Au revoir, je viens d'arriver ! (PV Hoshi Yoshita)

Il ne devait pas être plus de cinq heure et pourtant, Jyan n'avait pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Depuis que ses parents l'avaient abandonné à l'aéroport, il ne pensait qu'à une seule chose : s'enfuir. En fait, dès sa sortie de l'avion, il s'était retrouvé dans une ville dont il a oublié le nom. Par contre, le jeune homme avait bien compris que ce lieu n'était pas un hôpital psychiatrique ou quelque chose dans le genre. Ainsi, il eut espéré que ses parents s'étaient trompés de destination, et en affichant son plus grand sourire, il courait vers la liberté. Course de courte durée. Un homme en costume l'avait rattrapé par le col de sa chemise et l'obligea à le suivre. Ainsi, comme après l'espoir vint le désespoir ; après l'avion vint le bateau. À la fin du trajet il avait bien compris que, cette fois, il était arrivé à destination, l'homme le poussa hors du navire et Jyan regarda son seul moyen de fuir s'enfuir.

Bref, tout ça pour dire que le gamin était resté, ainsi figé devant le bateau, qu'il avait passé une grande partie de la nuit à regarder l'eau et à mettre au point un plan. Il n'était pas débile, il savait bien qu'aucun bateau ne viendrait le chercher de cette ville de fous tant qu'il ne serait pas guéri. Seul problème : guérir d'une maladie grave c'est possible même si c'est difficile mais guérir quand on est pas malade c'est donc tout simplement irréalisable. Jyan n'avait jamais pensé qu'un jour, il faudrait qu'il prouve son innocence ! Toute sa vie, il avait été persuadé que l'on n'accusait que des coupables et que les gens qui se disaient innocents étaient purement et simplement des menteurs. Et aujourd'hui, lui savait qu'il était innocent alors que devait penser les autres... qu'il était coupable ? Sûrement. Bon, bon, après une nuit de réflexion, il avait réussi à isoler deux solutions. La première : essayer, tant bien que mal de prouver qu'il n'était pas malade. La seconde : faire croire qu'il était malade puis guérir. Bon dans les deux cas, il fallait trouver quelqu'un de soit-disant compétant qui pourrait justifier de son innocence ou de son progrès. D'instinct, il aurait dit : « la première solution bien sur » mais maintenant qu'il tournait le problème dans sa tête depuis plusieurs heures, il avait pu se rendre compte que quand les gens ont une idée dans la tête c'est très dur de les faire changer d'avis. Ainsi, devrait-il se résigner à se faire passer pour malade ? Cette idée lui donnait déjà la nausée !

Pour l'instant, il décida donc de penser à autre chose... mais quoi ? Il ne fallait pas qu'il s'éloigne de son but... Trouver le spécialiste qui pourrait l'aider ! Le soleil commençait à se montrer dans la ciel, il devait être vers six heures et demies. Jyan marcha le plus rapidement possible vers le grand bâtiment au loin qui devait sans doute être l'école. Il gardait la tête baissée, non pas par timidité ou pour une de ses raisons débiles, mais juste pour éviter de croiser des malades en pleine crise. Pendant sa course, il se demanda quand même, à quoi ressemblerait sa vie ici s'il n'arrivait pas à sortir. Est-ce qu'on allait le bourrer de médicaments ? L'isoler et le torturer dès qu'il parlerait avec quelqu'un ? Quels seraient ses cours ? Des leçons spéciales expliquant ce qui se fait et ce qui ne se fait pas ? Des moyens de guérir ? Toutes ses pensées faisaient tout sauf le rassurer, mais au moins, il était sur d'une chose : il était près à tout pour sortir d'ici !

Finalement, il ne mit pas très longtemps à arriver au lycée, il entra et regarda brièvement un plan, puis, il se dirigea vers l'administration afin de voir quels genres de spécialiste il pouvait bien y avoir dans ce lieu. Il tomba sur une espèce de fiches sur laquelle figurait des rendez-vous. Il y avait des professeurs, des médecins, des infirmiers, des psychologues et le directeur. Bon, en temps normal, quand Jyan avait un soucis, il s'adressait directement au directeur, mais, dans son cas, il se doutait bien que celui-ci ne lui accorderait pas de temps et que même s'il le faisait, il ne le croirait pas. Les professeurs ? Oui... c'est vrai que c'était son second choix, mais ceux-ci n'était pas des professionnels de la santé, et ainsi, même si par chance, Jyan arrivait à les convaincre, cela ne changerait rien. Les médecins ou les infirmiers ? C'était hors de question ! Le jeune homme n'était pas encore près à être bourré de médicaments. Il ne lui restait plus qu'un seul choix : le psychologue. Ce choix le déplaisait au plus haut point, il les avait toujours méprisé et jugé incapable de comprendre la situation des personnes. Pour lui, ils ne pensaient qu'à faire du profit en inventant à chacun des maladies qu'ils n'ont pas. Ainsi, Jyan savait que ses chances de le convaincre était plus que faible. Cependant, le jeune homme voyait bien que c'était soit ça, soit rester dans cette ville pour l'éternité. Résigné, il se dirigea vers le bureau du psychologue qui n'était pas très loin. Sur la porte était marqué les horaires, et bien entendu, comme tout flemmard qui se respecte, le psychologue n'était pas là dès sept heures ! Désespéré, Jyan s'assit devant la porte et se demanda ce qu'il pourrait bien dire au psy quand il arriverait parce que c'était bien beau de vouloir le rencontrer, mais il savait très bien qu'il n'avait pas de rendez-vous et que le psy allait sûrement lui dire de repasser la semaine prochaine, genre une fois qu'il se serait bien habitué à son nouvel environnement. Cependant, le jeune ne voulait pas faire connaissance avec ce lieu ! Il secoua la tête.

* Arrête de réfléchir à des conneries comme ça ! Merde !*

Jyan était du genre a essayé de toujours prévoir ce qu'il allait se passer, les réactions des autres, et malheureusement quatre fois sur cinq, il était complètement à côté de la plaque et avait passé plusieurs heures à se torturer l'esprit pour rien... Il essayait donc de se raisonner. Mais quand cela ne fonctionnait pas, comme aujourd'hui, sa seule solution était de dormir un peu. Et, cela n'allait pas être très compliqué vu que le jeune homme venait de passer une nuit blanche. Il posa la tête contre sa valise et s'assoupit, quand il ouvrit les yeux, des bruits de pas se faisaient entendre dans le couloir et un homme marchait droit sur lui. Jyan se leva, réorganisa un peu ses cheveux, histoire de cacher sa somnolence.

- Euh... Monsieur... Excusez-moi... Je souhaiterai rencontrer le psychologue... Je suis nouveau ici, sauriez-vous comment je dois m'y prendre ?

Jyan avait eut une voix tremblante, pourtant il était tout sauf timide. Cette voix devait sûrement venir de la fatigue et du lieu dans lequel il se trouvait. En effet, le jeune homme ne se sentait jamais gêné parce qu'il était toujours à sa place. Mais, là, dans cette ville, il était dans un terrain inconnu et dangereux. Et il n'avait qu'une pensée : partir.

« Hoshi réveille toi...Hoshi allez debout..HOSHII »

Une vois lointaine … de plus en plus forte. Pourquoi diable ne voulait on pas le laisser dormir. Il était si bien là....un monde plein de pâquerettes, de rose et de lila. Il y avait même quelques éléphants entrain de barrir près d'une rivière. Des éléphants de toutes les couleurs, c'était gay c'était chouette. Il y avait des oiseaux entrain de voler et de chanter, la vie est belle la vie est belle le printemps est là ! Il faisait chaud, il faisait beau tout était parfait...parfait Non il y avait quelque qui n'avait pas sa place dans ce merveilleux monde, cette voix nasillarde dès plus agressive. Ses pauvres oreilles étaient dès plus fragile fallait y faire attention. Une voix humaine qui n'avait rien à foutre dans ce monde. Non il ne voulait pas se réveiller, il ne voulait pas bouger, il ne voulait pas l'entendre. Il poussa un long grognement inhumain, un truc moitié ours moité extraterrestre en essayant de repousser le jeune homme qui tentait de le réveiller. Qu'il le laisse crever dans son monde putain. Qu'est ce qu'il en a à foutre du lycée, de son boulot..ça faisait des jours qu'il n'y avait pas mis les pieds. De toute façon ces gamins c'était juste des bons à rien, qu'ils aillent donc vivre leur vie, ils avaient pas besoin de lui. Il ne servait à rien. Il avait perdu la foi, perdu l'envie.... il voulait juste rester là , continuer de flotter un sourire béat aux lèvres. Ses amis les animaux étaient tous charmant, ils avaient des histoires drôle à lui raconter, personne ne lui criait dessus, il était bien. Pourquoi ne voulait pas le laisser là tout à son bonheur einh ?

Il décida d'ignorer la voix et les secousse sur son corps. Son rayon de soleil l'invitait vers une jolie forêt enchantée ou des cerfs galopaient. Y avait même des Bambi. Qu'est ce que c'était beau, un étang tellement bleu que ça donnait envie d'aller se baigner dedans. Il s'approcha pour regarder le petit faon boire et se retrouva bizarrement dans l'étang... quoi non...problème. Le psy se redresse d'un coup il était trempé de la tête au pied. Un homme en face de lui avec un seau vide à la main le regardait d'un air menaçant. Mais qu'est ce que c'était que ça. Il connaissait l'homme, l'homme de ménage du lycée. Son meilleur ami aussi accessoirement. Il n'aurait jamais du lui filer les clés de son appartement. C'était une belle connerie. Il hallucinait ou son pote venait de lui balancer un seau d'eau froide à la gueule. Il regarda autour de lui, il était par terre sur le tapis, des déchets un peu partout autour de lui, de la drogue, des vêtements sales... il renifla... quelle odeur bizarre... mais ça venait de lui... oor... oui il n'avait pas du prendre de douche depuis.... un très long moment. A quoi bon...il avait décidé de ne plus sortir de chez lui.

« Laisse moi...dégage. »

Il attrapa un sachet avec de la poudre blanche sur le côté pour laisse glisser ses doigts dedans et gouter légèrement. Mh...il n'eut pas le temps de faire grand chose de plus que le blond qui n'entendait pas du tout dégager le lui arracha des mains. Et sans qu'il sache trop comment voilà que maintenant il se retrouvait au lycée. Son ami l'avait forcé à se laver. Il avait renoncer à le raser mais lui avait mis des vêtements propre et l'avait trainé jusqu'au lycée. Mais qu'est ce qu'il foutait là sérieux.... il n'avait rien à faire.... continuer de faire croire au directeur qu'il faisait encore son boulot ? Avoir un salaire tous les mois.. ouais chouette. Il était tellement.... déprimé que c'est lui qui avait besoin de se faire soigner. Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Il se redressa vaguement en croisant le directeur dans le couloir, forcer un sourire. Ouais tout va bien. Il fait beau les jeunes n'ont plus envie de se suicider ils préfèrent baiser dans leur chambre, ou dehors.... hem...oui bon peut être éviter de dire ça; Mais vraiment qu'en général les gens sont plutôt déprimés l'hiver, avec les jours sombres et froid...Lui il allait être déprimé en plein été. Dire que l'été dernier il filait encore le parfait.... une parfaite relation.

Boah il pouvait bien passer la journée dans son bureau. Ici ou chez lui ça changeait quoi. Il allait s'enfermer, il avait justement quelques petites doses dans un de ses tiroirs qui l'aideraient à tenir le coup. Il soupira et se dirigea lentement vers son bureau....c'était quoi ça...pourquoi y avait quelqu'un devant. Tête littéralement inconnu. Depuis quand on laisse rentrer des gens dans ce lycée qui n'en font pas parti ? Ou depuis quand n'avait il pas lu la pile de dossier des nouveaux arrivant...bonne question. Lui qui était si professionnel avait bien changé en quelques semaines. Il regarda le type de la tête au pied... aar quelle journée pourrie. Il cherchait le psy ? Oh non pitié...qu'il aille jouer dehors avec ses petits camarades einh. Hoshi cacha les clés discrètement qu'il avait dans la main derrière son dos. Son bureau ici ? Oh non pas du tout. Lui il n'était que euh... l'homme de ménage voilà. Il faisait que passer dans ce couloir et il...n'allait pas du rentrer dans cette pièce.

« Rencontrer... le psychologue...quelle drôle d'idée.... »

Oui vraiment...c'était un de ces crétins de profs qui l'envoyait très certainement. C'était d'un relou. Dès qu'un élève faisait une connerie comme foutre de la colle sur la chaise du professeur il se retrouvait envoyer chez le psychologue. C'est vrai quoi...c'est normale d'être un peu rebelle, de faire des bêtises quand on est jeune...ça veut pas dire qu'on est malade ou qu'on a un problème. Franchement les psychologues ont leur journée pourrie par tout un tas de patient inutile qui n'ont rien à foutre là et qui d'ailleurs n'ont pas envie d'être là. Lui la seule chose qui l'intéressait dans ce foutu métier c'était.... ceux qui avaient de vrai problèmes et qui voulaient vraiment s'en sortir. Pas ceux qui venaient parce qu'ils y étaient forcés. Mais bon de toute façon maintenant.... il n'avait plus envie d'aider personne. C'était passé... il voulait juste sa dose et qu'on lui foute la paix et pour commencer fallait qu'il se débarrasse de ce petit merdeux.

« Il est en congé... vacances d'été... tu devrais profiter de ton été aussi...la plage...les mecs...enfin...les potes toussa einh... »

Il n'avait aucune idée de la date il fallait le dire, il ne savait pas si c'était l'été...d'ailleurs dans son rêve c'était le printemps. Est ce que l'année scolaire était finie ? Il n'en savait rien non plus. Au diable les emmerdeurs. De sa main libre il fit un petit geste pour dire allez du vent, du balai. Dehooors. Il voulait voir personne trainer dans les couloirs. Enfin.. pas dans son couloir ! Tant que le petit monsieur serait là il pourrait rentrer dans son bureau...sinon il serait obligé d'avouer qu'il était psy et bref ça le faisait chier tout bonnement. Il s'était rattrapé comme il pouvait pour dire pote au lieu de mec...inciter les jeunes à la débauche c'était peut être pas terrible. La débauche... ah quand il était jeune et encore performant c'était formidable... maintenant il était papi crouton. Il y a un temps pour tout, faut savoir en profiter. Bon il partait oui ou non ? Il n'allait pas faire semblant de continuer son chemin alorq qu'il était arrivé à destination. Faire des tours de couloir ne l'intéressait pas franchement. C'était d'un fatiguant et il était complètement naze... venir jusqu'au lycée de si bon matin l'avait littéralement épuisée. Puis dormir par terre faut dire aussi...Que il avait mal partout. Heureusement il y avait un canapé dans son bureau. Mais oui voilà il allait vivre dans son bureau, la bonne idée.

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