Le Nouvel Univers ou Le Nouveau Résident (Alistair)

Suite de "Place, j'arrive !"

Eden avait perçu la froideur dans les paroles d’Alistair, sans parler de sa façon de le regarder. Enfin, ce n’était peut-être pas volontaire, la fatigue, le trajet trop long, la souffrance peut être. A vrai dire, Eden n’en avait absolument rien à faire. Il ne connaissait pas encore son nouvel employeur mais il lui paraissait déjà antipathique. Mais s’il y avait quelque chose à apprendre dans son métier c’est qu’il ne fallait jamais, au grand jamais, juger de par les apparences. Alors Eden se tut, se contentant d’opiner du chef lorsqu’Alistair lui aboya presque qu’il était temps de quitter les lieux.

Eden détestait la froideur humaine tant il représentait le contraire. Il avait cette particularité d’être toujours euphorique ou bien possédant ce brin de folie un peu enfantine qui ne l’avait pas quitté. Cependant cela ne l’empêchait pas de travailler vite, bien, et avec professionnalisme. Aussi, et même s’il le comprendrait parfaitement si cela devait arriver, il n’avait absolument pas envie de se voir rétrograder à un autre poste, il aimait son travail et pensait être suffisamment de bon conseil pour le conserver. Le seul truc qui risquait de poser problème serait la relation qu’il entretiendrait avec Alistair. Pour l’instant on ne pouvait même pas dire que c’était mal partit puisque techniquement leur relation n’avait même pas commencé à se mettre en place. Il verrait bien, tant qu’il pouvait continuer à servir la famille ça lui irait, et il avait prêté serment.

« Certainement. Comme bon vous semblera. »

Répondit-il avant de tourner la tête et de la hocher en direction du garde du corps qui chargeait les bagages du chef de famille dans la voiture. Non, Eden ne s’occuperais pas des bagages lui-même. Il devait dès à présent passer du temps en compagnie d’Alistair. Il ouvrit la portière pour Alistair puis s’assit de l’autre côté. Apparemment ce n’était pas maintenant qu’ils commenceraient à se connaitre, à vrai dire ça arrangeait plutôt le jeune Wallker, ce n’est pas comme si il avait une foule de choses à dire. Le voyage se déroula tranquillement mis à part qu’Eden commençait à s’ennuyer un peu, il n’avait pas pour habitude de rester inactif et l’ambiance à trancher au couteau commençaient à peser lourd sur les épaules du jeune homme. Il tourna plusieurs fois la tête vers le chef de famille mais celui-ci n’avait franchement pas l’air de prêter attention à lui, il notait des choses dans son agenda apparemment. Bien. Soit…On verra plus tard. Lorsqu’Alistair prit la parole pour demander à Eden de faire appeler le médecin, ce dernier dut prendre quelques secondes de réflexion afin d’être sûr qu’il s’était bien adressé à lui. Comme de toute évidence c’était bel et bien le cas, il répondit :

« Il sera à la demeure dans une heure au grand maximum. »

Et, à peine eut il finit sa phrase, il s’empara de son téléphone pour appeler un des hommes de la famille et lui demander de trouver et faire venir la personne qu’Alistair voulait voir. En quelques minutes c’était réglé.

La demeure se dessina enfin dans le paysage alors que la voiture entrait dans le parc et perdait de la vitesse pour finalement s’immobiliser devant la grande porte qui venait juste de s’être ouverte par les majordomes. Le chauffeur descendit de voiture et ouvrit les portières pour laisser Alistair et Eden descendre, ce qu’ils firent pendant qu’il s’occupait des bagages, les transmettant au personnel et leur stipulant qu’ils devraient être amenés directement dans les quartiers de leur propriétaire. Eden observa le petit manège qui se déroulait sous ses yeux durant quelques minutes avant de se tourner vers Alistair.

« Si vous voulez bien me suivre… »

Lui dit-il avec professionnalisme avant de s’engouffrer dans la maison. Alistair avait demandé à être conduit directement au bureau de son père mais Eden décida tout de même de lui faire faire une visite très rapide et succincte avant de s’arrêter devant la porte du bureau. Il l’ouvrit à l’aide d’une clé qu’il tendit à Alistair, ce n’étais plus à lui de la posséder, tout en le regardant d’un air éloquent.

« Voulez-vous que j’attende ici, monsieur ? »

Demanda-t-il enfin après avoir chassé le moment de silence qui s’était installé entre eux.

On ne pouvait pas vraiment reprocher la froideur d'Alistair, dans d'autres circonstances sans doute aurait il été plus aimable. Il n'était pas d'un naturel bloc de glace antipathique. Non en général ses hommes l'aimaient bien et il s'entendait avec eux. Mais là...il s'agissait des hommes de son père, la même famille c'est vrai mais le jour... ce jour était arrivé trop tôt. Il avait désormais sous ses ordres les hommes de son père. Il se retrouvait dans la maison de son père mais plus comme fils...comme chef de famille. Un nouveau rôle, tout ça changeait beaucoup de chose, ça signifiait qu'il ne reviendrait pas. Qu'une nouvelle page se tournait, il aurait bien aimé lui parler une dernière fois.S i il avait su avant que son père avait des problèmes cardiaques... il l'aurait rejoint, aurait pris soin de lui, l'aurait empêché de trop tirer sur la corde. Maudit soit les hommes et leurs secrets. Son paternel n'avait sûrement pas jugé utile de lui dire, trop fier il n'avait pas du écouter le médecin à coup sur et se dire que ça allait aller qu'il était fait de roc. Si seulement...mais on ne refaisait pas le passé. Il n'avait pas eu l'impression pour autant d'aboyer ses ordres ou de se montrer si froid. Il ne se rendait pas vraiment compte à vrai dire, il avait autre chose à penser. Un tord très certainement mais bon.

Il admira l'efficacité...enfin une heure pour voir ce médecin ça paraissait beaucoup. Et pourquoi diable était il pas déjà dans la demeure ? Voilà il était même pas arrivé qu'on le contrariait déjà. Il fronça légèrement les sourcils s'apprêtant à faire une remarque mais finalement s'en abstint. Le médecin devait sûrement être occupé ailleurs. Il n'était pas payé après tout pour rester à ne rien faire. Il prit sur lui pour rester silencieux même si le contrariait de devoir attendre. Il voulait savoir, il voulait des réponses tout de suite. Ce n'était pas raisonnable, il n'avait aucune raison de douter et chercher autre chose que ce qui s'imposait relevait de la folie. Comme si il voulait un coupable, voulait faire payer quelqu'un de la mort de son père pour pouvoir enfin aller mieux. En l'occurrence, crise cardiaque ou pas c'était la faute de ce médecin, il avait mal soigné son père, peut être même pas du tout. Il observa la résidence une fois arrivée devant, oh il l'avait déjà vu même si il n'était jamais venu. Il suivi son euh..conseiller voilà c'était ça qui se crut obligé de le faire visiter. Alistair prit la clé du bureau en le fixant droit dans les yeux.

« Quelqu'un est il entré ici depuis la .. mort de mon père ? »

prononcer ces mots... il espérait que personne n'avait fouillé les affaires, personne n'avait profité du laps de temps entre les changements de chef, l'ancien et le nouveau pour fouiller les affaires personnes. Les doubles espions....si il y en avait c'était une bonne occasion pour découvrir bien des choses. Bon évidemment il espérait bien que tous ici était intègre et ne jouait qu'un seul jeu, celui de la famille O'Dwyer. Mais il ne faut jamais avoir trop confiance, après tout on ne sait jamais. Même le meilleur des mafieux peut un jour se retrouver infiltré sans le savoir. Il faisait confiance à son père et donc par conséquent aux hommes qu'il avait mais... il les sonderait sans doute un moment avant d'accorder une pleine confiance aveugle. Alistair rentra dans le bureau observant l'endroit, il savait que derrière les bouquins se trouvait le coffre fort de son père, il connaissait le mot de passe et la planque, il regarderait le contenu une fois seul.

« Je vais rester seul en attendant le médecin, vous m'avertirez quand il sera là...ensuite....je verrais chacune des personnes présentes. Oh et...j'ai 5 de mes hommes qui vont arriver dans la semaine il faudra prévoir de quoi les loger ici. J'organiserais sans doute une réunion...ça serait plus simple. »

Réfléchis un peu à voix haute, oui il allait falloir que ces hommes travaillent tous ensemble sans distinction, donc les mélanger. Il fallait donc prévoir leur arrivé et intégration dans ce groupe déjà présent, enfin ce n'était pas le plus urgent. Il resta un moment devant la porte du bureau à penser à toutes ces milles et une chose qu'il y avait à faire. Il fallait qu'il trouve les dossiers sur chacun des membres...avant de les voir ça serait mieux qu'il se renseigne sur qui était qui et la place de chacun. Oui finalement il resterait peut être seul plus tard. Eden était surement capable de lui faire des rapports à voix haute, ça serait un gain de temps. Rentre dans le bureau et va s'asseoir sur le fauteuil...son fauteuil désormais. Confortable dis donc ce n'était pas de la merde ce fauteuil.

« Réflexion faites restez...fermez la porte derrière vous. »

Il n'aimait pas qu'on puisse écouter les conversations aussi anodines soient elles. Il posa son regard sur le bureau, tout était impeccablement rangé. Pas la moindre trace de poussière, pose sa main sur la surface doucement. Il finit par poser un coude pour s'appuyer tout en observant le conseiller se trouvant en face de lui. Bon il était temps de faire les présentations de manière plus...euh..amicale, chaleureuse. Enfin il allait essayer. Jeune conseiller m'enfin sans doute avait il des qualités pour arriver à un post aussi haut et aussi jeune, il devait donc être très utile. Il faut savoir se servir des atouts de chacun. Si il ne voulait pas que ce dernier se retourne contre lui autant commencer dès maintenant à en savoir plus sur qui il était.

« Je suis désolé que vous ayez à changer de patron de manière aussi brutale, nous avions prévue une transition de manière plus naturelle. »

Malheureusement....aucun des deux n'avaient prévu...enfin bon. Et pas de plan B donc lui il se retrouvait un peu brutalement à la tête de cet empire. Oh il avait déjà une bonne partie entre les mains. Son père et lui avait travaillé ensemble, il lui avait déjà passé la main dans différentes affaires et endroit mais sur cette ile..il devait bien avouer qu'il n''y avait pas encore mis les pieds, qu'il n'avait pas rencontré le personnel ici présent. Il avait parlé plus doucement, comme pour s'excuser de son attitude en arrivant. Heureusement dans un sens qu'il n'y avait que cet endroit, le dernier ou résidait son père qu'il ne connaissait pas. Ça faisait qu'un seul lieu à gérer réellement, il avait déjà un pied dans tous les autres, même si il allait devoir faire de nombreux déplacement, donner des directives mais chaque chose en son temps. Ici c'était la priorité. Restait à savoir si il y resterait et reprendrait l'affaire présente ou bien la laisserait tomber et cette ile..seul les Rosebury y régnerait et voilà tout.

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