Surprise [pv hoshi]

Il était enfin sorti de cet enfer. Il avait l’impression de revivre. Un cauchemar qui avait enfin prit fin. Il n’avait d’ailleurs pas mit très longtemps à laisser derrière lui tout ce qu’il s’était passé avec son demi-frère, préférant reléguer tout ça dans un coin obscur de sa mémoire. Il avait fait l’effort de raconter tout ce qui s’était passé à Ienzo – il y aurait de toute façon était forcé s’il ne l’avait pas fait de lui-même – et avait décidé de l’oublier une bonne fois pour toute. Enfin oublier… c’est un bien grand mot. Malheureusement, on ne peut pas devenir amnésique comme ça, avec juste ce qu’on voulait. Alors non, il ne l’avait pas oublié, mais il avait simplement décidé de voir ça comme un mauvais rêve. Un mauvais souvenir lointain dont il n’était pas certain qu’il ait vraiment eu lieu. Et puis… il avait eu de quoi s’occuper. Bien évidemment, il était allé récupérer ses affaires au lycée… Bien évidemment, le directeur avait été ravi de le voir revenir comme une fleur. Et bien évidemment, il n’avait pas voulu qu’il reste. Frédérick pouvait comprendre. D’ailleurs ça ne le dérangeait pas du tout, au contraire. Ce lycée, bien qu’il lui ait apporté son lot de bon moment, en avait aussi apporté de mauvais. Et il ne se voyait plus vraiment jouer les nounous pour les enfants dans son état actuel.

Il était donc parti en emportant avec lui ses affaires cette fois. Il s’était installé dans un petit studio en ville avec son ami, qui avait aussi décidé de quitter le lycée. Même si quitter était un bien grand mot vu que Fred savait à quel point il ne mettait jamais les pieds en cours. Mais bon… il était content d’avoir quelqu’un avec lui et surtout, quelqu’un de confiance. Il en avait besoin après ce qu’il avait vécu. Même si Ienzo n’était pas toujours là, bien sûr. Il avait son travail. Ses travails maintenant. Il lui avait raconté pour William. Frédérick ne l’avait pas vu, mais étrangement, savoir qu’il n’était pas loin était… réconfortant. Il se serait cru revenu cinq ans en arrière, quand il habitait encore en France, avec… tout le monde. A une époque où tout allait et où tout était tellement simple. Il retrouvait un petit bout de ce paradis qu’il avait connu, même si le tableau s’était considérablement noirci depuis cette époque. Il avait décidé de repartir d’un bon pied.

Mais il y a des choses bien plus faciles à dire qu’à faire. Son petit séjour avec ce qui lui restait de famille avait malgré tout laissé des traces. La plus flagrante était sans doute cette peur, mué en paranoïa, que son père puisse un jour venir voir de lui-même comment et pourquoi son fils avait disparu. Il s’était mis à épier dans les journées, les reportages à la télé et même sur internet pourvoir si sa compagnie annonçait un quelconque déplacement au Japon. Même lorsqu’il sortait, il se sentait… pas observé, mais pas loin non plus. Comme si n’importe qui pouvait se tenir au détour d’une rue pour venir lui annoncer cette nouvelle. Modeste l’avait bien fait, après tout, alors pourquoi pas ?

Une peur qui ne facilitait pas sa recherche d’emploi. Il avait hésité, et hésitait encore, à faire comme Ienzo et accepté l’offre de William à travailler au Casino. Dans l’idée, c’était une bonne occasion. Dans les faits… Il savait très bien quel genre de personne ce casino attirait. Des personnes importantes, des directeurs de multinationales… Lui qui venait juste de sortir des intrigues de genre de monde n’avait pas envie de sauter dedans à point joint une nouvelle fois. Il n’avait pas envie qu’une quelconque personne le reconnaisse. Il n’y avait aucune chance bien sûr. Il avait trop changé depuis son enfance… Même en France, il lui était arrivé de faire des réceptions haut de gamme dans le cadre du club de William et il ne s’était jamais rien passer. Mais la peur est le meilleur frein, et de la peur, il en avait à revendre. Beaucoup à revendre. Du coup, il continuait à chercher. Il aurait bien aimé trouver quelque chose à faire chez lui, mais c’était compliqué, et pas vraiment bon pour lui.

Et puis, un beau jour alors qu’il trainait un lit un matin en attendant le retour d’Ienzo, il tomba par hasard sur le morceau de papier que lui avait donné Ixion. Cette adresse inconnue. Il se demandait encore qui pouvait bien habiter là-bas. Il n’était pas encore passé voir, même si la curiosité l’avait parfois travaillé. Aujourd’hui il irait. Il n’avait pas grand-chose d’autre à faire après tout. Mais ça voulait dire sortir. Donc se lever et se préparer… et préparer quelque chose à manger parce qu’Ienzo aura la dalle en rentrant du boulot avant d’aller dormir.

Ni une ni deux, il se mit au travail. Faire la cuisine, se doucher, s’habiller. Manger une fois son petit camarade rentré puis attendre qu’il dorme pour sortir. Ne pas oublier ses lunettes de soleil, il avait déjà assez de mal à récupérer avec ses yeux pour en plus aggraver les choses. Il lui arrivait même de devoir les porter à l’intérieur de plus en plus régulièrement à cause de migraines répétés par la douleur des lumières de l’appartement. Il n’avait pas encore eu l’occasion d’aller voir un oculiste, il faudrait peut-être qu’il pense sérieusement à s’en occuper. Mai sil était parti, lunette et casquette sur la tête. Oui tout à fait il est en mode incognito. Bon en fait c’est son mode normal quand il sort puisque ça lui permet d’avoir le moins de lumière possible qui lui arrive dans les yeux, mais ça l’arrangeait bien. Peut-être que comme ça, on ne le reconnaîtrait pas.

Il arriva enfin devant la porte de l’appartement. Bon, arriver devant ne lui en disait pas beaucoup plus… Il n’y avait pas de nom sur la porte, rien. Les gens pourraient au moins faire l’effort d’écrire un truc sur la sonnette, ou quoi que soit franchement. Il aurait l’air bête en sonnant s’il ne connaissait pas les personnes. Enfin, il ne voyait pas qui ça pourrait être qu’il connaissait de toute façon. Dans tous les cas, il aurait l’air con. Il rangea le papier dans sa poche pour finalement sonner à la porte. Au moins il ne serait pas venu pour rien. Il espérait juste ne pas avoir de mauvaise surprise, mais Ixion n’avait aucune raison de lui en faire, n’est-ce pas ?

Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, ben ce proverbe était assez vrai. Le psy est le plus mal soigné. Franchement être psychologue et tomber en dépression. C'était ridicule. Du moins c'est ce que pensait Shin qui ne savait franchement plus quoi faire pour aider son ami. Il n'arrivait pas à le sortir, fallait qu'il le pousse pour aller travailler. Franchement de le voir avachis toute la journée ça le rendrait presque dépressif à son tour. Comment est ce qu'il pouvait aimer un type aussi peu drôle. Il avait toujours réussi à s'amuser avec, le faire rire, le réconforter ...là il n'arrivait à rien. Ça le rendait morose de le voir comme ça sans rien pouvoir faire. Il savait exactement ce qui se passait dans la tête de son étoile, ce qu'il pensait et même quand il disait ça va bien , il savait que c'était faux. Quel mauvais acteur franchement. Il allait tellement bien qu'il avait besoin de sa drogue nuit et jour. Se réfugier dans un autre monde et ne pas affronter la réalité. Pff quel lache...mais en fait ça voulait dire...Que ce type n'avait pas de couille. Misère , homme pathétique. Son héro de toujours en prenait pour son grade. Non fallait franchement qu'il fasse quelque chose pour changer ça, pour le sortir de là, le faire redevenir son étoile.

Il avait beau savoir ce qui se passait dans sa tête...pas facile d'avoir la solution pour autant. Au début il avait tenté de lui faire oublier son amant, de prendre la place de cet amant dans ses bras. Ça avait presque marché les premiers jours...presque. Sans doute que son amant lui manquait trop, il était pas très convaincant quand il le prenait, du coup c'était pas...wahou quoi. Alors qu'avec l'homme de sa vie le sexe...mais ça devait toujours être wahou. Un truc moyen, bof... c'était pas acceptable. Du coup le blond avait renoncé. Il s'était dit ensuite que bon... fallait résoudre le vrai problème. A savoir toute la débilité qu'il y avait dans cette petite tete, ces histoires de malédiction. Même lui qui regarde énormément de film...ben il ne croit pas à ces conneries. Il aurait plus tendance à croire au destin. On n'a pas toujours un bon destin, c'est la vie. Lui même avait une destinée pourrie et puis...il faisait avec. Le blond avait donc tenté de faire comprendre au psy que c'était des idées, qu'il n'était pas malade, qu'il n'allait tuer personne et que même si il se mettait en couple son copain allait pas crever. Il ne prononçait délibérément pas le nom de Fred parce que bon... se mettre en couple ok mais avec lui.

Faut croire qu'Hoshi était vraiment amoureux...foutaise. Qu'est ce que le français avait bien pu faire pour que le japonais tombe amoureux de lui à ce point ? Lui qui refusait toute histoire d'amour, tout sentiment. Pour les refuser...Il les refusait, il était là à se faire du mal tout seul comme un con. Bon il ne savait pas ce que ressentait Fred mais il avait l'air de bien aimer Hoshi aussi. Encore que... il n'était jamais venu, n'avait jamais cherché à savoir comment aller son ex ou le récupérer ni rien. D'ailleurs il se fit la réflexion qu'il ne le voyait même plus au lycée. Il se passait des choses qu'il n'était même pas au courant. Il avait croisé Ixion une fois venu parler à Hoshi et son ami avait semblé...presque mieux...décidé à se reprendre...mais ça n'avait pas duré. Ou alors ce n'était qu'une impression. Réflexion faite il ne savait pas tout ce qui se passait et tout ce que pouvait penser Hoshi. Mais il savait une chose... peut être que...il dit bien peut être... revoir son ex lui ferait du bien. Histoire de mieux passer à autre chose peut être... sauf que l'ex en question il n'avait aucune idée d'ou il se trouvait.

Ces derniers mois avaient donc été très long. Heureusement que l'été était là. Il s'était fait une raison, il ne pouvait aider l'homme qu'il aimait alors autant profiter de la plage et des beaux mecs et le laisser tout seul à délirer. Qu'il soit làn ou pas de toute façon ça changeait rien. Il avait donc préparer un petit sac de plage avec une serviette, mis un short de bain t-shirt lunette de soleil. Il était prêt pour aller draguer. Manquait plus que ces tongs lorsqu'il entendit sonner à la porte. Sans doute le facteur...bizarre.. Le japonais alla ouvrir et resta figé à cligner des yeux en regardant...non pas le facteur. Encore plus bizarre que le facteur, le truc incroyable. Le fameux ex disparu. Y avait pas comme un problème là ? Regarde dans la rue derrière lui, pas de caméra cachée. He bien... il ne savait pas trop quoi penser, ça s'embrouillait dans sa petite tete et dire bonjour ne lui venait même pas à l'esprit.

« He purée...t'as. Mis le temps à venir. »

Ouais franchement pourquoi est ce qu'il se ramène maintenant ? Qu'est ce qu'il a foutu tous ces mois. Il est trop tard maintenant ils l'ont perdu le psy. Reste sur le pallier de la porte...trop tard peut être pas. Au fond qu'il vienne c'était mieux que de ne pas venir du tout. Tout dépendait pourquoi il venait. Refermer la porte causer sur le pallier...Le faire entrer et aller dans une autre pièce; Pas comme si l'autre loque allait bouger de son lit. Observe de haut en bas le jeune homme et se mord légèrement la lèvre. Bon euh...ne pas le faire repartir c'était bien la première chose à faire après euh...il improviserait. Mais il était pas préparé à cette visite franchement. Pourquoi personne ne l'avait avertis...enfin il voit pas qui aurait pu l'avertir mais umh grumbl. Donc primo être aimable souriant et gentil et ne pas l'agresser. Secundo....improvisation … ou d'abord savoir dans quel but il venait.

« Enfin je veux dire....c'est bien que tu sois là. Rentre. »

Ouvre un peu plus la porte en souriant. Voilà phase un terminée maintenant.... il faut du tact pour savoir le but de sa visite. Est ce qu'il vient pour enfoncer Hoshi ? Pour prendre des nouvelles ? Pour se remettre avec ? Pour redevenir pote...ou pour rien du tout...enfin non pas la dernière hypothèse. Y avait forcément un but derrière ce coup de sonnette à cette porte et pas une autre. Il venait pour voir Hoshi, la question était donc pour quoi ? Un peu le bordel dans l'appartement mais bon entre une loque et un mec bordélique....pourtant il essaie de faire de gros effort pour que l'endroit reste potable. Mais le rangement et le ménage c'est pas son truc. Déjà qu'il doit se taper le ménage des couloirs dans un lycée pourri c'est bon quoi, faut pas abuser non plus il est pas devenu la ménagère idéale.

« Je sais que tu viens pas me voir moi mais.... il dort encore alors autant prendre un café en attendant ? Tu bois du café n'est ce pas ? Il sera content de te voir, si tu savais comme tu lui manques... j'avais jamais vu ça. Tu préfères pas du jus d'orange ? Je sais pas faire le café. »

Machine à parler en route. On le changera pas; Ouais il dort....cela dit...va falloir qu'il le foute sous la douche avant que Fred le voit. Tain ça va pas être simple tout ça. Une chance que Fred ait sonné pendant qu'il était encore là parce qu'il était à deux doigts de partir. Sur que ça aurait été une catastrophe si il n'avait pas été là, il ose même pas imaginer. Un jour on le remerciera de tout ce qu'il fait, de son grand coeur et tout.

Si Shin était resté comme un imbécile à regarder la personne qui se trouvait devant la porte, ce n’était rien en comparaison du blocage de cette personne en question. Fred s’était tout simplement figé en reconnaissant la personne qui lui avait ouverte, alors qu’il s’apprêtait juste à faire demi-tour puisque ça n’avait pas l’air de répondre. Une personne qu’il n’avait pas vu depuis longtemps – chose normale puisqu’il n’est pas vraiment la personne qu’il voyait le plus en temps normal, alors en plus en étant séquestré dans une chambre d’hôtel… De tous les endroits où Ixion avait pu l’envoyer, c’était chez Shin. Pas qu’il ne l’apprécie pas, il ne le connaissait pas de toute façon. Même si l’inverse euh… Aux dernières nouvelles, il n’était pas vraiment dans ses bonnes grâces. En réalité, Shin ne pouvait pas le voir, parce qu’il était avec Hoshi à l’époque, Ixion ne pouvait pas le voir parce qu’il était le fils de son père. En fait personne ne pouvait le voir alors qu’il ne faisait rien. Bon, pour Shin il pouvait comprendre… Un minimum. En fait, une personne qui ne l’aime pas l’envoie chez une autre personne qui ne l’aime pas. Sauf que si Shin était ici, ça voulait aussi dire qui y’avait quelqu’un d’autre dans la maison et ça… C’était surtout cette idée là qui l’avait fait un peu buguer en voyant le blondinet lui ouvrir la porte. Pour un peu il se serait attendu à voir Hoshi débarquer en tenue de plage derrière son pote. Dieu merci ça n’avait pas été le cas… Puisque l’un et l’autre restaient plantés devant la porte à se regarder comme deux imbéciles.

Il a mit le temps à venir… Ca veut dire quoi ça ? Il n’était pas censé venir du tout à la base… S’il avait su où il venait de sonner il ne l’aurait sans doute pas fait. Il comprenait tout d’un coup pourquoi Ixion n’avait pas marqué de nom sur le papier. Il aurait du se méfier… Forcément, qu’est-ce que ça pouvait être d’autre ? Sans savoir ce qu’il fait, il se retrouve comme un imbécile à le suivre à l’intérieur. C’est ses pieds qui agissent tout seul et qui l’emmène à l’intérieur alors que son cerveau a complètement congelé. Bien qu’il soit là... Non ce n’était pas bien qu’il soit là. Il ne se sentait pas très bien d’ailleurs tout d’un coup, il va peut-être repartir. Ca lui apprendra à être curieux tiens. Il n’avait pas assez appris avec son demi-frère. Bon ok, son frère ne lui avait pas vraiment laissé le choix de la curiosité. Mais quand même. Il se retrouve dans la… cuisine il suppose. Comment il est arrivé là, lui ? Il enlève ses lunettes lentement, complètement paumé. S’asseoir. Il ne sait pas s’il veut un truc mais là il a besoin de s’asseoir. Enlève sa casquette juste pour se passer une main nerveuse dans les cheveux avant de la remettre.

« Je viens pour euh… En fait, je… je ne sais pas… »

Oui, oui, tout à fait, il ne sait pas pourquoi il est venu. Il observe Shin sans réagir. Du café ou du jus d’orange… Non mais il n’a pas soif en fait. Pas soif du tout. Il peut même lui faire le café s’il veut… Ah oui non il a plus à faire le café c’est vrai. Il se retient de justesse de le proposer. C’est bon Fred, ce n’est pas Modeste, t’es plus obligé de jouer les larbins, calme. Enfin, il répond quand même oui pour le jus d’orange dans un vague murmure. Il donne l’impression de débarquer complètement, il le sait bien, mais… Mais c’est un peu le cas. C’est brutal comme retour à la réalité quand même. Content de le voir… il baisse les yeux pour regarder la table. Il ne voit pas pourquoi il serait content de le voir après tout. Ca fait des mois qu’ils se sont pas vu, et avec tout ce qu’il s’est passé… il n’a pas vraiment eu le temps de se lamenter sur tout ça, c’est vrai, il ne comptait pas le faire maintenant. Ca n’empêchait pas d’avoir la douleur qui était resté.

« En fait, on… on m’a donné l’adresse, je ne savais pas que euh… que c’était toi et… qui viviez ici… »

Il n’arrive même plus à prononcer une phrase correctement, il va vraiment finir par passer pour un imbécile. Bon, ok Shin devait déjà le penser, donc au pire ce n’était pas bien grave il ne ferait qu’empirer son cas. Se relève tout d’un coup. Non mais en fait le jus d’orange il s’en passera, il va repartir. Ce n’était pas une bonne idée d’être venu. Attendre qu’il se soit remis… Il en avait de bonnes. Il ne voulait pas arriver à l’improviste, c’est promis… Ce n’était pas du tout quelque chose qui était prévu.

« Je… je ne voulais pas déranger, excuse-moi… Je ferais mieux d’y aller. »

Ne pas paniquer, ne pas paniquer. Il se répète ça en boucle dans la tête. Non mais il a un peu du mal à tenir les chocs depuis son enlèvement, il a eu ses nerfs à rude épreuve et du coup ils arrivent à supporter beaucoup moins de choses qu’avant. Il entend son cœur battre la chamade à ses oreilles. Ne pas paniquer. Il va rentrer chez lui, se recoucher et quand il se réveillera, il aura étonnement perdu ce bout de papier et l’aura complètement oublié, comme tout le reste. C’était un bon plan, non ?

C'est quoi ce guignol qui lui dit qu'il ne sait pas pour quoi il vient. Comment ça il ne sait pas einh ? C'est pas possible de pas savoir. Il se fout de sa gueule c'est ça. Le blond n'aimait pas vraiment qu'on se moque de lui. Peu de gens aiment ça d'ailleurs. Mais bon on a dit faire un effort et être gentil donc ne rien répondre. A la place vaut mieux se foutre la tete dans le frigo histoire de se rafraichir. Beurk y a des trucs moisis dans ce frigo ça donne envie de gerber. Le blond prit la bouteille de jus d'orange tout en restant silencieux. Il était tout juste ouvert donc pas de soucis normalement il ne devrait pas y avoir de truc verdatre qui flotte à la surface. Il boit rarement de l'eau et de l'alcool pas souvent vu qu'il le tient pas donc quand il vient...faut bien que y ait une bouteille de jus d'orange potable. Lui pose un verre, une paille et hop grand verre de jus d'orange; Veut des glaçons avec ? He mais en fait...il pourrait peut être se reconvertir en serveur, ça serait bien plus rigolo que de faire le ménage derrière des élèves bouseux. Il pourrait ainsi draguer les clients, tortiller ses jolies fesses et puis euh adroit comme il est...souvent casser des verres et finir par se faire virer. Mais ça pourrait être une expérience assez drôle. Il se voit bien dans le rôle. Bon il ne sait pas pourquoi il vient ok mais la suite...c'est encore plus bizarre. Se sort une clope et le regarde. Gentil Shin, gentil pour le bien de Hoshi.

« On ? Comment ça on ? Tu l'as demandé au dirlo ? Peu de gens connaissent cette adresse... tu sais il veut voir personne depuis... enfin... »

Hm bref...se gratte le menton. Il faut qu'il enjolive les choses, c'est la mort leur histoire là. Et surtout qu'il se barre pas non. Aaah ça y est. Diable il a vraiment essayé d'être gentil pourtant. Il comprend pas ce qu'il a fait de mal. Le jus d'orange était pas bon peut être. Renifle la bouteille histoire de vérifier, non ça sent le jus d'orange rien d'autre. Le regarde...ouais et puis il a pas fini son verre. Regarde vers la porte. Et si ils les enfermaient à clé tous les deux jusqu'à ce qu'ils règlent....leur problème; Bon y a que Hoshi qui a un problème il avoue mais.... rah c'est pas lui le psy, il a pas fait d'étude et il est pas conseiller conjugale. Mais c'est son dernier espoir d'aider son étoile. Essaie de réfléchir à tout allure mais quand ça panique la dedans ça donne rien de bon. Lui tend le paquet de clope, allez faut se détendre quoi.

« D'abord je vis pas ici. Ensuite t'as pas finis ton verre.... »

C'est un bon argument; Mais oui ce sont deux supers potes qui vont papoter l'air de rien en buvant un verre de jus de fruit et en fumant. Franchement une belle matinée d'été ensoleillée. Pourquoi ne pas en profiter. Se gratte le nez en pose ses fesses contre la table. Si Fred part....il va partir. Il aura vraiment rien réussi. Il sait bien qu'il est un peu con et pathétique mais il est pas méchant et il a bon fond. Peut être que Ienzo pourrait l'aider et faire mieux ? Il l'aime bien Ienzo c'est un chouette gars, et un bon coup aussi. Mais bon qu'est ce que Ienzo en aurait à foutre d'aider son pote.... c'est pas Fred qui va mal mais Hoshi. Soupire légèrement vraiment ennuyé pour le coup. Peut être qu'en parlant très très vite, y aura une phrase qui retiendra le français. Une toute petite, même un mot. N'importe quoi. Et si il se mettait à genoux ? Voilà il le supplie de rester, bonne idée ça. Se plante devant Fred et le regarde droit dans les yeux. Ouh ce qu'il est grand... il est obligé de lever les yeux c'est.... il aime pas lever les yeux, ou sont ses talons diable ! Il est entrain de tenter le chibbi regard si si même si ça se voit pas forcément et qu'on se demande juste ce qui lui prend.

« Je sais que tu m'aimes pas et je suis pas là pour te faire la misère. Moi je veux juste le bien de mon pote, et toi aussi je suis sur même si tu lui en veux. Faut que tu lui pardonnes. Il t'a quitté parce qu'il t'aimait..et il t'aime encore. Alors steuplait... je suis sur que t'es pas venu pour rien, repart pas sans...sans savoir...tout ça... »

Mon dieu il se sent mal...il va défaillir là. Il vient de dire à voix haute que l'homme qu'il aime....ne l'aime pas lui mais..est amoureux de ce type. C'est horrible à dire ce truc. S'écarte d'un pas et va ouvrir la fenetre. Respirer pfou, ce qu'il fait chaud. Si Fred est venu pour rien c'est qu'il aime pas Hoshi..si il l'aime pas...pas sur que ça lui fasse quelque chose de savoir ça. Mais quoi de toute façon il pouvait pas dire que son ex le détestait c'était pas vrai. Se mord la lèvre en regardant la rue. En fait ça le rend triste... c'est pas l'état d'Hoshi qui va le déprimer, mais le savoir capable d'aimer quelqu'un à ce point. Chez une autre personne il trouverait ça très mignon mais là...non il trouve pas ça mignon du tout du tout. Peut être que...le pote de Fred voudra bien de lui, il pourra le consoler et tout. Quoi que non...il est pas riche ça donnerait pas grand chose.

« Il fait...chaud non ? »

Au moins on peut pas douter de sa sincérité. Il ment comme il respire mais alors quand il s'agite d'être honnête ça lui donne des envies de s'évanouir. C'est très gênant quoi d'être sincère comme ça. Il ferait mieux de le balader en lui raconter une jolie histoire de oui oui au pays des petits poneys rose avec des arcs en ciel. Au moins même si le jeune homme s'en va...il saura la vérité. Qu'il y croit ou non ça c'est une autre histoire mais il n'a pas été largué pour un autre. Remarque que la première version paraît quand même plus crédible que celle d'être quitté par amour mais bon... faut voir le coté romantique de la chose, c'était un beau sacrifice même si douloureux.

Oui il se doutait bien que cette histoire d’adresse et de visite alors qu’il ne savait pas qui habitait ici ne tenait pas debout. Pourtant, il ne put s’empêcher d’être surpris lorsque Shin lui demanda s’il était allé demander l’adresse au directeur. A vrai dire, même lorsqu’il n’avait pas encore eu tous ses problèmes, ce genre de truc ne lui était même pas passer par la tête. En même temps, il se voyait mal débarquer chez Hoshi alors qu’il s’était remis avec quelqu’un. Et si tant est qu’il soit allé demander l’adresse au directeur, il ne savait s’il aurait été content ou déçu de savoir qu’Hoshi ne l’avait jamais emmené chez lui. Sans doute la deuxième possibilité. Enfin, les choses avaient bien changées depuis cet… incident, et aujourd’hui, il s’en fichait un peu, il y avait des choses bien plus grave dans le monde après tout. Et puis, il n’était pas certain que le directeur accepte de lui donner l’adresse, il n’était pas vraiment dans ses bonne grâce… Surtout depuis sa disparition de plusieurs mois. Il n’avait pas tardé à le remplacer, pour ce qu’il faisait de travail de toute façon Ce n’était pas bien compliqué de trouver quelqu’un de plus efficace que lui. Il secoua brièvement la tête en signe de négation.

« Non… Non je ne l’ai demandé à personne c’est… » Il se tut quelques instants, hésitant sur le fait de dire s’il s’agissait d’Ixion ou pas qui lui avait donné l’adresse. « C’est Ixion qui me l’a… donné sans dire qui habitait ici. »

Et il n’a pas été lui demander, c’est totalement faux La preuve, il était surpris de tomber sur Shin et Hoshi. Et là, il prie intérieurement pour qu’il ne lui demande pas pourquoi Ixion et lui se voyait, ni pourquoi ou comment il lui avait refilé cette adresse. Même s’il pouvait toujours mentir il aimerait bien… il aimerait bien que ce qu’il s’est passé reste entre lui et le russe. Il ne pense pas qu’Ixion s’amuse à ébruiter ça de son coté de toute façon, mais bon, on ne sait jamais, n’est-ce pas ? Quitte à ce que ça se sache, il aimerait bien que ça se fasse le plus tard possible. Voir que ça ne se fasse pas du tout. Ienzo était au courant, c’était déjà bien assez comme ça. Le petit français avait d’ailleurs bien d’autres choses à traiter de son coté pour lui ficher un peu la paix.

Lui, il allait juste se faire la malle et rentrer chez-lui ni vu ni connu. Hop, personne ne sait qu’il est passé ici, Shin sera gentil de l’oublier, ça ne devrait pas lui poser de gros problèmes de toute façon, hein ? Enfin, ça, bien sûr, c’est dans la théorie… parce que dans la pratique, à peine a-t-il fait deux pas que Shin est venu se planter devant lui pour lui couper la route. Par réflexe, le français esquisse un mouvement de recul, pré requis indispensable vers une fuite inopportune. Un coup d’œil rapide à la fenêtre de la cuisine avant de reposer son regard sur Shin, à moitié affolé. Il ne veut pas se pousser ? Il n’a pas spécialement envie de passer par la fenêtre, ça va faire un tantinet bizarre pour les gens dans la rue. Il se force à rester calme en écoutant Shin parler, se disant quand même dans un coin de sa tête que son séjour avec Modeste lui aura fait avoir des réflexes un peu bizarre… S’enfuir par la fenêtre, il a vraiment pensé ça ? Il devient fou en fait. Il est devenu fou. S’il commence à réagir comme ça dès que quelque chose de l’ordinaire, il va mal finir.

Mais ce que raconte le japonais a au moins la bonne idée de le calmer. Enfin, de le calmer… De faire en sorte de lui faire retrouver un minimum ses idées. Il le regarde aller jusqu’à la fenêtre sans vraiment savoir quoi faire ou quoi dire. C’est drôle comme Shin… Lui rappelle soudainement Ienzo à l’époque où ils habitaient en France. Au final, les deux se ressemblent peut-être un peu plus que ce qu’il aurait pensé à la base. Et étrangement, avoir cette image des deux personnes qui se superposent dans sa tête le calme. Sans doute parce que Ienzo est la seule personne face à qui dans ce genre de situation, il peut être tout à f ait calme alors… Se retrouver face à quelqu’un qui lui ressemble, ça aide. Il a un peu comme un élan de compassion pour Shin, en réalité. Il s’avance à coté de lui pour poser une main amicale sur son épaule. Il va faire un effort et pas s’enfuir en courant, ça lui demande beaucoup mine de rien.

« Je ne lui en veux pas tu sais ? Et puis, ne dis pas que je ne t’aime pas. C’est juste qu’on ne se connait pas et qu’on soit parti en mauvais terme. Et puis, c’est plutôt toi qui a des raisons de ne pas m’aimer, non ? Une clope ? »

Il est sympa franchement, il va même jusqu’à lui proposer une de ses cigarette alors qu’il se sort son paquet, c’est génial, non ? Bien parce qu’il lui en a offert une un peu plus tôt, histoire de renvoyer l’ascenseur. Non mas il peut comprendre un peu comment se sent Shin… il a déjà été dans la même situation, à quelques détail près il y a… longtemps. Et même pas si longtemps que ça quand Hoshi lui a annoncé leur rupture. C’est jamais un sentiment très agréable alors il évite d’enfoncer le couteau dans la plaie. Ce n’est pas de la pitié juste… de la compassion, c’est différent. Après tout, on est tous dans le même bateau alors autant s’entraider, ce n’est pas ça qu’il faut dire ? Même si Fred ne croit plus trop à ce genre de conneries, au moins il n’aura pas de remords par la suite à avoir essayé. Parfois on arrive à des résultats étranges. Il suffit de voir comment avait réagi Ixion, au final. Il s’accoude au rebord de la fenêtre tout en s’allumant sa clope, observant l’extérieur qui lui nique littéralement les yeux, mais on s’en fout, un peu plu sou un peu moins, ça lui changera pas la vie – sauf le jour où il deviendra complètement aveugle bien sûr.

« Je ne sais pas quoi te répondre, tu sais… »

Il lui aurait avoué ça il y a des mois, quand il se lamentait encore… Sans doute aurait-il plus réagit qu’aujourd’hui. Pourtant… Pourtant ça lui fait quelque chose mais… peut-être parce que les choses sont justement plus distantes, moins près… il arrive à prendre le temps de réfléchir à tout ça et à avoir du recul. Même si ça ne l’avance pas à grand-chose… Après tout, ce n’est pas lui qui est parti. Il n’est pas du genre à courir après les gens, il respecte leur décision. Si Hoshi pense que c’était mieux comme ça… Qui était-il donc pour lui dire qu’il n’était pas dans le vrai ? Il avait beau dire, il ne le connaissait pas plus que ça. Il avait pensé le connaître à un moment et puis en fait… non.

« Si tu penses que ça peut le faire aller mieux, je peux aller le voir. Mais je… ne suis pas convaincu… »

Aussi bien pour lui que pour Hoshi, il n’est pas sûr du tout que ça soit une bonne chose d’aller le voir. Mais bon après tout c’est Shin le spécialiste, non ? Qu’est-ce qu’il pourrait faire ou dire ? Soupir longuement en jetant sa clope par la fenêtre pour la regarder s’écraser sur le trottoir. Non vraiment toute cette histoire… ca s’embrouille trop dans sa tête.

« Parce que ce type est encore sur cette ile ? Non pardon...mais attend...depuis quand tu fréquentes un rasoir pareil ? C'est quoi c't'histoire là. »

Fixe Fred...non ...il a loupé un méga épisode là. Qu'est ce que Ixion le type le plus chiant au monde vient faire dans la conversation. Et d'ou ce qu'il connait l'adresse d'Hoshi et qu'il la donne au premier inconnu venu... enfin pas un inconnu mais quand même. De ses souvenirs le russe ne se mêlait jamais des affaires des autres. C'est bizarre de donner une adresse et en plus sans préciser qui. Alors il devait être au courant de l'histoire de Fred et Hoshi mais...jusqu'à quel point ? Il est sur d'une chose c'est pas lui qui a laché la moindre information au russe. Le français grand copain avec le russe ? Non ça cloche.... enfin il voit pas... pourquoi pas après tout. Peut être que...Oh mon dieu. Le français à remplacé Hoshi par le russe c'est ça ? Cligne des yeux. Mais quel horrible choix, franchement il sait qu'Hoshi l'a largué d'une manière bon... mais est ce que pour autant fallait qu'il aille pécher un mec aussi naze à la place ? Franchement là tout de suite si il devait choisir entre retourner avec son ex ou rester avec le russe...il allait choisir Hoshi einh ? La question se posait même pas. Il veut même pas imaginer quoi...Ixion...sérieusement...ça le choque grave. Il évitera de dire ça à son étoile, inutile de l'enfoncer encore plus. Surtout que d'après ses souvenirs il aimait bien le russe. On est toujours trahi par ses propres amis. Ça été prouvé des millions de fois. L'histoire de la femme qui se barre avec le meilleur pote, qui ne l'a jamais entendu ? Bon dans leur cas...il risquait pas de se barrer avec Fred, y avait zéro risque.

« Clairement ouais je t'aime pas. »

Autant être franc, accepte la clope./ C'est bien pour ça que y a aucun risque qu'il tente de se taper le Fredou. Il reste choqué quand même de ce qu'il vient d'apprendre. Ça va être encore plus chaud que prévu pour que le français retourne avec son ex. Franchement on lui facilite vraiment pas la tache. Si il croise le russe il le tape, foi de Shin. Tire sur la clope, oui voilà nicotine ça fait du bien. Son petit coeur en a pris un coup quoi. Observe le français. Oui bon dire qu'il ne l'aime pas n'est peut être pas la chose à dire mais il est du genre franc. C'est comme ça. Ou peut être du genre à ne pas réfléchir avant de parler du coup la vérité sort quasiment toujours de sa bouche. Quasiment parce qu'il sait aussi très bien inventer et dire n'importe quoi aux gens mais bon...tout dépend des circonstances.

« Je t'aime pas parce que... il est tombé amoureux de toi. Ça serait toi ou un autre que ça serait pareil. Ça me fait chier mais bon. »

Qu'est ce qu'il peut y faire franchement ? La vie est cruelle c'est comme ça. Il pourrait bien sur en profiter pour les séparer encore plus. Il connait l'excuse d'Hoshi pour avoir largué Fred. Il pourrait dire que son étoile n'est pas là mais entrain de s'éclater au lit avec son nouveau mec mais bon.... avec tous ses mois passés maintenant... il préfère penser au bien d'Hoshi plutôt qu'à ses intérets personnels. Sans aucun doute que si il avait croisé le français des mois plus tot il lui aurait raconté de la merde, beaucoup de merde. Aurevoir Fred, adieu et définitivement et tout ça avec un grand sourire. Finalement c'est pas plus mal qu'il se présente qu'aujourd'hui à la porte. Ça le dégoute franchement toute cette histoire mais c'est comme ça. On choisit pas qui on aime après tout n'est ce pas ? Soupire légèrement, aller le voir....le laisser repartir. Dans le fond ce qu'il pense.... normal qu'il connaisse Hoshi mieux que Fred il a passé tellement d'année avec.

« En fait ça dépend....tu crois au malédiction ? »

Le monsieur ferait mieux de s'asseoit parce que c'est une très longue histoire qu'il va lui raconter. Finit sa clope et s'en ressort une de son propre paquet qu'il tend à Fred. Il cause à un mec qu'il aime pas, c'est fou ça. Bah c'est pas vraiment qu'il ne l'aime pas mais bon... juste que il aimerait être à sa place et qu'il est jaloux. Et si il se déguisait en Fred ? Shooté comme il est son pote si ça se trouve ne verrait pas la différence et olé ça partirait comme sur des roulettes avec du sexe intense et umh bref...ahem. Il fantasme sur des trucs bizarre , ouais il serait prêt à tout pour avoir la place numéro 1, même une opération de chirurgie esthétique pour changer d'apparence si il n'y a que ça mais bon. Bon la question c'est peut être celle de savoir si il aime encore son ex ou si il est à fond sur son nouveau copain. M'enfin...il préfère pas savoir, et puis histoire de pas perdre trop de temps il enchaine sur le sujet. Les fantômes tout ça mais oui ça existe bien évidemment, sinon pourquoi on écrirait des histoires la dessus einh ?

« Parce que tu vois il t'a quitté à cause d'une prétendu malédiction. Il fait ça avec tous ses mecs sauf que d'habitude il s'en remet et passe à autre chose parce qu'il n'y était pas attaché. Il n'était pas tombé amoureux depuis très...très longtemps. Mais si tu crois au malédiction...alors tu vas repartir sans le voir pour ne pas provoquer le mauvais sort.

C'est complètement débile, au départ ça m'arrangeait qu'il croit à ce genre de truc parce que je le récupérais après chacun de ses mecs...aujourd'hui je regrette de l'avoir poussé à croire des débilités pareilles. »

La connerie entraine la connerie. Shin n'y a jamais cru mais c'est vrai que jusqu'à présent ça avait bien arrangé ses affaires. Il avoue qu'il est à fond sur Hoshi, il avoue. Mais hum...il avoue aussi qu'Hoshi ne l'aime pas et ne l'aimera...sans doute jamais. Enfin si il pouvait ne pas trop avouer ça histoire de garder un mince espoir. L'espoir fait vivre comme on dit et ce Fred là il va casser tous ses espoirs ><. Pourquoi Hoshi l'a dans la peau à ce point ? Parce qu'il baise mieux que lui. Observe le français en se demandant franchement ce qu'il pouvait avoir de plus. Un beau physique ? Drôle ? Non mais tout ça il 'la aussi lui, non ?

« Je ne le fréquentes pas… Il m’a juste… donné un coup de main pour… Un problème que j’ai eu ces dernières semaines. »

Et il en a profité juste pour lui donner son adresse. Non mais qu’il le regarde pas comme ça, il lui avait rien demandé à Ixion. Enfin si, il lui avait demandé des trucs, mais du tout dans ce domaine là. Et puis il fait chier Shin, pourquoi il a à se justifier devant lui ? Il la eu, il l’a eu, c’est tout… En même temps, vu sa tête quand il a ouvert la porte, il s’attendait vraiment pas à tomber sur eux. Fallait être logique… Pourquoi il serait passé voir Hoshi alors qu’il le croyait en train de vivre une belle histoire avec un autre ? Ca n’avait aucun sens. Il est peut-être masochiste mais pas à ce point là quand même, y’a des limites. Puis sortir avec Ixion beuh… Pas vraiment son style de vie, il est désolé. Quoi que finalement, après tout ça, rester en ermite chez soi rester un choix de vie tout à fait compréhensible. Pas de mauvaises rencontres, pas de mauvaises surprises. La vie parfaite quoi. Même si on s’emmerde un peu c’est le moins qu’on puisse dire. Enfin, tout ça pour dire qu’Ixion l’a sorti d’une grosse merde dans laquelle ils ‘était fourré et que non il ne sort pas avec le russe, il laisse ça à Ienzo si ça l’amuse mais c’est bien tout.

Et puis bon… La réponse de Shin ne le surprend pas. C’est amusant comment sont faits les gens parfois. Il se contente de fumer sa clope en regardant par la fenêtre, remettant ses lunettes de soleil finalement. Quitte à rester à la lumière… Il n’a pas envie d’attraper une migraine encore plus grosse que ce qu’il a déjà actuellement. Trop d’informations trop de… de tout. Il ne peut s’empêcher de rire malgré tout à l’aveu de Shin. Oh, pas méchamment, mais… C’est quand même dingue. Au final, il a presque la même façon de penser que le petit français. Même si leurs styles de vie sont différents et qu’ils ont fait des choix différents… Il suppose que c’est la même chose. Plus ou moins tout du moins.

« Toi et Ienzo, vous faites vraiment la paire… Je comprends mieux qu’il t’apprécie. »

Sans doute ce qu’on appelle la solidarité. Les gens qui vivent des histoires similaire et qui du coup se créer… Il n’irait pas jusqu’à dire un lien, mais une sorte de connivence qui les rapproche. Un même vécu, une même expérience. Une même personne qu’on aime mais qui ne vous aime pas en retour. Il les imaginait bien comploter pour les faire casser, Hoshi et lui, tiens. Enfin, ils n’auront pas vraiment eu besoin d‘eux pour en arriver là finalement. Et puis, on ne choisit pas de qui on tombe amoureux. Il continue à écouter Shin tout en se perdant dans ses pensées. L’amour c’était… quelque chose de douloureux. On a beau le savoir, on n’est jamais vraiment préparer à ce genre de chose. En fonction de la personne, y’a plus ou moins de bonheur, plus ou moins de malheur. Il avait du aimer beaucoup Hoshi… Il avait été très mal après leurs ruptures. Aujourd’hui… Il avait encore mal, mais d’autres choses étaient venues remplacer cette douleur et occuper son esprit. Et il était bien plus occupé à jouer les paranoïaques qu’à se lamenter sur sa rupture. Ce n’était pas pour autant qu’il ne ressentait rien… Au contraire, ça lui permettait même d’écouter Shin alors que quelques mois plus tôt, il aurait simplement tourné les talons en faisant la sourde oreille.

« Les malédictions… »

Est-ce qu’il y croit ? Bonne question. Il croit au Destin pourri qui poursuit quelqu’un jusqu’à sa mort, ouais. D’ailleurs il trouvait qu’il imageait bien cet exemple, avec sa poisse… Tomber sur son demi-frère après des années de silence. Vraiment génial. Non mais sinon les malédictions en elle-même… il n’y croyait pas vraiment. Bon, peut-être, quand son ancien amant était mort, lorsqu’il habitait encore Paris, il avait eu une période comme ça… Mais c’était passé. Il avait grandi, sans doute. Après tout, c’était une fin qui coulait de source… C’était un criminel, drogué, dangereux d’après les dires d’Ienzo, même si lui-même n’avait jamais vraiment vu le danger. L’amour est aveugle comme on dit… Pourtant Dieu sait qu’il en avait bavé et que la vie était loin d’être simple. Mais il l’aimait… Même à l’époque, personne n’avait compris pourquoi il s’acharnait à vouloir restait avec lui. Enfin… Les choses avaient durées le temps qu’elles avaient durées… Se souvenir de cette époque restait horriblement douloureux qu’il puisse se dire ou se passer.

« Non je n’y crois pas. »

Après… Il ne voit pas ce qu’il peut y faire. Si Shin n’a pas réussi à convaincre Hoshi, il ne voit pas pourquoi lui il y arriverait. C’est une question de mental, on y croit ou non… On ne peut pas changer ce que croient les gens. Il faut réussir à passer au-dessus. Il veut bien l’aider pour ça, par contre, si Hoshi veut bien le voir. Soupir et jette à nouveau sa clope par la fenêtre. Oups quelqu’un qui passe. Non, il ne vise pas encore les gens, il n’est pas méchant à ce point là. Se décale un peu de la fenêtre pour que le gars ne le voit pas. Pas la peine de rajouter un scandale et y’a des gens cons parfois, faudrait pas qu’il vienne sonner à la porte quoi. Il n’a pas vraiment besoin de ça.

« S’il y croit réellement, je ne pourrais pas le changer non plus, tu sais ? Je peux essayer… »

Mais il ne fera pas des miracles. Il n’a jamais fait de miracle, au contraire il attire plutôt les catastrophes. Un miracle qu’il soit encore là par contre, on peut voir les choses de cet angle là… Même si ça n’avance à rien. De toute façon il ne croit pas au miracle non plus, c’est que des conneries ce genre de choses.

En plus il ose nier sa relation avec le russe ? Non mais faut pas avoir honte chacun ses gouts après tout einh. Si il veut se taper un frigide...libre à lui. Niveau sexe ça doit pas être top n'empêche de coucher avec un glaçon...lui ça le ferait franchement pas bander. Il veut bien être au taquet , passer des heures à faire des préliminaires mais si l'autre reste de marbre....ouais bof quoi. Mais peut être qu'au lit le russe est très différent, qui sait après tout... il avoue qu'il n'en sait rien. Hao n'en disait pas de mal c'est vrai...par la suite...il n'a pas eu beaucoup de commérage sur ce mec. En même temps faut dire qu'à part avec son ex...est ce qu'il a seulement eu une autre aventure depuis ? A part sa main ça va de sois. Il est est même pas certain, ferait mieux de se faire enfermer dans un monastère puis voilà. Ok peut être qu'il est méchant en pensant ça mais c'est parce qu'il n'a jamais réussi avec lui à quoi que se soit. Il aime pas les gens qui lui résiste et qui sont sans humour, pas drôle du tout. Même pour le taquiner il pouvait pas le tripoter sans se prendre un regard tellement noir... puis les russes c'est des mafieux, pas envie de finir la tete dans un sac poubelle le corps autre part. On sait jamais. Il a vu des films il sait de quoi sont capables les russes , tout à fait. Mais bref ça n'était pas l'affaire présente, il s'en foutait un peu des affaires de l'autre glaçon.

« Bien bien.. »

C'est vrai Ienzo et lui...il était si mignon ce garçon. Rêvasse un moment en resongeant aux moments passés ensemble. Léger sourire sur les lèvres. C'est vrai que... ils étaient semblable sur quelques points mais pas tous. Hoshi et Fred seraient encore ensemble qu'il essayerait d'entrainer le petit français dans ses plans pour les faire casser. Non franchement il le quiphait bien mais de là à sortir avec...bah l'amitié et l'amour sont deux choses différentes. Même si coucher avec ses potes ça le dérangeait pas , loin de là parce que bon lui et le sexe c'est une grande histoire mais...il n'avait pas ce genre de sentiment. De toute façon il préférait les vieux, et il voulait se faire entretenir. Ienzo ne correspondait donc pas du tout. Mais de toute façon, le copain de Fred... ce n'était pas le sujet non plus aussi ne répondit il rien à sa phrase se contentant d'y sourire, un sourire qui voulait tout dire. Lui aussi l'appréciait beaucoup. Y a au moins un truc de réciproque dans sa vie, si c'est pas l'amour c'est l'amitié et puis voilà. Mais Fred avait raison.... il ne pourrait pas changer les croyances d'Hoshi, c'est pas comme si il détenait la parole sacrée. Il allait pas dire à son ex que les malédictions n'existent pas et paf l'ex en question se dire..ah bah ou en fait tiens.

« Hm...j'aime pas dire aux gens qu'ils ont raison. »

Se pince les lèvres tout en réfléchissant. Cette stupide histoire.... franchement... c'est con de ruiner une belle histoire d'amour à cause d'une soit disant malédiction qui n'existait pas. Plus con on meurt. Tapote un peu sur la table du bout des doigts. La réflexion chez lui ça prenait du temps. Il eut soudain l'idée lumineuse....mais ça incluait que son interlocuteur adhère à cent pour cent. Regarde le français de haut en bas, mais oui oui oui, ça pourrait franchement le faire. Lui fait son plus beau sourire colgate. Un autre petit verre de jus d'orange ? Un croissant ? Une clope ? Il est gentil Shinou, trèèès gentil.

« C'est hyper faciiiile. Il suffit de vaincre la malédiction. Ainsi il verra que c'était pas fondé. Je suis sur que t'as des couilles alors je t'explique. Tu l'aimes encore einh ? Alors remets toi avec même si il veut pas et essaie de pas crever dans les deux semaines soit mignon, sinon tu vas tout foutre en l'air. Il finira par comprendre qu'il n'apporte pas la mort aux gens qu'il aime. »

La preuve le blond était toujours vivant..enfin peut être qu'en fait Hoshi ne l'aimait même pas un tout petit peu c'était pour ça. Oui en fait il avait juste pitié du blond pour ça qu'il l'avait toujours à ses côtés hahaha....non c'est horrible de penser ça. Bien sur qu'Hoshi l'aime même si c'est pas en amour >< Entend du bruit dans la pièce à côté et fait signe au français de se taire en posant un doigt sur ses lèvres. Faudrait pas que son étoile entende son plan ingénieuux. Ah non non. Oui il trouve ça ingénieux lui et tellement simple. Bon il a pas l'air de vraiment se lever, pousse Fred avec douceur dans la pièce à côté, vas y mon grand c'est à toi de jouer moi je me barre à la plage. Quoi que...il ferait peut être bien de rester surveiller... on sait jamais doué comme ils sont >< Bon son pote lui en voudra surement parce qu'il doit pas être...beau à voir, pas très présentable. Mais ça lui apprendra aussi à se laisser aller. Même si Fred repart illico ça le forcera à se reprendre en main dans l'espoir que son ex repasse... faut toujours être au taquet. Le blond il sort jamais sans sa panoplie, dès fois qu'il recontrerait l'amour de sa vie he. Ça peut arrive rn'importe quand à n'importe quel moment. Toujours être prêt.

« Vas y..à toi de jouer. Et soit gentil einh ! »

Referme la porte derrière Fred et colle son oreille contre pour écouter. On le changera pas. Mais oui lala il est parti se baigner voyons. Il les laisse dans l'intimité. Peuvent même baiser...quoi que...non il veut pas entendre des gémissements, y a des limites au supportable quand même. Il veut bien les faire se remettre ensemble mais à la condition de pas avoir de roulage de pelle et autre sous ses yeux.

Il regarda Shin réfléchir sans piper un seul mot. Après tout, s’il y avait bien une personne dans cette histoire pour avoir une idée un peu plausible, c’était Shin… Enfin il l’espérait, parce que ce n’était pas lui qui aurait une idée de génie, dans tous les cas. Il profita donc de ce moment de réflexion pour se sortir une nouvelle cigarette… Qui lui échappa des mains lorsque le petit blondinet commença à lui réciter son plan. IL glissa d’entre ses doigts, s’échappant entre son index et son majeur pour tomber sur le sol dans un très maigre bruit étouffé. Bouche-bé, Fred n’osa ni bouger ni dire la moindre chose que Shin était déjà en train de le pousser un peu plus avant dans l’appartement. Oulla, Oulla, il ne faut pas aller aussi vite, sa petite tête de français ne vas réussir à tout gérer à la fois. Enfin, il arrive à se bloquer un peu avant qu’il ne l’envoi littéralement à travers la porte.

« Euh Shin, je… Je ne suis pas sûr que ça soit une très bonne idée… »

Mais visiblement, son hôte ne l’entendait pas de cette oreille là. Sans demander son reste, il se retrouva dans la chambre d’Hoshi… Enfin il croyait parce qu’il faisait tellement sombre qu’il n’y voyait pas grand-chose. Et c’était quoi cette odeur de chacal mort franchement ? Personne n’aère jamais ici ? Pas que l’obscurité le dérange, bien au contraire, ses yeux lui disait merci – quoi qu’avec les lunettes de soleil il y voit encore moins quelque chose, obligé de les enlever pour les caler sur sa tête. Il retint un soupir. Shin n’aurait pas pu attendre, non ? Il n’était pas prêt dans sa tête à affronter Hoshi. Même si euh… Il n’avait pas l’air de s’être rendu compte que quelqu’un était entré. Il pouvait toujours essayer de repartir inaperçu, non ? Quoi que Shin pourrait le renvoyer de force si ça se trouve… Il n’avait pas non plus envie de se battre avec lui. Il n’avait pas envie de se battre tout court. Pourquoi il ne s’était pas enfui quand il en avait l’occasion ? Il aurait du en profiter tout à l’heure, plutôt que de se laisser entraîner par les évènements. Il devrait le savoir, depuis le temps, que ça n’entrainais rien de bon. Puis maintenant qu’il était là…

Avançant un peu à tâtons, puisqu’il ne connaissait pas la pièce, il s’avança dans la chambre, essayant de se frayer un chemin jusqu’à la fenêtre. Il buta dans quelques trucs sur le sol, incapable de dire de quoi il s’agissait – tant qu’il évite d’éventuelles aiguilles il n’y avait rien de bien grave après tout, avant de finalement réussir à atteindre son objectif. Il ouvrit la fenêtre pour pouvoir ensuite ouvrir le volet. Un peu de lumière et un peu d’air, que diable ! On étouffait vraiment dans cette pièce. Quoi qu’après mûres réflexion, il aurait peut-être préféré laisser le volet fermé. La chambre était devenue un bordel pas possible, des affaires partout. Il aurait bien était incapable de distinguer ce qui était propre ou non… Et il n’était pas sûr que le propriétaire des lieux en sache plus que lui. Allongé dans son lit – quoi qu’allongé n’était pas vraiment le mot exacte non plus mais plutôt… gisant dans son lit – Hoshi avait l’air… En fait il aurait bien était incapable de dire à quoi il ressemblait, pour la simple et bonne raison qu’il ne ressemblait tout simplement, à rien. Les traits tirés, le visage vide… Fred sentit son cœur se serrer à cette vision. Prenant son courage à deux mains, il vint s’asseoir au bord du lit, incapable de détacher ses yeux de son visage.

« Hey… »

Doucement, il vint glisser un doigt sur sa joue. Pourquoi Shin l’avait envoyé ici, il n’était même pas sûr qu’Hoshi soit capable de le voir ou de l’entendre. C’était... douloureux de le voir comme ça. Aussi bien parce qu’il n’aimait pas le savoir mal que parce que ça lui rappelait de nombreux souvenirs très désagréable. Il soupira une nouvelle fois. Il était censé dire, ou faire quoi ? Il n’avait jamais été fait pour remonter le moral aux gens… Surtout des gens qu’il aimait et qui allait très mal. Il retira sa main, restant assis sur le bord du lit et finit malgré tout par détourner les yeux, balayant la chambre du regard. On voyait les pieds de Shin sous l’espace de la porte, il était loin d’être discret. Enfin, il sera bien déçu… On finit toujours par crever un jour ou un autre, alors de toute façon même s’il se remet avec ça ne changera rien, non ?

La lumière lui brula les yeux. Assoupit dans sa couette il somnolait lorsqu'un rayon éclaira brutalement son visage. La lumière du jour le réveilla instantanément. Insupportable lumière. Le jeune homme s'enfouit un peu plus dans sa couette en grognant. Il ne savait pas quel temps il faisait, ni quel jour on était et encore moins quelle heure. Il ne savait qu'une chose, il ne voulait pas qu'on ouvre le volet, ni qu'on le réveille. Il était bien là dans cet état second, ni complètement endormi ni complètement réveillé. Il n'avait pas entendu frapper à la porte d'entrée, ni la conversation de l'autre côté de sa porte. Il était dans un autre monde...jusqu'à ce qu'on vienne le déranger. Pourquoi diable venait on l'emmerder alors qu'il ne demandait rien à personne. Comme les gamins qui ne voulaient pas se lever il faillit se foutre la tete sous l'oreiller en grognant des non non non. Mais il n'en fit rien gardant les yeux fermés pour ne pas avoir la lumière en pleine gueule. Il n'avait pas vu le jour depuis longtemps, ses yeux n'y étaient plus habitués. Il y avait quelqu'un dans la pièce...oui forcément les volets ne s'étaient pas ouvert tout seul. A moins qu'un cambrioleur ou une tempête m'enfin...non c'était pas très crédible. C'était sûrement son colocataire, il était devenu vraiment ennuyant y a pas à dire.

« Shin pt'ain... dégage je veux pas te voir. »

Ni lui ni..... la voix n'était pas celle du blondinet. Il mit un moment à analyser cette voix que pourtant il connaissait...avait connu. Il fronça un peu les sourcils les yeux toujours fermés. Une caresse sur sa joue. Non il n'hallucinait pas dès le matin, il n'avait encore rien pris et puis il ne pouvait pas inventer cette lumière soudaine dans la pièce. Par contre la personne.... entrouvre un oeil très lentement pour se laisser le temps de s'habituer peu à peu à cet éclat. Il découvrit ainsi devant lui un homme, un visage.... bien sur qu'il le connaissait et qu'il le reconnaissait. Comment aurait il pu l'oublier alors qu'il ne se passait pas une journée sans qu'il ne pense à lui. Sans doute dans ses rêves ou ses délires il avait...oui il avait rêvé maintes et maintes fois le revoir devant lui, mais jamais rien de réel. Il avait imaginé comment ça se passerait, ce qu'il dirait le jour ou il le reverrait...mais pas de cette manière dans tous les cas. Il n'était pas préparé psychologiquement et plutôt pris au dépourvu. Hoshi finit par ouvrir complètement les yeux pour observer la personne en face de lui, son ex amant. Il le vit détourner les yeux. Oui euh... mais comment et pourquoi il était là comme ça, tel un fantome qui surgit de nul part. Ça se bousculait dans son esprit.

« Fred... »

Un nom, un soulagement de le voir. Oui c'était bien lui, il ne rêvait pas. Il en était sur, dans ses rêves d'abord il se sentait bien et ensuite ça se passait beaucoup mieux que ça. Il n'y avait pas ce petit malaise. Il sentit son coeur se serrer. Non il ne comprenait vraiment pas ce qu'il faisait là. Et oui il était capable de voir et d'entendre il n'était pas encore devenu euh... hum. Mon dieu mais oui dans quel état était il lui. Il tira soudainement un peu plus la couette comme pour se cacher. Son amant ne supportait même pas sa vue... pour détourner les yeux ainsi de lui. Le soulagement ou la joie de le revoir fit place à un autre sentiment, la honte, être vu ainsi. Mais qui avait osé le laisser entrer dans sa chambre. Il n'était pas venu tout seul c'était pas possible. Il aurait frappé et puis il n'avait pas les clés de la porte...ni l'adresse..si ?

« Je ne voulais pas que tu me vois ainsi. »

Lui offrir un tel spectacle. Non mais franchement. Pourtant il était vraiment heureux de le voir, son coeur l'était du moins. Mais son cerveau...sa raison lui disait qu'il ne devait pas. Il devait vite le renvoyer en trouvant une excuse. Quoi que.... vu qu'il ne sortait plus avec le voir... il pouvait bien non ? Ça ne le mettrait pas en danger. Peut être que si, il ne savait pas...ne voulait pas prendre de risque. M'enfin après tous ces mois vide, sans lui...il se sentait incapable de se lever pour le foutre à la porte. D'ailleurs incapable de se lever quelle qu'en soit la raison mais ça bon.... se mord légèrement la lèvre. Il avait écouté sa raison en le quittant mais là il s'en sentait bien incapable, qu'elle aille se faire foutre. Et puis c'était juste...prendre des nouvelles peut être, rien de mal. Non en fait il ne savait pas trop pourquoi il était là. Mais c'était surement ça...prendre des nouvelles. Lui il savait que le français... le français avait eu des ennuis. C'était il y a longtemps...ou peut être pas, il ne sait plus trop. Un jour son ami Ixion l'avait appelé, oui Fred avait disparu du lycée et puis... à quand ça remontait ça, il n'avait plus la notion du temps mais il lui semblait que ça remontait à loin. Si il était ici ça voulait dire en tout cas que ses ennuis étaient terminés. C'était une bonne nouvelle, vraiment. Bouge un peu son bras trouve une main appuyée sur le lit et pose la sienne dessus avec douceur.

« Tu.... tu as résolu tes problèmes... j'étais inquiet mais il m'a dit qu'il t'aiderait. Il l'a fait alors ? C'est bien...je suis content. »

Il est un peu hésitant parce qu'il cherche ses mots, qu'il rassemble aussi ses pensés sur ce qui s'est passé, enfin... Oui il sait que même si son amant l'évitait il travaillait encore au lycée jusqu'au jour ou paf ! Plus de Fredou et impossible de savoir ou il était ni rien. Il avait un peu cherché parce qu'il voulait garder un oeil sur lui mais finalement...il n'en avait pas été capable. Il avait finit par se dire que son démon était passé à autre chose, qu'il devait être heureux pour lui. Mais il ne l'était pas et puis un jour...un jour il avait eu des nouvelles, appris que non il s'était pas barré en lune de miel avec un nouvel amant. Voilà parler de Fred plutôt que de lui même, ça évitera des questions sur euh...cette chambre horrible. Il veut pas en sortir le temps qu'il se traine sous la douche et le rejoigne ensuite dans un endroit plus potable u_u. C'est la misère quoi, Quitte enfin des yeux son ex pour poser son regard sur le sol de sa chambre, grand dieu.... quoi que c'est peut être même pas le pire, il se demande à quoi il ressemble. Quand à l'odeur.... il a du s'y habituer parce qu'il ne sent pas vraiment le chacal mort ni rien.

C’était… étrange de se retrouver à nouveau devant lui. Un peu comme si rien ne s’était passé, qu’il était revenu au bon vieux temps, comme avant. Sauf qu’en réalité, beaucoup de choses avaient changés, beaucoup de choses étaient arrivés. Et même s’il ne pouvait nier le coté plaisant, de se retrouver ainsi, cela n’était pas suffisant pour nier le coté assez déplacé et mal à l’aise de la situation. Il se retrouvait là, comme un imbécile, forcé par un autre imbécile, sans trop savoir quoi dire, ou faire. Un coté comique aussi, parce que pendant longtemps, il s’était imaginé de pas le revoir. Après tout, qui était-il pour l’empêcher de mener sa vie et de roucouler en paix ? Mais ce genre de raisonnement avait aussi changé… Une des raisons pour lesquelles il se retrouvait assit ici, les mots mourant dans son esprit tout simplement parce qu’il ne s’était jamais imaginé ce qu’il aurait à lui dire s’il e retrouvaient. Surtout que ce n’était pas avec les évènements de ces derniers mois qu’il avait eu le temps de penser à une réconciliation, il avait eu l’esprit un peu en dehors de toutes ces préoccupations bénignes. Comme quoi, il fallait toujours être prêt à tout… Chose qui était rarement son cas.

Et puis, le retrouver dans ces conditions – et dans cet état – était aussi ce qui faisait la situation douloureuse. Entre handicapés, il faut bien se soutenir, non ? Même s’il a sans doute une meilleure forme que lui, il ne pas ressembler à grand-chose non plus en y regardant de près. Merce la pièce d’être quand même un peu sombre même avec les volets un minimum ouverts. Il sourit vaguement à sa phrase. Le petit sourire désolé d’être venu interrompre son exil sans prévenir. En même temps, s’il ne voulait pas qu’il le voit comme ça, ne fallait pas se mettre dans cet état. Il se voyait mal prévenir qu’il allait passer ne même temps… Il n’avait que l’adresse, pas de téléphone, et se serait senti encore plus con au téléphone, en y pensant, en fait. Surtout en étant persuadé qu’il coulait sa vie tranquillement avec une autre personne, forcément, ça refroidit de vouloir appeler ou de venir faire un coucou comme ça, juste pour rigoler. Mais de l’eau a coulé sous les ponts, encore une fois. Le temps n’est pas toujours une mauvaise chose, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Doucement, il serra la main d’Hoshi dans la sienne. Avant de se crisper à sa dernière phrase.

De nouveau, il détourna le regard, se mordant la lèvre. C’était à prévoir qu’Ixion lui en ait parlé après tout… Sinon il ne l’aurait pas envoyé ici. Logique imparable. Sauf que lui et la logique, il n’a pas vraiment eu le temps d’y penser entre le moment où il avait sonné à la porte et le moment où il s’était retrouvé dans cette chambre. Il retint un soupir et ferma les yeux une seconde, le temps de calmer son esprit Il lui suffisait de pas grand-chose pour repartir dans des réflexions sans dessus dessous, sur ce qu’il s’était passé, ce qu’il allait se passer…

« Oui c’est… résolu… Je suppose qu’on peut dire ça, oui… »

Même s’il n’en est pas vraiment certain. Le problème du frère est résolu, il ne veut pas savoir comment… Il reste malgré tout le problème de la famille en général, et c’est là que ça pêche réellement. Parce que qui dit le frère, dit le père qui n’est pas loin… Et la dernière chose qu’il aimerait, c’est voir débarquer son paternel après avoir vu arriver son frère. Il n’arrivait pas à faire face au second, il n’arriverait pas à tenir tête au premier. C’était logique. Il n’avait jamais réussi totalement à tenir tête à son père. La peur, sans doute. De toute façon, s’il mettait les pieds sur cette île, il n’avait plus qu’une solution. La même qu’il y a presque quinze ans maintenant. Prendre la fuie. Partir ailleurs, loin d’ici et loin de la France. Ca allait être compliqué de trouver un endroit éloigné des deux… Il n’avait pas bien choisi le Japon pour venir se réfugier, décidément. Ses yeux se posèrent sur le sol alors qu’il s’emmurait dans ses réflexions en oubliant où il se trouvait. Depuis un mois, il épluchait le moindre journal annonçant son déplacement. Ca devrait bien être annoncé, non ? Après tout, un PDG d’une grosse entreprise, ça ne passait pas inaperçu, même pour affaire… pas familial, parce qu’il lavait renié il y a longtemps, mais personnelle. Il devrait peut-être regarder la presse française sur internet, il aurait un peu plus de chance. Quitte à jouer de paranoïa, autant ne pas le faire qu’à moitié…

Apparemment Fred ne voulait pas s'étendre sur ses problèmes. Remarque à part les gens qui adoraient se faire plaindre et être une victime...qui aimait vraiment s'étendre sur ses problèmes ? Et puis peut être que si il n'y avait pas eu cette rupture, si ils étaient comme avant un démon et une étoile , peut être alors que le français lui parlerait plus facilement, peut être...qui pouvait savoir après tout ? Il s'était confié à Ixion parce qu'il n'avait pas eu d'autre choix, sans doute Ienzo aussi parce que c'était son meilleur ami...l'amant ça venait après. De toute façon ils n'étaient plus ensemble alors la question ne se posait pas. Même si il aurait aimé l'écouter, être là... c'était trop tard. Il n'insista donc pas plus sur ce qui avait pu se passer, il ne savait pas grand chose à vrai dire. Le russe lui en avait raconté très peu. Tout ce qu'il savait c'est que son ex avait été dans une sale situation qui avait nécessité l'aide du russe. Autant dire qu'il ne savait rien du tout en fait mais bon. Le japonais resserra juste sa main sur celle de son ex avec douceur, comme pour signifier qu'il était là et que voilà. C'était peut être un geste stupide mais ex ou pas...oui il avait encore, beaucoup d'affection pour cet homme. Il avait pris une place tellement grande dans son coeur, un peu trop même.

Il caressa légèrement la main de son pouce laissant un silence s'installer. Ni l'un ni l'autre n'avait l'air d'avoir envie de parler. Ce simple contact lui donnait envie de plus, il voulait sentir sa chaleur , son odeur, le tenir dans ses bras. Il ne devait pas penser à ça. Il s'efforça de chasser ses pensées puis de lacher la main de son ex avec douceur. Il eut beaucoup de mal à la lâcher, sa raison avait beau lui dire de le faire tout son être avait envie de continuer à garder cette fameuse main dans la sienne et de ne plus jamais la lâcher. Revoir quelqu'un c'est parfois encore plus douloureux que son absence. Il inspira profondément pour garder le contrôle de lui même. Franchement fallait qu'il arrête, ça devait vraiment ridicule cette histoire. Il était quelqu'un de plus fort que ça, et lui et le romantisme... les bouquins à l'eau de rose c'est pas son genre quoi. Fallait vraiment qu'il se reprenne. Si il n'était même plus capable de juste tenir une main sans s'emballer mais ou allait le monde ?

« Je vais me lever...tu veux bien...juste regarder...ailleurs, je suis pas très beau à voir. Tu m'as manqué tu sais. »

Se lever....pfiu l'effort de la journée. Mais fallait qu'il bouge pour penser à autre chose que leur histoire sans issue, leur histoire qui était finie de toute manière. Il n'avait rien à cacher à Fred, son corps il l'avait déjà vu des milliers de fois mais sans doute pas dans cet état. Non pas qu'il veuille lui plaire mais c'était humain de ne pas vouloir se montrer sous un si mauvais jour. Bon peut être qu'il voulait que son ex garde une belle image de lui même si là...le peu qu'il avait vu devait l'avoir bien cassée, peut être le fait qu'il 'lait quitté soit disant pour un autre aussi avait du bien casser son image mais bon...cette image là il l'assumait, c'était un mal pour un bien. Ensuite, c'est vrai qu'il lui avait manqué, plus que tout. Il disait ça comme ça, comme si c'était une phrase banale qu'on sort à un ami qu'on a pas vu depuis longtemps mais sous cette petite phrase c'était bien plus que ça. Il lui avait manqué à un point inimaginable, tellement que ça il fallait mieux qu'il le garde pour lui. Il finit par bouger du lit, oui il était encore capable de se lever. Fallait bien pour faire ses petites piqures ou autre. Garde la couette contre son corps et pose un pied par terre puis l'autre... ouais une bonne douche s'imposait mine de rien.

« Si je vais prendre une douche...tu seras encore là ? »

Non pas qu'il ait peur qu'il se casse ou qu'il ait envie de le voir encore....mais si ok bon il avoue. Ça fait tellement longtemps qu'il l'a pas vu c'est tout à fait normal non ? C'est un vieil ami avec qui il aimerait bien bavarder même si il ne sait pas trop de quoi parce que les nouvelles d'un côté comme de l'autre c'est pas terrible puis le futur....bof aussi. Il reste pas grand chose à part la pluie et le beau temps. Les conversations les plus futiles sont parfois les meilleures...ou pas. Mais tant qu'il peut profiter de sa présence il veut bien parler même de truc pas intéressant. Juste le voir encore un peu...un tout petit peu.

" Malgré tout ce temps tu sais...t'as pas changé t'es toujours..."

Un mec super bandant ? Son démon aux charmes irrésistibles. Ouais non vaut mieux éviter de dire ce genre de truc franchement, fait juste un sourire genre...toujours aussi beau voilà tout simplement et puis il finit pas sa phrase parce qu'on devine bien non ? Ex ou pas voilà il a aimé ce corps et c'est pas du jour au lendemain qu'on déteste un corps et qu'on le trouve moche, même si on en a soit disant trouvé un autre a aimer.

Se lever oui mh… Tourne un peu la tête. Il va être gentil il va trop rien dire. Il n’a pas grand-chose à dire de toute façon… Après tout c’est lui qui est venu s’incruster chez eux sans rien demander à personne, il était pas prévu au programme, il peut comprendre que euh… il gêne un peu. Regarde un peu… bon par terre ce n’est pas terrible alors le mur. C’est bien le mur, non ? Il a une jolie couleur. A la place de parler du beau temps ils peuvent parler de la décoration de l’appartement, c’est pas mal aussi comme sujet de conversation. Enfin bref, il le laisse faire ce qu’il veut faire. Il ne sait pas trop s’il a envie de rester ou pas. Enfin maintenant qu’il est là… Ca ferait un peu con de repartir. Ca faisait déjà très con de venir. Il jette un coup d’œil à la porte. Shin est encore en train d’essayer d’écouter. Le pauvre, il ne doit pas entendre grand-chose. Pas comme s’ils parlaient fort ne plus. Pas comme s’ils parlaient tout court cela dit. Ouais, le temps et la décoration, ça va être des sujets de conversation fascinants, il le sent bien. Lui sourit légèrement en finissant par hocher la tête de manière positive. Ouais, il peut encore être là après s’il veut bien… Ca ne lui coûtera pas grand-chose.

« Si tu veux… Je peux te… prépare un thé ou… un café… Enfin ce qui y’a quoi. »

Parce qu’il a cru comprendre qui y’avait pas grand-chose. Doit bien y’avoir au moins un bon café ou quelque chose à boire à part du jus d’orange. Ca ne se perd pas en plus le thé et le café. Et puis l’eau bah voila quoi ça se périme pas non plus. Le repas parfait. Et puis ça l’occupera en plus le temps qu’il prenne sa douche parce qu’il se voit pas rester à attendre à se demander de quoi ils vont bien pouvoir parler… très pratique quand ni l’un ni l’autre n’a envie de raconter ce qui lui est arrivé. Ca fait des mois qu’ils ne se sont pas vu et… y’a rien… Rien à dire. C’est quand même exceptionnel, non ? Ils sont aussi débiles que ça ? Incapable de tenir une conversation ? Son vague sourire qui se fane à la phrase d’Hoshi. Il regarde le sol un peu… gêné.

« On change tous… »

Oh si, il avait changé. Il ne pouvait pas le savoir, bien sûr mais… beaucoup de choses avaient changé. Hoshi avait changé, tout comme lui-même. Pour se retrouver là où ils en étaient aujourd’hui, c’est qu’après leur séparation, il y avait bien un facteur qui s’était modifié quelque part, outre le fait qu’ils n’étaient plus ensemble. Changer… ou non… Sans doute pas en bien, du moins pour le français. Comment voulez-vous changer en bien après ce qui lui est arrivé. C’était impossible. Tout comme rester le même était assez compliqué, même s’il commençait à retrouver quelques bribes. Merci Ienzo pour la thérapie.

« Fait gaffe en sortant y’a… Shin derrière la porte… »

Qu’il fasse gaffe à pas lui casser le nez en ouvrant la porte ça serait très con. Quoi que ça mettrait un peu d’ambiance de l’entendre gueuler. Ouais non en fait il aurait mieux fait de se taire, ça aurait fait un peu d’agitation dans la maison plutôt que… Que cette ambiance déprimante qui planait au-dessus d’eux. Il continuait à penser que l’idée de Shin est une très mauvaise idée mais bon.

« Je suis content de te revoir aussi. »

Murmure doucement alors qu’il laisse Hoshi se diriger vers la porte, toujours assis sur le lit. Histoire de le dire, parce que c’était vrai et que… qu’Hoshi lui avait manqué aussi. Il a été honnête avec lui alors il lui renvoi la pareille. Lui sourit vaguement et le laisse sortir de la pièce. Reste un instant comme ça et puis se lève, ouvrant la fenêtre. Il va aérer un peu hein pendant qu’il n’est pas dans la chambre, ça fera pas de mal à la pauvre pièce. Et puis sortir à son tour pour aller dans la cuisine. Se laisser tomber sur une chaise en soupirant. Il sort son portable de sa poche pour envoyer un texto à Ienzo, en espérant qu’il ne le dérange pas. Histoire de lui dire où il avait atterri. Le pauvre petit allait le harceler quand il allait rentrer chez eux. Et puis se mettre à fouiller dans les placards pour essayer de trouver des tasses, de préférences propre, et puis éventuellement quelque chose à boire ou pour faire chauffer de l’eau. Surtout pas rester assis à penser, ça n’apporte jamais rien de bon.

Il était fou de Fred, ils avaient vécu des mois....des mois fantastiques ensemble au point qu'il n'avait pas vu les jours passer. Et maintenant … maintenant il était là à ne pas savoir quoi dire et chaque seconde paraissait longue. Les choses changent et ce qui a été cassé est sans doute pas réparable. On dit qu'il faut du temps pour réparer mais....est ce que le temps pouvait vraiment quelque chose pour lui, tout avait été brisé du jour au lendemain par une simple petite phrase. Ni le café, ni le thé ne lui donnait envie, il voulait juste que disparaisse ce malaise entre eux. Fixe Fred un moment sans répondre à sa question. Pourquoi était il venu ? Pourquoi était il là devant lui à cet instant précis et pas deux mois plus tôt ou plus tard. Le destin était parfois bien étrange. Il croyait au destin oui. Le sien ne lui faisait vraiment pas de cadeau franchement. Bien que y a des mois de ça il était heureux...trop heureux peut être, pour ça que ça n'avait pas duré. Se mord la lèvre une seconde et rebaisse les yeux. Parler de la déco ou d'autre chose enfin de compte ça n'avait rien d'utile, c'était juste cacher les vrais questions, les non dit. Une comédie bien fade. Le jeune homme finit néanmoins par se lever, se lamenter ne servait pas à grand chose, de même ruminer et ressasser les même questions éternellement n'aidaient pas à avancer. Si c'était un homme, un vrai il devait porter ses couilles et arrêter de se voiler la face.

« Pas de thé merci mais tu peux t'en faire si tu veux. »

Mais avant de porter ses couilles, les laver ça ne ferait pas de mal. Non pas qu'elles soient sales mais...tout son être était crade en fait. Hoshi fronça les sourcils en entendant que son ami se trouvait derrière la porte et faillit piquer une colère terrible. Il n'en pouvait plus de ce fouineur toujours dans ses pattes, à se meler de sa vie, de ce qui ne le regardait pas...une colère qui disparu vite parce que petite fouine ou pas il le soutenait, s'occupait de lui...alors qu'il ne méritait pas tout ça. Il ne pouvait en vouloir à Shin bien longtemps, le pauvre petit blond avait hérité d'un ami pas terrible, y avait mieux, il méritait mieux. Il soupira. Mais casser le nez du blondinet en ouvrant la porte n'était pas une si mauvaise idée. Ça lui apprendra les bonnes manières franchement. Le japonais s'arrêta devant la porte en entendant la phrase de son ex. Il lui avait manqué...oui bien sur. Enfin...non pas si sur mais il était...bizarrement content de l'entendre dire ça. Sourit un peu face à la porte et finit par l'ouvrir d'un coup brusquement. Il n'allait pas prendre de gants. C'est bon quoi un peu d'intimité c'est trop demander dans cette foutu baraque. Jamais tranquille même dans sa propre maison c'était un comble. Il n'avait pas besoin de l'autre débile pour s'occuper de lui, il était tout à fait capable de prendre soin de lui tout seul, oui tout à fait. Même si eux il n'était pas à son avantage en ce moment certes.

« Prends tes affaires et dégage de cette maison, TOUT DE SUITE. »

Grumbl grumbl finalement la colère était toujours là quelque part. Une colère...peut être bien plus pour lui même qu'autre chose enfin de compte, ça prouvait qu'il avait encore de l'énergie malgré son état. Il le poussa de la porte sans écouter son blablabla. Se dirige vers la salle de bain et ferme la porte à clé derrière lui s'appuyant contre la porte en soupirant. Bon ce n'était pas du tout, se décrasser, se laver les cheveux, les doigts de pieds, se maquiller pour avoir une gueule correct et s'habiller...tout ça sans prendre des heures parce que y a un invité qui attend mine de rien.

Shin un peu choqué de voir la porte s'ouvrir brusquement et son ami un poil énervé fit un bond en arrière. Il tenta de se justifiant qu'il n'écoutait pas dut out...partir ah mais oui..justement il devait aller à la plage avec des copains puis euh...bon parler dans le vide pas top. Le blond regarda son ami s'enfermer dans la salle de bain, c'est bien la visite de Fred l'avait fait réagir. Il passa ensuite sa tete par la porte de la chambre pour regarder le français assis sur le lit. Son plan allait marcher du tonnerre c'était certain mais doués comme ils étaient ces deux là...non vraiment sans aide ils n'allaient pas y arriver il ne pouvait pas partir et les laisser, c'était trop risqué. Lève les pouces en direction du Fredou avec un grand sourire genre ça maaarche, vas y continue à fond comme ça mon pote. Lui envoie ensuite des bisous de la main et se sauve parce que bon malgré son envie dévorante de rester il ne voulait pas risquer d'énerver Hoshi et de tout gâcher comme il savait si bien le faire.

Enfin après un certain temps l'étoile en question sorti de sa douche tout propre tout beau....enfin beau.... quelqu'un avait agrandi ses vêtements au lavage, c'était pas terrible tout ça, il avait du mettre une ceinture c'est dire. Hoshi trouva Fred dans la cuisine, finalement le thé....pourquoi pas. Il ne savait pas trop ce qu'il était capable de boire ou de manger, s'asseoit sur une chaise en face de lui. Il le voyait mieux que dans la chambre, c'était étrange oui...étrange de l'avoir ici chez lui en face de lui. Le regarde sans bouger, il ne voulait pas le laisser repartir, mais d'un coté bon...entre ce malaise et le fait que le kidnapper ne serait vraiment pas la chose à faire...On change tous oui sans doute, dans le bon ou le mauvais sens.

« Fred je...j'ai jamais voulu tout ça. J'ai jamais voulu te faire du mal... je pensais pas. Entre nous tu sais.... j'ai essayé de te parler ensuite mais j'arrivais pas à te voir, ni à te joindre.

Je m'excuse...Sincèrement...pour tout. »

Il pensait pas oui tout à fait et c'est sincère. Parce que...ils étaient potes non ? Pote genre...sexfriends alors ça faisait quoi si il partait avec un autre einh ? Ça faisait qu'il avait perdu un ami, un amant..beaucoup de chose. Parce que enfin de compte ils étaient peut etre pas juste pote avec des avantages et que...si lui aimait le français peut être...peut être avait ce été réciproque. C'était y a longtemps, c'est revenir sur des choses pas agréable mais voilà il fallait assumer, s'excuser pour ensuite mieux avancer et tourner la page non ? Il voulait pas parler de la pluie et du beau temps, il voulait...Il ne sait pas trop ce qu'il voulait en fait. Quelque chose voilà...mais quoi...après ça dépendant si il écoutait sa raison ou son coeur. Alors oui il s'excusait, de lui avoir menti, de l'avoir quitté avec cette petite phrase, d'être un lache, de mentir sur toute sa vie peut être aussi...de...beaucoup de chose il était désolé parce que ça avait été une histoire géniale lui et son démon.

Il le regarda se lever pour aller euh, se doucher il imaginait. Il sursauta légèrement en l’entendant crier sur Shin. Enfin, ne pas vraiment crier mais hausser la voix, tout du moins. Il avait rien fait le pauvre petit. Enfin si, il avait écouté à la porte, mais ce n’est pas pour ce qu’ils avaient à se dire que c’était très grave, n’est-ce pas ? Il lui fait un vague sourire en voyant sa tête dépasser de la porte avant qu’il ne l’entende s’en aller et que l’eau dans la salle de bain ne commence à couler. Il était bien lui, à attendre chez Hoshi sans personne pour lui occuper l’esprit à attendre qu’il sorte de la douche. Bon… Il ne va quand même pas rester dans cette chambre. Pas qu’elle aurait besoin d’air frais mais quand même un petit peu. Il se releva à son tour et reparti dans la cuisine, refermant la porte de la chambre derrière lui mais en laissant la porte ouverte, histoire que ça aère quand même un minimum. Peut-être que quand Hoshi sortirait de la salle de bain il se rendrait enfin compte de l’odeur qui régnait dans la pièce, on sait jamais. Dans tous les cas ça ferait du bien, l’air frais, ça fait toujours du bien. Sauf pour Fred quand il croise des gens qu’il préférait ne pas croiser. Genre un demi-frère qui se ballade dans la nature.

Il se met donc à fouiller dans les placards à la recherche d’un truc à … pas à grignoter parce que y’a franchement pas grand-chose, mais à boire en tout cas, oui. Il finit par mettre la main sur une boite de café. Ouais, plus que du thé ça serait une bonne idée. Un bon café bien serré et bien fort histoire de lui remettre les idées en place le temps qu’Hoshi revienne. Ok, c’était du café en sachet soluble, mais au moins, c’était du café. Se trouver une tasse. C’est bien en fait, chercher ça l’occupe un minimum. Ah ça y est il a mis la main sur le placard à vaisselle. Mouais… Passer la tasse au lavabo vite fait histoire de. Faudrait qu’il achète un lave-vaisselle ça serait pas un luxe quand on n’est pas doué pour laver les couverts. Faire chauffer un peu d’eau et puis hop le sachet dans la tasse au moment où Hoshi ressort. Il ne lui laisse même pas le temps de boire son café ahlala. Comme quoi il est encore rapide… Ou alors Frédérick à chercher pendant très longtemps. Ou un peu les deux, sans aucun doute. Le blondinet se retourna vers lui, sa tasse fumante dans les mains. IL la reposa sur la table en l’entendant parler, prétexte comme un autre pour éviter son regard juste quelques secondes, le temps de se préparer dans sa tête. Oui, ça lui demande une certaine préparation, même infime.

« Je sais… Je n’ai pas voulu ça non plus. C’est plutôt à moi de m’excuser pour être parti… Pour avoir disparu comme ça. Mais je n’ai pas eu vraiment le choix. »

Il reprend un minimum sa phrase parce qu’il ne peut pas honnêtement dire qu’il est parti, c’est impossible. Il n’allait pas bien, il ne peut pas dire le contraire, mais pas au point de disparaître complètement comme il l’avait fait. Il avait des circonstances atténuantes après tout. Il relève la tête pour le regarder, avec un mince sourire, se grattant la nuque en un geste un peu nerveux.

« Je ne t’en veux pas, tu sais ? Enfin… Je t’en ai voulu, c’est vrai. Un problème en efface un autre comme on dit et j’ai eu… beaucoup de temps pour penser à tout ça. »

Beaucoup de temps, c’est le cas de le dire. Mais bon… y penser en pensant qu’il avait quelqu’un avec qui couler une belle vie et y penser avec ce que lui avait dit Shin, au final, c’était bien différent. Comme quoi le regard sur les choses peut changer en fonction de la version qu’on entend. Mais en même temps… En même temps ça aide à faire la paix avec soi-même. Sans prévenir il vient le prendre dans ses bras. Chut, faut rien dire. Il en a besoin d’un coté. Il ferme les yeux un instant à son contact. Ca fait du bien… Mais il s’écarte tout aussi rapidement qu’il est venu. Respire un grand coup et lui sourit, un peu gêné.

« Je suis vraiment content de voir que tu vas bien. »

Un faible murmure, à peine audible. Qu’il aille bien… Qu’il soit vivant serait plus exacte mais il ne peut pas vraiment le dire, hein. Il sait bien que s’il se met à revoir Hoshi, en ami ou autre chose… Il faudra bien qu’il lui explique, un jour, ce qu’il s’était passé. Aujourd’hui même, peut-être. Mais là… Là ça le fait du bien de le voir aller bien. Quelque soit son état physique, tant qu’il est vivant c’est qu’il va bien. Il avait vécu trop longtemps la peur au ventre après tout ce qu’avait pu lui dire Modeste. Lui ou Ienzo… Il avait eu droit à des promesses de mort à la moindre escapade. Et le fait qu’Ixion l’aide n’avait fait qu’aggraver son anxiété, même si c’était aussi un soulagement, d’un coté. Il reprend sa tasse de café, les mains un peu tremblante, histoire de faire un truc parce que ça fait une situation un peu… Étrange, il sait bien il est désolé, c’était plus fort que lui. En boit une longue gorgée et la repose avant de regarder longuement Hoshi, hésitant un peu sur les choses qu’il va dire. Mais après tout… tant qu’à être là, autant être honnête jusqu’au bout. Que ces mois de captivités aient servis à quelque chose autre que le rendre paranoïaque.

« Je t’aime, Hoshi. Je sais que tu ne veux pas de ça, moi non plus je n’avais pas prévu ça. Je suppose qu’on ne peut pas choisir, hein ? Mais ça aussi, j’ai eu le temps d’y penser. » Un vague rire un peu ironique. Ouais, ça ne se décide pas de tomber amoureux. « Ca ne sert à rien de le nier, à part mener à ce genre de situation. Je ne veux pas te demander pourquoi tu es vraiment parti. On a tous nos raisons… Un jour tu me le diras toi-même. »

Bon ok, Shin a commencé à lui expliquer. Mais vu l’explication bah… Il peut dire qu’il en sait rien, ça revient exactement au même. Juste qu’il sait que ce n’était pas pour un autre homme. Mais bref. Respire un grand coup de nouveau. C’est qu’avec tout ça il parle beaucoup mine de rien. Ca le change. Mais ça fait aussi du bien de vider ce qu’on sur le cœur. Et puis parce qu’il a comprit que si on ne dit pas les choses sil peut toujours vous arriver une merde sur la figure sans prévenir et puis… Et puis il vaut mieux dire les choses une bonne fois pour toute.

« Je ne sais pas ce qu’on peut récupérer aujourd’hui de… de ce qu’on avait avant mais… Voila, au moins, c’est dit. Si tu veux je t’expliquerais pourquoi… Pourquoi j’ai disparu aussi soudainement mais jet e préviens c’est… plutôt long. Et sans grand intérêt. »

Surtout sans intérêt oui en effet. Bon voila, il a fini de parler. Reprend sa tasse pour regarder le fond et le liquide noirâtre qu’il y reste. S’il veut que Fred parte il comprendra parfaitement mais… Mais bon voila.

Le japonais sorti une clope de son paquet. Lui qui était décidé à parler voilà que...le français plutot que de juste dire ''je te pardonne'' et ben il se mettait à en dire des choses. Le seul responsable de ce gachis c'était lui, il comprenait pas vraiment pourquoi son ex démon prenait la peine de dire qu'il était désolé lui aussi. D'ailleurs quand il disait qu'il n'avait pas réussi à le joindre c'était avant que Fred ne disparaisse du lycée, à croire que c'était un pion fantôme. Après oui bien sur quand il avait pris qu'il n'y avait carrément plus de pion, que le directeur en avait embauché un autre...là l s'était dit que tout était fichu et fini pour de bon, son ami parti, une page tournée et qu'il n'aurait plus jamais l'occasion de lui parler. Il n'avait pas réellement cherché à le retrouver. Parfois il avait observé Ienzo, rare moment du moins ou il avait pu l'apercevoir rentrer ou partir du lycée. Parce que faut bien dire que celui là c'était l'élève fantôme. Ils faisaient la paire les deux. A se demander pourquoi diable il s'était inscrit dans un lycée si c'était pour ne jamais foutre les pieds en cours. Pour avoir une chambre gratuite ? Ou tout simplement pour être avec son copain. Ouais ça avait du l'arranger que l'étoile quitte son démon. Une place de libre dans le lit pas cool ça. Pourtant non...il ne les voyait pas ensemble. Il n'avait jamais pensé que ce petit tout mignon puisse être une menace, du moins à l'époque ou il était encore en couple.

« Il faut du temps pour panser ses plaies. Peut être que j'ai voulu te parler trop prématurément...mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui c'est trop tard. »

A quoi ça servirait aujourd'hui de s'expliquer ? D'essayer de redevenir ne serait ce qu'ami ? Franchement il n'était pas sur que ça soit possible, allume sa clope et baisse les yeux sur la table. Du temps pour panser les plaies.... c'était foutrement vrai. Ça peut paraître banale comme phrase et quand on a le cœur en deux morceaux quand on entend ça on a juste envie de foutre la tete de la personne dans un sac parce qu'elle comprend rien et que le tout le temps du monde ne changera rien à ses sentiments. Mais pourtant c'était bien vrai. Juste que parfois il faut un temps très très long. Et parfois certaines plaies restent....ouverte. Il avait toujours la mort de son premier amour sur le cœur. Beaucoup de temps était passé, c'était moins douloureux dans un sens c'était vrai. Il avait décidé d'oublier, de pas y penser mais c'était là quelque part. Il avait même fini par tomber amoureux d'un autre, il n'aurait jamais cru ça possible, vraiment pas. Il était sensé aimer Kaname jusqu'à la mort, que personne ne le remplacerait mais bon...l'amour tombe quand on s'y attend le moins c'est bien connu. Après multiple conquête finalement...c'était arrivé comme ça, sans qu'il le prévoit. Peut être parce que Fred contrairement aux autres n'avait jamais dit l'aimer, n'avait jamais dit attendre quoi que ce soit de lui. Tout était si...Parfait entre eux. Se retrouve sorti de ses pensés par une paire de bras qui l'entoure.

« Fred.... »

Juste un murmure. Oh non il ne le repousse pas. Il en est pas capable. Il fait attention avec sa clope de ne pas le bruler ni de cramer ses cheveux. Il s'appelle pas Shin lui. L'enlace d'un bras doucement. Mais qu'est ce qu'il lui fait ça. Étape un s'excuser, étape 2 être pardonné mais...y a pas de calin dans aucune de ses étapes. Ça va pas du tout ça. Non pas qu'il aime pas ça, justement parce que...sa chaleur là...ça l'empêche de réfléchir. Il a l'impression que son coeur rate des battements. Comment a t'il pu passer d'une chambre noire, au fin fond d'un lit crade à...à une étreinte chaleureuse dans une pièce illuminée par les rayons du soleil. Chaleur repartie aussi vite que venue d'ailleurs. Le regarde sans bouger incapable de dire quoi que se soit. Faut que ça se remette en place là haut dans sa tête. Chut maintenant faut le laisser respirer. Décidément ce matin tout se passe trop vite. Après une étreinte il se retrouve entrain d'écouter une déclaration d'amour. Pour le coup il s'arrête vraiment de respirer au trois premier mots. Détourne brusquement la tête arrêtant de le regarder. Douche froide.... les gestes sont mieux que les paroles. Le reste des mots de Fred … il les entend sans vraiment les écouter. Il est resté bloqué au début de sa phrase. Chut mais chuut. Pourquoi est ce qu'il lui dit ça maintenant einh ? A sert à quoi franchement. Il a parlé au présent en plus...il ne rêve pas ? Non c'est pas possible...

« Ne dis pas des choses pareilles ! »

Voix légèrement sèche. Que ça soit vrai ou pas il ne veut pas l'entendre. Il a le droit de dire qu'il a des sentiments mais pas de ''je t'aime'' de brut en blanc. Non ça c'est des mots interdit. Interdit de les prononcer. Pourtant il vient de le faire. Se lève brusquement de sa chaise et pose sa clope dans le cendrier. Il ne faut pas dire quelque chose d'aussi grave à la légère. Oui tout à fait c'est grave de dire je t'aime à quelqu'un. Ecoute le silence de la pièce, prend une profonde inspiration. Malheureusement comme on le sait on ne peut jamais revenir en arrière. C'était trop imprévisible, il n'a pas pu le faire taire. Regarde au plafond la lampe, elle ne menace pas de se décrocher et de tomber sur Fred ? Ou bien les couverts peut être...ou quelqu'un qui tire à travers la fenêtre. Imagine tous les scénarios possible et inimaginable ou il va le voir s'écrouler à ses pieds. Tic tac... rien n'a l'air de se passer...pour l'instant. Il est un peu tendu, pas très bien non plus. Déglutit légèrement. Dans le fond il est coincé et il ne sait pas trop ce qu'il doit faire. Il va passer pour un fou si il lui raconte....mais écouter son histoire ça veut obligatoirement dire raconter la sienne aussi. Dilemme... tic tac.... Fait le tour de la pièce. Bon monsieur ne devrait pas mourir dans les minutes qui suivent...en théorie. C'est déjà ça.

« Ne redis jamais ça.... on va dire que je n'ai rien entendu. »

Voilà il a rien entendu comme ça c'est...comme si ça n'avait pas été dit n'est ce pas ? Essaye de se rasseoir...calmement sans montrer sa nervosité. Il veut pas chasser Fred à coup de balai comme tous les autres. Il lui a fait assez de mal comme ça et puis aussi...il le respecte.

« Même si les sentiments sont réciproques et qu'en effet on ne choisit pas. On peut choisir de ne pas les vivre et parfois on a pas le choix. »

Il pèse ses mots le petit. Une déclaration malgré tout qui dit que lui aussi aime Fred mais qu'il ne peut pas, il n'a pas le choix il ne peut pas vivre au grand jour une histoire d'amour. C'est ainsi. Se ressort une clope parce que l'autre a fini de se consumer dans le cendrier et se l'allume en regardant son..ancien amant. Il peut comprendre que ce qu'il dit ça soit du charabia. Je t'aime et tu m'aimes mais non on ne sera pas ensemble. Complètement incompréhensible, il n'a pas de femme de gosse rien qui l'en empêche à priori de partir avec l'homme qu'il aime non ? Sans explication oui ça doit paraître...idiot et stupide. Soupire légèrement, lui aussi ça le rend malheureux cette histoire faut pas croire.

« Est ce que...ça serait...plus facile à accepter si tu en comprenais la raison ? »

Moins douloureux il ne sait pas mais pour pouvoir avancer il paraît qu'il faut comprendre le pourquoi du comment. Pour l'instant il zappe l'histoire de ce qui a pu arriver à son démon parce que là il s'agit d'eux deux. De leur histoire, dce qu'il en reste et après... après il l'écoutera oui. Parce que ça l'intéresse et ensemble ou pas il aimerait bien être là pour lui, pour l'aider quand il y a besoin. Même si il ne sait pas si c'est possible ça. Le regarde enfin dans les yeux, c'est presque insupportable de regarder quelqu'un qu'on désir ardemment et de pas le toucher ou juste avec les yeux. Ça doit se sentir dans son regard, cette espèce de lutte intérieure qui fait rage au fond de lui.

Il retient un rire de dérision à la réplique d’Hoshi. Ne rien dire… Evidemment. C’est ce qu’ils ont fait tous les deux, des mois durant. C’est tellement plus simple. Tant qu’on ne pose pas les choses, qu’elles ne franchissent pas nos lèvres, elles n’existent pas. Pourtant, il n’y a pas besoin de paroles pour donner une consistance. SI ce n’était pas le ca sil n’aurait pas vécu l’enfer qu’il avait vécu. Du moins, pas autant que ça. Peut-être aurait-il pu tenter quelque chose. Il aurait eu moins peur, se serait moins prostré face à son frère. Mais la grandeur de la peur n’est que la proportionnelle de ce que l’on éprouve. Et il est fatigué de se cacher. Fatigué de se battre. Ca lui passera mais là, aujourd’hui, après ça, il ne veut plus de faux semblant. Et il sait que ça se ressent dans sa façon se tenir, l’affaissement de son corps, comme si lui aussi s’abandonnait, au ton de sa voix, blasé, vidé de la force qui l’animait jadis.

« Je peux le dire autrement si tu veux. Qu’est-ce que ça change ? Je ne suis plus à ça près aujourd’hui. »

Il le savait avant même de finir sa phrase. Il ne savait pas vraiment à quelle réaction il s’attendait en disant les choses ainsi. Le miracle d’effacer ce qui avait pu se passer ? De réussir à mettre au fond du tiroir et à l’oublier, tout comme il avait essayé d’oublier sa vie en France en fuyant ici ? Il aurait du savoir d’expérience que ça ne marcherait pas. Même pas une phrase et déjà, Hoshi se détournait de lui. Douleur, rejet, peur. Peu importe. Peu importe la raison, cela reste toujours un refus comme un autre. Et même si vider son sac fait du bien, surtout après l’épisode Modeste, il ne peut pas nier que quelque part, ça lui fasse mal. Et le silence s’éternise, oppressant, devant attendre des instants interminables pour que leurs regards ne se croisent à nouveau. Finalement, Frédérick a mal, mais il trouve presque ça supportable. Comme une suite logique des évènements, il ne pouvait décemment s’attendre à quelque chose d’heureux. A se demander ce qui avait bien pu pousser sa conscience à le mener ici. Et puis finalement, la sentence tombe. Il a un peu du mal à le suivre. Il s’attendait à une réponse tranchée et finalement… Finalement, il est tout aussi dans le vague qu’en arrivant. Il penche un peu la tête sur le coté en regardant Hoshi, signe de son incompréhension. Quelques mèches de cheveux trop longues viennent barrer son front qu’l repousse d’un simple geste. En face de lui, Hoshi a presque l’air aussi perdu.

« Je suis aussi là pour écouter. Si… tu veux le faire, bien sûr. »

Lentement, il vient s’asseoir à coté de lui et poser une main sur son épaule. Une histoire pour une histoire… Il ne peut pas dire que ça ne l’arrange pas. Après tout, peut-être qu’Hoshi aura tout simplement oublié la raison pour laquelle Frédérick était venu à la base. Du moins, une des raisons… Il y en a tellement. Il serre doucement la main qu’il avait posée sur son épaule et finit par la retirer pour s’appuyer coude sur la table, observant son visage, ses traits. Ca faisait… si longtemps. Et l’image était pourtant tellement forte dans son esprit. Comment nier quelque chose comme ça ? Peu importe le nom qu’on lui donne, au fond, les choses restent les même, non ?

Bien sur que non Hoshi ne foutait pas un gros rateau à son démon en lui disant que c'était pas réciproque et qu'il pouvait se casser. Non il disait juste que fallait pas prononcer les deux petits mots là. Pour le reste... oui bon il aimait énormément Fred même si il le disait pas et qu'il le montrait pas des masses non plus. Il se pina légèrement la lèvre, malheureux. Il avait provoqué cette situation pour...pour quoi déjà ? Pour que ça aille mieux et que chacun vive sa vie de son côté et soit heureux ? Et des mois après ce grand dadais venait lui dire qu'il l'aimait, mais fallait être complètement fou non ? Il resta un temps silencieux regardant dans le vide sans rien répondre. Pas sur de ce qu'il devait dire ou faire, il se sentait comme coincé, comme obligé de révéler la vérité. Il le regarda longuement là assis à coté de lui, lentement il leva une main pour venir glisser un doigt le long de sa joue, oh oui c'était tellement réciproque. Sans un mot il se leva de sa chaise, poussa un peu la table pour venir s'installer sur ses genoux, l'enlacer à la nuque et venir poser ses lèvres contre les siennes avec douceur, il pouvait pas résister plus.

« T'es complètement masochiste ... »

Il soupira légèrement contre ses lèvres en murmurant. Entendre sa voix, sentir son odeur, sa chaleur. Il avait toujours envie de lui, envie de ses bras de retrouver...retrouver leur vie d'avant. Quand tout était simple, que c'était drôle et léger. Mais pas sur de pouvoir effacer ces derniers, pas sur que le comme avant soit possible maintenant que y avait ce truc entre eux, ce machin de sentiments. C'est ça qui le dérangeait dans le fond. Fred n'avait pas changé, du moins extérieurement. Il le voyait toujours...tel qu'il était, cet homme qui l'avait attiré dès le début au lycée, avec qui il s'était finalement assez vite mis en couple.

« Je t'ai quitté pour te protéger, parce que je voulais que t'es une chance dans la vie.... quelqu'un de mieux que moi. Je voulais le faire avant que ça soit trop tard, avant que tombes amoureux de moi et que moi je...enfin également quoi. »

Mais les sentiments.... c'est pas un truc qui fait clac comme ça tiens aujourd'hui je suis tombé amoureux. Non ils avaient du s'installer progressivement, lentement. Parce qu'ils étaient bien ensemble peut être ? Il s'était pas trop rendu compte. Bien sur il savait qu'il était attaché à Fred mais... enfin il s'en était rendu compte et ça avait motivé sa décision peut être, avec la peur de le perdre.

« Je parle pas du fait que je sois..séropositif ou quoi. Mais chaque personne que j'ai aimé est morte et je veux plus vivre ça, me sentir responsable de la vie de quelqu'un. Et quand la capote a craqué j'ai cru que c'était fini vraiment, que c'était un signe du destin qui me rappelait que je pouvais pas être aimé. Je sais que tes résultats sont négatifs et c'est pour ça que je suis parti... je veux que tu vives Fred. »

Est ce qu'il comprenait mieux le délire paranoiaque d'Hoshi persuadé d'apporter la mort et d'être maudit ? La raison de ses actes ? Il y a toujours une raison même si ce n'est pas forcément celle que l'on invoque. Non il n'avait jamais rencontré quelqu'un. Oui il avait lu le courrier de son amant et du jour au lendemain il était comme qui dirait...il avait mis fin à leur histoire, s'était détruit...l'avait détruit ? Toutes ces choses parce qu'il n'avait pas voulu lui parler de ses peurs. Mais même aujourd'hui il était presque convaincu que si c'était à refaire faudrait le refaire parce que c'était la meilleure chose à faire pour le protéger. Bien que cette conviction soit un peu affaiblie par ce qui avait pu arriver à son amant ces derniers temps. Il ne savait pas tout mais il savait qu'il lui était arrivé des choses bien négatives et qu'Ixion l'avait aidé.

Un rire amer franchit les lèvres de Frédérick. Masochiste. Sans doute. Pour supporter son père, avoir supporté son frère aussi longtemps, pour continuer à se faire mal envers et contre tout, quelles que soient les raisons derrière. Ca ne serait pas plausible d’affirmer le contraire, si ? Il ne peut pas dire qu’il n’ait jamais pensé mettre fin à tout ça, quand Modeste le tenait pour captif, et pourtant… Pourtant, il était encore là. A se faire mal en restant ici. A parler avec Hoshi. Oh oui, ça faisait mal.

« Ouais… » souffla-t-il en le regardant, le coin d‘une lèvre vaguement relevé. « Tu dois avoir raison. »

Il ferma ses yeux en sentant les lèvres de son amant – ton ancien amant, Fred, ton ancien amant – venir se poser contre les siennes. Il se sentit trembler et, sans pouvoir faire quoi que ce soit pour se retenir, il vint lentement passer ses bras autour du cou d’Hoshi, appuyant son baiser, réussissant juste à garder assez de contrôle pour rester chaste. Il se morigéna intérieurement en sentant poindre les larmes derrière ses yeux clos. Il ne devait pas craquer. Pas maintenant. Il avait tenu assez longtemps – trop longtemps – pour finalement s’écrouler maintenant. Posant son front contre celui du japonais, il se força à prendre une longue inspiration silencieuse. Calmement, refoulant les tremblements qui menaçaient sa voix au fond de lui. Machinalement, une main caressait tendrement le haut de son dos et la base de sa nuque. Il finit par rouvrir les yeux pour souder son regard à celui du jeune homme. Au moins, il avait réussi à ne pas pleurer. Une faible victoire pour une fierté qu’il avait perdue depuis bien longtemps. Il l’observa longuement alors qu’il parlait, essayant de dénouer les fils de cette pelote de laine qu’était devenu leurs relations. Sa tête n’était pas vraiment préparée à ce genre d’exercice, mais sa dernière phrase lui arracha un regard étrange, aux allures de colmations, de regrets, d’une peur contenu pendant ces semaines d’enfermement qui refaisait enfin surface.

« Crétin… » murmura le français en resserrant son étreinte, venant enfouir la tête dans le creux de son cou pour y dissimuler son visage. « C’est moi qui est failli te perdre, pas l’inverse. »

Sa voix vacilla dangereusement, menaçant de se briser. Il reprit une grande inspiration, lentement. Il n’était vraiment pas sûr de pouvoir tenir très longtemps, mais il le fallait. Ses doigts crispés sur l’épaule de son… ami, il bougea légèrement pour adapter sa position et ne pas se ruiner le cou sans pour autant redresser la tête. Il en profita pour déposer un léger, tout léger baiser dans son cou, l’air de rien. Là, tout de suite, il avait besoin d’être là, dans ses bras. Et s’il ne pouvait pas prononcer ces mots à voix haute, le soutien de ces bras autour de lui, de sa chaleur… Lui faisait réaliser qu’il était bien vivant. Et ce simple fait lui faisait un bien inimaginable qu’il se répétait en boucle dans un recoin de sa tête.

« Hoshi… Tu sais, j’ai connu la prostitution, la drogue, le crime, la maltraitance, la violence. Je compte plus les fois où j’aurais pu y passer quand j’étais en France. Je n’ai pas eu besoin de toi pour ça. Si certaines choses ont changés aujourd’hui… Ca non. Tu n’es pas responsable de ma vie, tout comme je ne suis pas responsable de la tienne. »

Il laissa passer un léger silence et finit par redresser la tête, revenant poser son front contre celui d’Hoshi pour l’observer. On n’est responsable de la vie de l’autre que lorsqu’on pousse soi-même la gâchette. Rien de plus. Ou qu’on est pris en otage avec des menaces de mort. Mais ça, c’est une autre histoire.

« Toi et moi… Nous deux… On est assez fort pour vivre. Assez fort pour décider de notre destin. »

Assez fort pour ne plus se faire ça, pour se dire les choses, peut-être ? Même s’il ne restait plus grand-chose à dire, maintenant. Du moins… Il aimerait que ça soit ainsi. Avec un peu de chance, Hoshi finira par oublier de lui poser la question et comme ça tout le monde sera très content.

Oui ça faisait du bien d'être... d'être contre le corps de Fred, de sentir ses lèvres. C'est vrai que ça faisait beaucoup de bien même mais ça n'enlevait pas pour autant le sentiment de culpabilité. Il était un crétin peut être, surement même mais... c'est difficile de contrôler ses sentiments, encore plus que ses émotions. On choisit pas de tomber amoureux, on choisit pas d'avoir une conscience aussi débile soit elle et qui fait culpabiliser. Non il n'avait rien choisi de tout ça. La seule chose qu'il pour laquelle il avait eu le choix, c'était ses actes. Ça oui on choisit toujours de faire ou pas faire quelque chose. Un choix souvent guidé par les émotions bien plus que la raison mais un choix quand même. Personne l'avait obligé à écouter sa tête plutôt que son coeur après tout. Il resta un peu silencieux donc à la remarque profitant des bras de son démon. Les petits baisers ne le dérangeait pas. En fait..... ça le dérangeait pas du tout de le sentir contre lui, de le voir répondre à son baiser et... ouais il lui avait manqué, il avait envie qu'il reste là dans ses bras malgré toute la culpabilité qu'il ressentait.

« Peut être.... je peux pas changer le passé mais j'aimerais pouvoir changer l'avenir. J'aimerais être sur... si je te perdais je m'en remettrais pas et j'ai peur...vraiment peur de ça. »

C'était con toute cette peur, il était un homme oui ou non ? Oui et non. Il avait peur il savait pas comment affronter cette peur, comment s'en débarrasser ou passer au dessus. Si c'était pour regarder tous les jours le français avec un fond d'inquiétude dans les yeux. Avec le sentiment qu'il allait faire une crise cardiaque dès qu'il aurait le dos tourné... ça deviendrait obsessionnel et la vie serait juste... insatisfaisante pour l'un comme pour l'autre. Il n'allait pas suivre le jeune homme à la trace pour être sur qu'il ne lui arrive jamais rien quand même. Ça serait tout bonnement ridicule. D'un côté il est vrai que son..ancien démon pouvait mourir même sans être le compagnon de l'étoile et pour ça... tous les bons moments qu'ils auraient pu vivre ensemble n'existerait pas parce qu'il avait été le compagnon de la peur et qu'il n'aurait pas osé les vivre. Est ce que seulement le français était capable de rassurer Hoshi, ou du moins de lui faire entendre raison ? Il l'observa un instant réalisant soudain un truc.

« J'avais jamais réalisé à quel point on était semblable, je sais pas si c'est à cause de ce qu'on a vécu mais quand je t'ai rencontré j'ai eu l'impression de te trouver... »

Ne sait pas si c'est très clair mais il est vrai que … tant de point commun dans leur passé. Pourtant il ignorait le passé de Fred mais il se souvenait à quel point il avait été aussitôt attiré par lui, comment tout ça... c'était venu vite finalement. Il avait emménagé dans sa chambre, ça n'avait jamais été question d'un coup d'un soir et ça s'était fait..naturellement ouais. Plus ou moins certes mais quand même. Il fut pris un peu dans certains souvenirs, sommes toute agréable. Il le regarda dans les yeux son front contre le sien et glissa un doigt sur sa joue avec douceur. Il avait vraiment envie de lui dire qu'il l'aimait mais...on se débarrasse pas d'un blocage comme ça.

« T'es entrain de me dire qu'on pourrait décider de notre destin … ensemble ? »

Pour ne pas dire ok on se remet ensemble ? Assez fort.... il n'était pas sur d'être assez fort il avait un poil l'impression d'être un déchet humain en ce moment quand même. Peut être quand il aura repris quelques kilos, des couleurs qu'il arrêtera de penser tout le temps à la même chose et qu'il s'autorisera à vivre ça ira mieux. Pour un psy... c'était surtout lui qui en avait besoin. Les cordonniers sont les plus mal chaussés c'est bien connu.

Personne ne peut changer le passé. Personne n’invitera jamais une super machine à remonter le temps, malgré tout ce qui peut se faire aujourd’hui. Et il y a des choses, des lois dans ce monde auxquelles il ne faut pas toucher. Quelque soit le passé… Frédérick aussi aimerait bien pouvoir mettre le sien de coté. Ces quelques années de perditions et d’horreurs. Mais ça faisait parti de lui. Peut-être qu’il n’arrivera jamais à passer au travers de ça, qu’il n’arrivera jamais à faire la paix avec ce passé, avec sa famille. Mais on ne peut jamais renier ses origines. Et rien que pour sa mère, ce souvenir brillant au milieu du reste, il ne le ferait jamais. Il y a toujours du bon. S’il n’y avait pas de bon, il n’y aurait pas de mal, tout simplement.

« On part tous un jour Hoshi. Personne n’est immortel. Et on a tous peur de ça, quelque soit les raisons qui nous pousse à avoir peur. Alors, autant profiter du moment, non ? Si je te disais la même chose ? Si je te disais que je ne veux pas être responsable de ta disparition, tu me répondrais quoi ? »

C’est une sensation humaine que de se sentir des responsables des proches. Il se sentait bien responsable de la mort de sa mère, même en sachant que son père en était le vrai coupable. Avec des conditions, on refait le monde… Mais avoir des responsabilités, se donner soi-même des responsabilités, ce n’est pas vivre pour les autres. A vouloir tout contrôler, on détruit plus qu’on ne construit réellement. Vivre l’instant, saisir des chances et des opportunités et voir ce qui en ressort. Ca serait tellement simple de savoir ça et de l’appliquer. La théorie et la pratique sont des choses bien cruelles parfois. Il laissa échapper un léger soupir. Pourquoi la vie avait-elle fait les hommes si complexes ?

« Ca serait pas mal, non ? » répondit-il simplement à la question.

Construire un truc… Qui ne finirait pas forcément de la même façon, ça serait bien. Quelque chose qu’ils décident, en toute conscience, pas simplement en se laissant glisser par la vie comme ils l’ont fait au départ. Un mince sourire étira les lèvres du français sans qu’il ne quitte son ancien amant des yeux. Si on n’essaye jamais, on n’arrive jamais à rien après tout. Que ça apporte du bien ou du mal, ils ne pourront pas le savoir si aucun des deux ne fait un pas en avant.

« Moi… Je veux bien essayer avec toi. Je ne sais pas si je peux t’aider, mais après tout… Tu n’as pas envie ? »

La question qui finit par sceller l’accord. Un oui, un non. Pas de mais. Il n’y a jamais de mais aux envies autres que ceux qu’on s’impose et qui, au final, ne devrait pas tenir en compte dans l’équation. Il aimerait entendre un oui. Il ne peut pas dire le contraire. Mais ce choix, ce n’est pas à lui de le faire. Dans le pire des cas, il repartira comme il est venu. Peut-être qu’ils arriveront à rester bons amis. On ne sait jamais. Même si leur première tentative d’amitié n’avait pas spécialement amenée à des fins… joyeuses. Mais repartir d’un bon pied, en en parlant, ça ne pouvait que remettre les choses d’un bon pied quand on y pense.

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