’était pas un problème. Il attendit simplement que le russe lui explique donc de quoi pouvait bien retourner son projet. Pas grand-chose de faramineux en soi. Se rapprocher d’une personne, en retrouver une autre. Ixion serait bien surpris d’apprendre qui est son père, Modeste le savait et ne s’attardait d’ailleurs pas trop sur le sujet. Après tout ce n’es pas quelque chose qui intéresse les gens d’habitude. Comme le monde est petit… Tellement petit. Il part chercher son frère et sur qui tombe-t-il ? Une ancienne célébrité. Magnifique. Le silence s’installa après les paroles d’Ixion et Modeste pesa un instant une décision qu’il savait déjà prise d’avance. Aussi ne fit-il pas trop durer l’attente, juste le minimum nécessaire pour faire croire à une intense réflexion du pour et du contre.

« C’est d’accord. »

Deux simples petits mots. Qui scellaient cet accord définitivement. Il n’y avait pas grand-chose dans ce que lui demandait Ixion qui lui posait problème, ou franchissait ses soi-disant principes qui n’étaient que du vent et une bonne excuse pour faire parler. Quand on a l’habitude d’écraser les gens, les seuls principes que l’on peut avoir sont, après tout, ceux de la force du pouvoir de manipulation. Rien d’autre. Comme pour mettre un terme à cette discussion du coté du marché, il reprit son verre plein et vint le faire trinquer contre celui de son invité avec le sourire de ceux qui viennent de trouver un accord commun. De toute façon, ça lui donnait quelque chose à faire avant de partir chercher son frère et toute sa petite clique. Ce n’était pas un mal non plus.

« Je vous aiderais à faire ce que vous voulez. A votre santé mon ami. »

" Marché conclu.. santé ! »

Modeste avait accepté...il avait accepté. Ixion n'en revenait pas. Il se sentait...presque fébrile. Peut être qu'il pensait que ça serait plus dur de le convaincre, qu'un inconnu n'accepterait jamais un truc pareil. Son coeur battait plus vite que d'habitude sous l'émotion. Un brin fébrile le russe. Il trinqua avec un espèce de sourire grimace. Il avait envie de lui faire un calin et de le serrer fort tellement il était content. Bien sur il avait un peu de retenu dieu merci, sinon Modeste l'aurait peut être bien envoyé direct à l'asile. Il n'y avait pas grand chose à dire de plus. Il pouvait bien sur commencer à se pencher avec lui dès ce soir sur un plan pour faire tomber l'entreprise mais...chaque chose en son temps. D'abord l'accord ensuite le boulot. Ça serait pour une prochaine fois. Il but son verre cul sec. Il en était au combien d'ailleurs ? Bonne question, son verre n'était jamais vide. C'est à cause de ce genre de chose qu'on boit plus que de raison. Il posa la flûte sur la table basse et se leva pour marcher vers la baie vitrée. Il y avait une belle vue d'ici quand même. Il s'était levé simplement pour calmer son émotion mais le prétexte de la vue n'était pas mal non plus.

« C'est la première fois que je ''m'associe'' avec quelqu'un...au moins ça nous fera passer du temps ensemble. J'aime votre compagnie. »

Se retourne avec un sourire. Oui première fois, il fait ses premiers pas le grand Ixion. Comme un enfant out à fait. Mais il n'a pas besoin qu'on lui tienne la main ça va. C'est un grand garçon débrouillard. Regarde Modeste de là ou il est. Ouais il a bu assez en la présence de ce charmant homme. Il faut savoir partir au bon moment avant que la situation ne change. C'est vrai, tout c'était bien passé inutile de venir gâcher un accord pour l'instant encore fragile. Ce n'était que des mots après tout. Il aimerait bien lui faire signer un contrat pour sceller ça mais bon comme il demande plus le service comme ''ami'' il lui demandera rien. Peut être que ça n'aboutira pas mais tant pis... il a dit chaque chose en son temps et la première étape était passée, il fallait s'en féliciter. Oui il va aller fêter ça dans sa chambre tout seul comme un grand. Parce que si il continue à boire dieu sait ce qu'il pourrait faire. Avec l'alcool triste parfois...on dit des choses étranges. Revient près du français.

« Je suis ravi que vous ayez accepté. Je vais vous laisser profiter de votre soirée. »

Comme il l'avait dérangé pour parler boulot alors que monsieur sortait de sa douche bon... c'est pour ça qu'il le laisse oui tout à fait. Puis si monsieur a besoin de quelque chose il sera dans la chambre juste à côté avec ses poissons de toute façon. Il n'attend personne, pas de rendez vous, pas de prostitués rien. Juste lui , ses bouteilles. Attrape la main de Modeste et se penche pour la baiser légèrement. Ben ouais les hommes ça peut se faire des baisemains tout à fait. Le regarde droit dans les yeux et lache bien vite sa main pour conclure la dessus. Il va pas en faire des tonnes non plus.

« On se revoit très bientôt... j'attendrais votre invitation mon ami »

C'est au tour de Modeste soit de l'inviter, soit de se taper l'incruste sans prévenir. Lui fait un dernier sourire pour sortir de la chambre et rejoindre la sienne tranquillement. Pfiou il pouvait décompresser. C'est que ça l'avait tendu mine de rien cette histoire. Entre ne pas faire gaffe au fait qu'il soit torse nu et rester concentré sur son objectif. Il n'a plus l'habitude vraiment... il va aller prendre un bain avec un verre de bon vin et une petite musique et ça sera une soirée parfaite. Faudra qu'il apprenne à connaître un peu plus Modeste aussi mais ça se ferait avec le temps, à chaque fois qu'ils se verront. Ce n'est pas en une soirée qu'on sait qui est quelqu'un, ni en plusieurs d'ailleurs. Mais pour l'instant c'était détente et ne plus penser à rien sinon à lui même.

» Modeste De Launay
» Place au Prince ! (Modeste)
» Un plan diabolique (Modeste)
» Un petit flocon, deux petits flocons, trois.... [PV Ixion]